(English Version : This way)
Much ado about nothing, réalisé et adapté par Joss Whedon, à partir de la pièce Beaucoup de Bruit pour rien de William Shakespeare.
Cette pièce est ma pièce préférée sous la plume de Shakespeare. Oui, je sais, il y a de grosses faiblesses dans cette pièce ; tout le monde le dit. L’histoire de Claudio et Hero par exemple est un peu… et bien… Je n’aurais pas oublié et pardonné comme elle l’a fait… Mais alors, pourquoi metteurs en scène et réalisateurs continuent-ils de jouer et adapter cette pièce encore et encore ? Grâce aux incroyables personnages que Shakespeare a créés dans cette comédie en particulier. Parmi tous ses personnages brillants, tragiques ou comiques, les deux amoureux « forcés » de cette pièce sont réellement très spéciaux.
Car, ne vous trompez pas, l’intrigue principale de Beaucoup de Bruit pour rien n’est pas le mariage entre Claudio et Hero, mais l’amour naissant entre Benedict et Beatrice, deux personnages plein d’esprit, courageux et libres de dire ce qu’ils ont envie de dire. Ce sont ces deux personnages que j’adore depuis que j’ai vu la version de Kenneth Branagh il y a des années.
Lord Benedict et Lady Beatrice sont tous deux bien trop malins pour leur propre bien et leur capacité à se mettre en valeur chaque fois qu’ils ouvrent la bouche les empêche de ressentir de vrais sentiments… C’est comme cela que je vois les choses.
Donc, quand Don Pedro (Reed Diamond) décide de les pousser à tomber amoureux l’un de l’autre… La comédie commence et vous pouvez découvrir le pouvoir des mots, le pouvoir des idées et, ensuite, le pouvoir de l’amour… C’est réellement une comédie à propos de l’illusion, et comment l’illusion peut devenir la vérité (En bien ou en mal).
Amy Acker et Alexis Denisof semblent être nés pour les rôles de Beatrice et Benedict ! Ils disent leur texte à la manière de vrais acteurs Shakespeariens, mais en même temps, Whedon leur offre de purs moments de comédie : Des scènes muettes (flashbacks) expliquent le comportement de Beatrice et Benedict, et Whedon se sent libre de se détacher des didascalies (qui n’étaient pas la première préoccupation de Shakespeare, d’ailleurs) et de libérer son talent comique de réalisateur.
J’ai été éblouie en apprenant que le film avait été réalisé en seulement 12 jours dans la propre maison de Whedon ; un tournage qui s’est décidé comme une lubie semble-t-il (ce qui explique que tous les acteurs sont de bons amis du réalisateur ! Acker, Denisof, mais aussi Nathan Fillion, Clark Gregg – qu’il venait juste de diriger dans Avengers… Beaucoup d’acteurs brillants, peut-être pas les plus célèbres, mais le talent domine).
Et je dois dire que j’adore le Noir & Blanc ! Ce n’est pas parce que nous avons la 3D et la couleur que le Noir & Blanc est mort ! Josh Whedon le prouve avec talent ! Son film est élégant comme une comédie d’Hollywood à l’ancienne avec Cary Grant et James Stewart (Essayez donc de regarder Arsenic et Vieilles dentelles ou Indiscrétions… Vous verrez… pas une ride !), et Alexis Denisof et Amy Acker ont quelque chose de Cary Grant et Katherine Hepburn… Ils sont magnifiés par le noir et blanc, et l’histoire devient éternelle.
Alors, mon opinion ?
J’ai adoré ! bien sûr… Même si vous n’êtes pas un grand fan de Shakespeare, je vous assure que vous trouverez ce film brillant, drôle (J’aurais pu vous parler aussi du rôle de Nathan Fillion – Modeste, mais tellement plein d’humour et d’auto-dérision !) et élégant. L’élégance est tellement rare ces temps-ci, on doit la savourer.