Je commencerai par un avertissement : Evitez Wikipédia qui, pour Lady Lou, en manière de résumé vous raconte la fin du film ! heureusement que je viens seulement d’aller y faire un tour histoire de vérifier la date du film…
J’avoue, ce n’est pas Mae West qui m’a attirée vers ces deux films, Lady Lou (She Done Him Wrong) et Je ne suis pas un ange ( I’m no Angel), mais Cary Grant à ses débuts… Et cependant, j’ai rencontré une grande dame du cinéma qui savait jouer de ses atouts, et déjouer la censure (la légende veut qu’elle ajoutait à ses scénarios des dialogues tellement crus que les censeurs laissaient passer ceux qu’elle voulait réellement garder… et je dois avouer que pour l’époque, ces deux films sont sacrément… cullotés !)
Lady Lou chante dans un cabaret un peu louche. Tous les hommes sont à ses pieds, et prêts à tout, même au pire, pour elle. Tous les hommes, tous, y compris le charmant jeune homme (Cary Grant) qui dirige la mission du quartier, essayant de réabiliter les voyous du coin… Lady Lou n’est pas mauvaise fille, et quand Sally tente de se suicide après avoir été abusé par un homme marié, elle lui porte secours et la confie à un ami qui lui promet de trouver un travail à l’infortunée. Ce que Lou ne sait pas, c’est que l’entreprise de l’ami ne connait pas la crise… si vous me comprenez…
Tira, héroïne de Je ne suis pas un ange, travaille dans un cirque. Mais pour arrondir les fins de mois, elle se montre légère avec des messieurs richissimes, et gravit ainsi les échelons de la fortune, jusqu’à vraiment tomber amoureuse de Jack Clayton (Cary Grant)… mais son ancien petit-ami, qui a fait de la prison après avoir agressé un de ses galants, veut la récupérer…
Ma préférence va à Lady Lou. Je ne suis pas un ange est de structure plus classique, quoique Mae West fait de son personnage une intrigeante bien sympathique. En effet, Tira se sert de ses atouts et de sa gouaille (elle en aurait remontré à Lupin sur ce plan!) pour s’élever… Elle fait avec ce qu’elle a, mais reste fidèle à elle-même. Lady Lou réserve quelques surprises, et un retournement final assez sympathique.
Ce que j’admire dans ces films, c’est Mae West, scénariste et actrice principale qui montre dans les années 30 des personnages féminins qui certes, ne sont pas des anges, mais sont aussi très étonnants pour l’époque où l’héroïne est souvent une ingénue… Ici, Lou et Tira ont vu le loup, et sont loin d’être des petits chaperons rouges… au contraire, ells ont compris le système et s’arrangent pour l’utiliser à leur avantage, tout en restant sympathique.
La gouaille, la provocation et l’humour caractérise Mae West, dont je vais explorer plus avant la filmographie.