Futures vedettes (1955)

futures-vendettes_ger_55_a L’Amérique n’a rien inventé, des années avant Fame, Marc Allégret avait réalisé un film sur une école d’art où entre les cours de chant, danse et piano, les élèves se débattaient avec les affres du passage à l’âge adulte…

Synopsis : En Autriche, toutes les élèves du Conservatoire de Vienne n’ont d’yeux que pour leur beau professeur de chant, le ténor Éric Walter (Jean Marais), et certaines d’entre elles rêvent de le conquérir bien qu’il soit déjà marié. Éric, séparé un temps de sa femme Marie, devient ainsi l’amant de la jeune Sophie (Brigitte Bardot), une apprentie danseuse. Élis, une autre élève qui en était éperdument amoureuse, tente alors, par désespoir, de mettre fin à ses jours… Lorsqu’Éric renoue avec son épouse, Sophie, pour dépasser sa déception, se met à travailler la danse avec ferveur. Aguerrie et mûrie par l’épreuve, elle est sur la voie de la réussite…

d’après le roman du même titre de Vicki Baum (1936).

La vie au conservatoire… Ce qui est amusant, c’est que dans ce film il y a effectivement quelques futures vedettes : Brigitte Bardot, pas encore blonde, pas encore BB, Guy Bedos, qui a des faux airs de Jerry Lewis (si, si, je vous jure), Mylène Demongeot, qui retrouvera Jean Marais pour la mythique série des Fantomas … et il y a les valeurs sûres, comme Yves Robert, dans un rôle de gentil garçon (ça a du lui faire tout drôle), et Jean Marais, « au zénith de sa beauté » (ce n’est pas moi qui le dit, c’est la jacquette du DVD, mais je ne la contredirais pas).

Jeannot est dans ce film le satellite autour duquel gravite tous les jeunes astres en formation, les garçons l’admirent et les filles sont toutes amoureuses de lui. Côté face, c’est un ténor au sommet de sa gloire, un professeur aimé et respecté, côté pile c’est un mari malheureux, faible, qui se console dans les bras de certaines de ces élèves, mais court vers sa femme dès qu’elle lève le petit doigt. C’est qu’ils partagent toujours quelque chose, l’égoïsme du talent, peut-être. Je n’ai pas envie de juger le personnage, parce qu’après tout, c’est un très beau personnage, loin de Lagardère, de Monte-Cristo, de la Bête ; Eric n’est pas un héros, il n’est pas le fantôme de l’Opéra, mais un être humain avec des qualités, et aussi de nombreux défauts… Face à lui, des débutantes, Brigitte Bardot, la brune et volcanique Sophie, et Isabelle Pia, la douce et diaphane Elis.

Le film, c’est la différence entre le grandiose de la scène et le commun de la vie de tous les jours. Sophie, rejettée par Eric, décide de tout faire pour devenir la grande cantatrice qu’elle porte en elle, Elis, embrassée une fois et trahie, se croit une héroïne tragique et veut mourir… On est pas sérieux quand on a seize ans, et il faut que ces jeunes filles découvrent que la vie n’est pas l’art même si parfois elle l’imite si bien.

Un gentil film, avec des personnages intéressants, et un Jean Marais au sommet et tellement charismatique… il n’y a pas qu’Elis et Sophie qui sont sous le charme…

Futures-Vedettes

Le bouchon de cristal (1912)

signe-arsene-lupin-affiche_89050_10250Arsène Lupin effectue le cambriolage de la villa du député Daubrecq, préparé par deux de ses hommes, Gilbert et Vaucheray. Mais les choses tournent mal, le domestique est tué par Vaucheray. Gilbert et Vaucheray sont pris, jugés et condamnés tous les deux à l’échafaud.Pour Lupin, une chose est sûre, l’innocent, le jeune Gilbert, doit être sauvé. Une affaire simple qui se complique à cause d’un bouchon de carafe en cristal qui contiendrait de terrible secret…

