Lady Lou et Je ne suis pas un ange (1933)

1a2f3c7ae238773daa509c465a39d24cJe commencerai par un avertissement : Evitez Wikipédia qui, pour Lady Lou, en manière de résumé vous raconte la fin du film ! heureusement que je viens seulement d’aller y faire un tour histoire de vérifier la date du film…

J’avoue, ce n’est pas Mae West qui m’a attirée vers ces deux films, Lady Lou (She Done Him Wrong) et Je ne suis pas un ange ( I’m no Angel), mais Cary Grant à ses débuts… Et cependant, j’ai rencontré une grande dame du cinéma qui savait jouer de ses atouts, et déjouer la censure (la légende veut qu’elle ajoutait à ses scénarios des dialogues tellement crus que les censeurs laissaient passer ceux qu’elle voulait réellement garder… et je dois avouer que pour l’époque, ces deux films sont sacrément… cullotés !)

mae-west-she-done-him-wrong-caryLady Lou chante dans un cabaret un peu louche. Tous les hommes sont à ses pieds, et prêts à tout, même au pire, pour elle. Tous les hommes, tous, y compris le charmant jeune homme (Cary Grant) qui dirige la mission du quartier, essayant de réabiliter les voyous du coin… Lady Lou n’est pas mauvaise fille, et quand Sally tente de se suicide après avoir été abusé par un homme marié, elle lui porte secours et la confie à un ami qui lui promet de trouver un travail à l’infortunée. Ce que Lou ne sait pas, c’est que l’entreprise de l’ami ne connait pas la crise… si vous me comprenez…

Tira, héroïne de Je ne suis pas un ange, travaille dans un cirque. Mais pour arrondir les fins de mois, elle se montre légère avec des messieurs richissimes, et gravit ainsi les échelons de la fortune, jusqu’à vraiment tomber amoureuse de Jack Clayton (Cary Grant)… mais son ancien petit-ami, qui a fait de la prison après avoir agressé un de ses galants, veut la récupérer…

Ma préférence va à Lady Lou. Je ne suis pas un ange est de structure plus classique, quoique Mae West fait de son personnage une intrigeante bien sympathique. En effet, Tira se sert de ses atouts et de sa gouaille (elle en aurait remontré à Lupin sur ce plan!) pour s’élever… Elle fait avec ce qu’elle a, mais reste fidèle à elle-même. Lady Lou réserve quelques surprises, et un retournement final assez sympathique.

Ce que j’admire dans ces films, c’est Mae West, scénariste et actrice principale qui montre dans les années 30 des personnages féminins qui certes, ne sont pas des anges, mais sont aussi très étonnants pour l’époque où l’héroïne est souvent une ingénue… Ici, Lou et Tira ont vu le loup, et sont loin d’être des petits chaperons rouges… au contraire, ells ont compris le système et s’arrangent pour l’utiliser à leur avantage, tout en restant sympathique.

La gouaille, la provocation et l’humour caractérise Mae West, dont je vais explorer plus avant la filmographie.

mae-with-carey-March-2009-doers

Les nouveaux Mystères D’Udolpho de John Dickson Carr

carr-nouveaux-mysteres-dudolpheQuand on me parle de mystères en chambre close et de situations délirantes, je pense immanquablement à son Altesse Royale Stanislas André Steeman, et à John Dickson Carr… ainsi qu’à quelques autres, dont Leroux… La chambre close est un de mes grands plaisirs littéraires, et croyez-en ces grands messieurs du genre policier, ce n’est pas forcément évident.

Ici, l’exercice est d’autant plus complexe que Carr a choisi d’y ajouter le pastiche du roman gothique de madame Radcliffe et du cher Lewis (qui a vu l’adaptation du Moine avec Vincent Cassel ? Traumatisant !),  tout en le transposant à l’époque victorienne… le tout avec un certaine humour, car je pense que ce roman n’aurait pas été du goût de la pudibonderie victorienne… les ressorts du roman-feuilleton, soit, mais s’ils servent les plaisirs de la chair… Grand dieu ! 😉

présentation éditeur : « Après des années passées en Amérique, le journaliste Christopher  » kit  » Farrell regagne l’Angleterre. Son ami Nigel Seagrave doit l’entretenir d’une affaire qui le préoccupe : il est persuadé que Muriel, la femme qui partage sa vie, n’est pas celle qu’il a épousée. Pour étayer sa thèse, il organise au manoir d’Udolpho un dîner au cours duquel il espère obtenir une preuve de ce qu’il avance. A la fin du repas, le maître de maison invite les convives à le rejoindre dans la splendide serre tropicale qui fait sa fierté. Mais lorsque les hôtes y pénètrent, ils découvrent le corps de Nigel, gisant sur le sol, frappé d’une balle en pleine poitrine. Ce n’est que le début d’une série de faits déroutants et inexplicables, que la police va s’efforcer d’élucider… Avec l’aide d’un personnage réel, l’écrivain Wilkie Collins, célèbre pour ses romans d’épouvante et de mystère. »

J’ai passé un très bon moment avec ce roman, même si je pense qu’il a quelques pages de trop (mon seul reproche, les personnages qui se coupent pour raconter des choses finalement sans importance et perdre l’enquêteur… Un peu trop systématique… je pense qu’à la place de Kit, j’aurais distribué des baffes… mais c’est peut-être simplement mon caractère impatient ?…).

La situation est folle, d’autant plus folle que la victime du meurtre n’est finalement pas morte, mais incapable d’identifier son assassin… et oui, le pauvre Nigel a d’autres problèmes que son propre meurtre, il pense qu’on a échangé sa femme pour un sosie ! Kit a aussi ces problèmes de Coeur, Wilkie Collins lui a ses problèmes de santé, mais l’auteur de la Pierre de Lune est fine mouche malgré sa goutte. Les situations sont folles, mais Carr ne perd jamais pied dans sa folie, et son époque victorienne est superbe de vérité, jusque dans ses hypocrisies !

Donc, un roman que je recommande chaudement, ainsi que toutes les oeuvres du maîtres d’ailleurs !