Ave cinéma, ceux qui vont bien rire grâce à toi te salue !
synopsis : La folle journée d’Eddie Mannix (Brolin) va nous entraîner dans les coulisses d’un grand studio Hollywoodien. Une époque où la machine à rêves turbinait sans relâche pour régaler indifféremment ses spectateurs de péplums, de comédies musicales, d’adaptations de pièces de théâtre raffinées, de westerns ou encore de ballets nautiques en tous genres. Eddie Mannix est fixer chez Capitole, un des plus célèbres Studios de cinéma américain de l’époque. Il y est chargé de régler tous les problèmes inhérents à chacun de leurs films. Un travail qui ne connaît ni les horaires, ni la routine. En une seule journée il va devoir gérer aussi bien les susceptibilités des différentes communautés religieuses, pour pouvoir valider leur adaptation de la Bible en Technicolor, que celles du très précieux réalisateur vedette Laurence Laurentz (Fiennes) qui n’apprécie que modérément qu’on lui ait attribué le jeune espoir du western (Alden Ehrenreich)comme tête d’affiche de son prochain drame psychologique.Il règle à la chaîne le pétrin dans lequel les artistes du studio ont l’art et la manière de se précipiter tous seuls. En plus de sortir une starlette des griffes de la police, ou de sauver la réputation et la carrière de DeeAnna Moran (Johansson) la reine du ballet nautique, Eddie Mannix va devoir élucider les agissements louches du virtuose de claquettes, Burt Gurney (Tatum). Cerise sur le gâteau, il a maille à partir avec un obscur groupuscule d’activistes politique qui, en plein tournage de la fameuse superproduction biblique AVE CÉSAR lui réclame une rançon pour l’enlèvement de la plus grosse star du Studio, Baird Whitlok (Clooney). Le tout en essayant de juguler les ardeurs journalistiques des deux jumelles et chroniqueuses ennemies, Thora et Thessaly Thacker (Swinton). La journée promet d’être mouvementée ! (source : Allociné)
Depuis O Brother Where are Thou ? je suis avec plaisir les frères Coen dans leur carrière cinématographique (la faute à George Clooney…). Il y a selon moi des hauts et des bas (Burn after reading m’a laisseé plus que perplexe), mais pas de catastrophe style Planète des singes (si, si, j’adore Tim Burton).
Ave César est définitivement une réussite ! Ethan et Joel Coen lèvent le voile sur l’âge d’or d’Hollywood. Il y a le mythe, et il y a la réalité ! Si vous vous penchez sur les destins de Cary Grant, Rock Hudson, Katharine Hepburn, James Dean… pour ne citer que des acteurs que j’adore, vous verrez que la couverture des magazines ne reflétait pas toujours la réalité… Les studios voulaient du glamour et étaient prêts à tout pour l’obtenir… Donc, on passait sous silence les aventures des uns et des autres, on créé des couples qui n’existaient que sur papier glacé, on trouvait des épouses ou des fiancées aux acteurs homosexuels (on le faisait encore il y a de cela quelques années, avec George Michael notamment). Bref, les studios inventaient d’autres films à l’extérieur de la fiction, histoire que le rêve Hollywoodien soit à la hauteur des ses productions dantesques !
Ainsi, les personnages interprêtés par George Clooney, Scarlett Johansson ou encore Alden Ehrenreich (à surveiller de près, déjà apercu dans un épisode de Supernatural ou encore dans Stoker), tous ces personnages jouent un rôle, pour leur carrière, devant mais aussi derrière la caméra. Le Bon père de famille à ses secrets, l’ingénue ne l’est pas du tout (Johansson fait un travail magnifique pour casser l’image des innocentes blondes d’Hollywood), et le jeune premier ne sait pas jouer, pas les films d’auteurs en tout cas.
Les réalisateurs ne sont pas en reste et j’ai eu le plaisir de voir Ralph Fiennes et mon cher Christophe Lambert faire de jolis numéros pour démontrer que derrière la camera on a un ego, des secrets, les deux, et plus encore.
Mention spéciale pour le numéro de Channing Tatum qui m’a fait beaucoup rire, et m’a rappelé le splendide Gene Kelly. Tatum qui prouve qu’il n’est pas « que » Magic Mike 😉 .
Je m’arrête là pour les mentions particulières, mais sachez que tous les acteurs, du petit caméo de Frances McDormand au premier rôle de Josh Brolin sont exceptionnels, et se donnent complètement pour un scénario qui l’est tout autant, car, ne vous y trompez pas, si les Coen se moquent d’Hollywood, ce film est aussi un grand cri d’amour pour le cinéma.
Ils dénoncent ses injustices (ahh… les pauvres scénaristes incompris, mais chut, spoiliers!), mais ils montrent aussi les combats quotidiens de toute une équipe pour nous offrir 2h de rêve sur un écran noir… Leur manière de filmer les techniciens, la monteuse, la secrétaire de Brolin, tout cela le prouve bien.
La dernière scène de Clooney est d’ailleurs la représentation de ce tout : On a le grandiose de l’acteur, le travail de l’ombre, mais le rire au final, parce que Joel et Ethan Coen ne seraient pas les réalisateurs qu’on connait (et qu’on aime), s’ils ne se moquaient pas, s’ils ne nous faisait pas rire.
Si vous n’avez pas encore vu le film, vous savez ce qui vous reste à faire !
Avé, lecteurs 🙂