L’introduction de cette aventure a été reprise dans le film d’Yves Robert, Signé Arsène Lupin (1959), mais le roman et le film se sépare rapidement. Lupin, patron de bande, bon patron, doit récupérer son « petit Gilbert », et il a des difficultés, d’autant plus que personne ne l’aide, pas même ceux qui le devraient… Face à lui, l’affreux député Daubrecq… Amusant comme souvent les ennemis de Lupin avait des fonctions importantes… Député, boursier… Lupin n’est pas Robin des bois, je l’ai dit et répété, mais il a du moins les mêmes victimes. Cependant Daubrecq n’a rien d’une victime… et à l’image du Charles Augustus Milverton de Monsieur Conan Doyle, c’est un vil maître-chanteur, un assassin, un monstre…

Dans ce roman, Lupin manque plus d’une fois de perdre la partie, voire la vie. L’élément le plus intéressant est pour moi sa relation à Gilbert. Certes, le jeune homme est un peu le fils que Lupin a perdu, mais il est aussi une image du gentleman plus jeune : perdu entre deux mondes, tenté par ce qu’il croit être la facilité (attention, n’est pas gentleman-cambrioleur qui veut!), plein de colère mais aussi plein d’idéal… 

Couvertures du Bouchon de Cristal :

Leblanc - Le boucon de cristal - couv Fontan

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L’Aiguille creuse (1909)

tumblr_lo814dwtsW1qa0qhqo1_400L’aventure de L’Aiguille creuse est sans doute la plus célèbre du gentleman-cambrioleur. On y rencontre le seul personnage qui met vraiment à mal les plans d’Arsène Lupin, non parce qu’il est son ennemi tout-puissant, mais parce qu’il a comme Lupin la fantaisie de la jeunesse. En effet, si on convoque le vieux Ganimard et Herlock Sholmès pour donner la chasse au facétieux gentleman, c’est Isidore Beautrelet, lycéen,, détective à ses heures, qui réussit presque là où les autres n’ont jamais réussi.

Cela commence par un vol dans un château, à cela prêt que rien n’a été dérobé. Puis, survient un enlèvement, on retrouve un corps qui pourrait être celui du voleur sur lequel avait tiré la Belle Raymonde… Serait-ce Arsène Lupin ? bien triste fin… Mais non, Lupin ne meurt pas sous les balles d’une jeune fille. Isidore le prouve, de même qu’il prouve qu’il y a bien eu vol, de même qu’il met en déroute la police avec ces théories folles, mais justes. Il embête bien Lupin, ce gamin ! D’autant plus que le gentleman-cambrioleur a de l’affection pour Isidore, si jeune, si brillant, si espiègle (ça ne vous rappelle pas quelqu’un).

Certes, Il y a un peu de Rouletabille chez Isidore Beautrelet. Mais là où Rouletabille doit faire face à son passé, Isidore est juste un brave jeune homme qui a le goût de l’aventure et des beaux mystères (décidément, à moi aussi, cela rappelle quelqu’un).  Vous pouvez croiser Beautrelet dans l’adaptation Signé Arsène Lupin d’Yves Robert (1959) qui dérobe plein d’éléments aux aventures du gentleman-cambrioleur, sous les traits de Roger Dumas. Pour moi, c’est la meilleure version de Beautrelet, car si Bernard Giraudeau fut charmant dans la série avec Georges Descrières , il est plus âgé, plus Rouletabille, mâtiné du Fandor de Fantômas (séduisant et séducteur). Roger Dumas a l’innocence charmante et la tenacité du jeune Isidore, personnage cher à mon coeur (le lecteur du Retour du gentleman-cambrioleur le savent…).

Lire l’Aiguille creuse : aiguille 1959

Couvertures et illustrations de L’Aiguille creuse :

je sais tout 7

isbn9782010148132

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