Soyons honnête, les espions font recette depuis un certain temps… Jason Bourne a renouvelé le genre (même si les romans à l’origine de la franchise ne sont pas de toute première jeunesse), James Bond renaît sans cesse de ses cendres (ou n’en finit pas de mourir, si vous voulez mon avis…) et OSS 117 a fait son retour en France (là, je ne commande pas, de peur d’être désagréable…). L’espion a toujours fait fantasmé… et le mérite de Kingman est de renouveler le genre en y apportant (rapportant) une dose d’humour salutaire, parodiant sans ridicule tout en usant d’une intrigue solide, old-fashioned mais aussi dans l’air du temps…
synopsis : KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costumes trois pièces, est à la recherche de sang neuf. Pour recruter leur nouvel agent secret, elle doit faire subir un entrainement de haut vol à de jeunes privilégiés aspirant au job rêvé. L’un d’eux semble être le candidat « imparfaitement idéal » : un jeune homme impertinent de la banlieue londonienne nommé Eggsy. Ces super-espions parviendront-ils à contrer la terrible menace que fait peser sur le monde l’esprit torturé du criminel Richmond Valentine, génie de la technologie? (source : Allociné.fr)
Kingsman, c’est le retour du bon vieux film d’espionnage des années 60-70, mais à l’époque actuelle. Galaad (Colin Firth) est délicieusement suranné dans son costume de Savile row, mais il ne faut pas se fier aux apparences, son parapluie est une arme mortelle ! la technologie est là, mais l’élégance prime… Le décalage humoristique se crée grâce à Eggsy (Taron Egerton), jeune des banlieues pauvres de Londres, style Misfits (pour les manières), et rappeur (pour la garde-robe). Cependant, Galaad ou plutôt Harry, voit dans le potential du gamin (dont il a connu le père), car si le costume fait le Kingsman à cette table ronde moderne, l’habit ne fait pas le moine…
Dès la première minute du film (enfin, une fois les présentations faites dans les règles), on sait bien sûr que Eggsy va se dépasser pour être digne de son mentor, c’est attendu et entendu, mais le film offre malgré cette ligne oblige un nombre de surprises, de bons mots, de scènes d’action qui en font un petit bijou… Attention cependant, Kingsman n’est pas un divertissement familial et Galaad s’offre un petit massacre digne des meilleurs slashers (scène pendant laquelle j’étais pliée de rire parce que, premièrement, j’ai tant vu de films d’horreur que je suis vacinnée contre l’hémoglobine, et je tiens à préciser que je ne ressens aucune pulsion criminelle, au passage, et secondement, et principalement, parce que tout cela et fait avec un décalage qui rend les choses non moins sanguinolantes, mais d’autant plus divertissantes). Samuel Jackson (qui je pense tente d’être dans tous les films à succès de ces 5 dernières années et des 50 prochaines…) campe un méchant particulièrement loufoque, mais aussi totalement sans pitié… décalage, je vous dis. Mention spéciale à Mark Strong, parfait (en Merlin, le Q de la table ronde) comme toujours… je me devais de le dire 😉
En résumé, un film qui joue finement avec les codes pour offrir un divertissement de haut vol, à l’humour so British.
Film de Matthew Vaughn avec Colin Firth (Galaad), Michael Caine (Arthur), Mark Strong (Merlin), Taron Egerton (Eggsy), Sophie Cockson (Roxie), