Quand on me parle de mystères en chambre close et de situations délirantes, je pense immanquablement à son Altesse Royale Stanislas André Steeman, et à John Dickson Carr… ainsi qu’à quelques autres, dont Leroux… La chambre close est un de mes grands plaisirs littéraires, et croyez-en ces grands messieurs du genre policier, ce n’est pas forcément évident.
Ici, l’exercice est d’autant plus complexe que Carr a choisi d’y ajouter le pastiche du roman gothique de madame Radcliffe et du cher Lewis (qui a vu l’adaptation du Moine avec Vincent Cassel ? Traumatisant !), tout en le transposant à l’époque victorienne… le tout avec un certaine humour, car je pense que ce roman n’aurait pas été du goût de la pudibonderie victorienne… les ressorts du roman-feuilleton, soit, mais s’ils servent les plaisirs de la chair… Grand dieu ! 😉
présentation éditeur : « Après des années passées en Amérique, le journaliste Christopher » kit » Farrell regagne l’Angleterre. Son ami Nigel Seagrave doit l’entretenir d’une affaire qui le préoccupe : il est persuadé que Muriel, la femme qui partage sa vie, n’est pas celle qu’il a épousée. Pour étayer sa thèse, il organise au manoir d’Udolpho un dîner au cours duquel il espère obtenir une preuve de ce qu’il avance. A la fin du repas, le maître de maison invite les convives à le rejoindre dans la splendide serre tropicale qui fait sa fierté. Mais lorsque les hôtes y pénètrent, ils découvrent le corps de Nigel, gisant sur le sol, frappé d’une balle en pleine poitrine. Ce n’est que le début d’une série de faits déroutants et inexplicables, que la police va s’efforcer d’élucider… Avec l’aide d’un personnage réel, l’écrivain Wilkie Collins, célèbre pour ses romans d’épouvante et de mystère. »
J’ai passé un très bon moment avec ce roman, même si je pense qu’il a quelques pages de trop (mon seul reproche, les personnages qui se coupent pour raconter des choses finalement sans importance et perdre l’enquêteur… Un peu trop systématique… je pense qu’à la place de Kit, j’aurais distribué des baffes… mais c’est peut-être simplement mon caractère impatient ?…).
La situation est folle, d’autant plus folle que la victime du meurtre n’est finalement pas morte, mais incapable d’identifier son assassin… et oui, le pauvre Nigel a d’autres problèmes que son propre meurtre, il pense qu’on a échangé sa femme pour un sosie ! Kit a aussi ces problèmes de Coeur, Wilkie Collins lui a ses problèmes de santé, mais l’auteur de la Pierre de Lune est fine mouche malgré sa goutte. Les situations sont folles, mais Carr ne perd jamais pied dans sa folie, et son époque victorienne est superbe de vérité, jusque dans ses hypocrisies !
Donc, un roman que je recommande chaudement, ainsi que toutes les oeuvres du maîtres d’ailleurs !