Le retour des tomates tueuses de John de Bello

27-KillerTomatoesPoster Croyez-le ou non (à vos risques et périls), la tomate est un légume très dangereux… Evitez les pizzas, mieux vaut ne pas ajouter de ketchup sur vos frites, et la mozzarella c’est très bon en solo… Vous l’avez compris, il ne faut pas aller vers ce film avec sérieux. Le Retour des tomates tueuses est une parodie de série Z avec un budget à l’avenant, mais c’est un petit tomates-tueuses-17-gbijou pour qui n’a pas d’a priori et a envie de passer un bon moment à chasser un monstre rouge sans pitié (non, pas un communiste, une tomate ! Je cite le film 😉 ) résumé : Un professeur fou Gangreen met au point un procédé propre à transformer les tomates en tueurs d’humains. Le livreur de pizzas réussira-t-il à sauver la planète de ce péril ? (source : allociné)

Pour ceux qui se posent la question, il y a bien eu un premier film intitulé L’Attaque des tomates tueuses (1978 – moi aussi, j’ai été surprise) et trois séquelles après Le Retour (1988). Je n’aurais certainement pas entendu parler sans l’acteur qui joue « le copain du héros » (on le présente ainsi sur la jacquette), Monsieur George Clooney. A des années lumières de l’élégant voleur de la trilogie Ocean, du  tueur à gages dépressif de George-clooney-Return-of-the-Killer-TomatoThe American ou du séduisant docteur d’Urgences, Matt Stevens, pizzaïolo forcé de travailler sans sauce-tomate et un sale gosse lubrique aux cheveux longs et au sourire (déjà) ravageur. Clooney sans tire bien dans ce film potache qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux, d’attaquer au passage la politique, le milieu du cinéma, la publicité, de se moquer des clichés du genre buddy-monster-movie tout en les assumant. J’adore les allers-retours entre la fiction et la réalité, le jeu des acteurs (qui en rajoutent à plaisir pour nous dire : « rien de tout cela n’est sérieux »).

Le professeur Gangreen, une tomate, et sa maîtresse-tomate

Le professeur Gangreen, une tomate, et sa maîtresse-tomate

 Le retour des tomates tueuses est une parodie qui s’assume en tant que telle, même dans les paroles du générique (éloigner les enfants et les innocents) et qui va au bout des choses : l’agent secret habillé en Lone Ranger (qui surnomme la tomate mutante velue alliée des humains Tonto, au cas où nous serions un peu lent), mais un lone Ranger de pacotille avec des pistolets en plastique ; l’ancien héros qui n’a jamais pensé à décrocher son parachute et qui se balade avec un sabre d’abordage, son neveu le jeune héros livreur de pizza, Chad Finletter (Anthony Starke) incapable de sauter hors de sa petite MG sans se prendre un gadin, et son meilleur pote (George) qui ne pense qu’à courir les filles, qui n’a pas inventé l’eau chaude (peut-être la pizza myrtille-anchois…) mais qui demeure fidèle, puisque c’est le rôle du copain du héros. Mention spéciale au professeur Gangreen joué par John Astin (Gomez dans la série La Famille Adams, et qui a traîné ses guêtres dans bon nombres de films et séries fantastiques ou policières ces quarante dernières années d’Arabesque à La croisière s’amuse en passant par Teen Wolf Two et … oui … La Guerre des tomates, série adaptée des films). John Astin est un savant vraiment fou, affublé d’un assistant pas bossu qui rêve d’être un présentateur TV désagréable (ah, oui, les présentateurs TV en prennent pour leur grade également), et d’une maîtresse qu’il s’est fabriqué à basse d’une tomate qui lui préfère le charmant pizzaïolo… et oui, m’sieurs dames, on est pas aidé quand on veut dominer le monde

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Le Lone Ranger revisité, le héros, son tonton l’ancien héros, le copain du héros (oui, George!) et un homme-grenouille (héros palmé !)

Honnêtement, je pense que John de Bello n’a oublié aucun cliché (en tout cas, il a fait de son mieux pour !) et c’est cela qui est drôle : le décalage. Des tomates attaquent le monde ! Depuis, on a eu L’Attaque de la Moussaka géante (film grecque que je recommande chaudement) et Black Sheep où des moutons génétiquement modifiés dévorent tous ceux qui leur passent sous le sabots… Tout est dans le décalage ! Quant aux 5 fruits et légumes frais par jour… Je vous aurais prévenu ! 

Et si vous êtes vraiment courageux, il y a ce film (que je n’ai pas vu, que je n’essaierai pas de voir à moins qu’il ne me tombe tout cuit sous les yeux !) : 616X5MMCWKL

Le Mystère Sherlock de J.M. Erre

mystère sherlockDepuis quelque temps, ma lupinophilie est mise à mal par une crise aiguë d’Holmésologie… J’avoue un projet en lien avec le gentleman de Baker Street, une addiction à une certaine série de la BBC et à une autre créée par Granada quelques années plus tôt, et on ne parlera pas de la pile de pastiches qui ont rejoint mes étagères… D’où une grande question : Peut-on être lupinophile et holmésien à la fois ? Je vous tiendrai au courant de mon état de santé mental concernant cet épineux problème dans les mois à venir…

J’ai découvert le roman grâce à une chronique de notre Consulting Blogger, qui mentionnait Lupin (d’ailleurs, chère Consulting Blogger vénérée, il n’est pas si présent que ça, mon  Arsène… oui, c’est Sherlock qui fait titre, je sais… mais voilà, ma maladie me reprend : Lupinophile ou holmésienne ??… Mrs. Hyde, disparaissez s’il vous plait, que je reprenne ma chronique en main !) et quand il est sorti en format poche je me suis dit que cela serait joli sous le sapin…

Présentation éditeur : Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l’accès à l’hôtel Baker Street. Cet établissement, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d’une avalanche. Personne n’imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans la chambre froide reposent les cadavres de dix universitaires. Tous sont venus là, invités par l’éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes. Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devait désigner le titulaire de la toute première chaire d’Holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer…

Mon opinion ? je rejoins notre Consulting Blogger… La chose est plaisante, j’ai bien ri, mais tout cela manque un peu de finesse (il y a du rouleau-compresseur de l’humour dans ce roman).  Les personnages sont vraiment caricaturaux, et l’universitaire se fait « dézinguer » au bazooka de l’humour (des choses à régler?). Holmes et ses adorateurs en prennent pour leur grade, mais l’auteur en sait beaucoup trop pour ne pas faire lui-aussi parti de cette secte mystèrophile… 

Pour les amoureux d’Arsène, il y a une intéressante théorie sur sa filiation qui m’a beaucoup fait rire, puis réfléchir, puis me demander… et j’ai finalement repris mes esprits avec difficulté, mais je les ai repris (et bien fixé avec de l’adhésif !). Pour les aficionados d’Agatha Christie, le cher Hercule est mentionné, et je regrette que J.M. Erre est oubliée Miss Marple, beaucoup plus retors et dangereuse que Poirot à mon sens (méfiez-vous des vieilles dames!).

l’histoire se lit très vite, les situations sont saugrenues et rocambolesques, et au final, le meurtrier est vraiment insoupçonnable… Quoique l’épilogue apporte une lumière qui m’avait effleurée à plusieurs reprises, mais étant particulièrement sujette à la mystèriophilie susnommée… Ce roman est un bon moment de détente, et Série Z du même auteur vient d’entrer dans ma liste d’envie… ma bonne résolution de cette année n’étant pas de devenir fan de foot (lisez le roman, vous comprendrez).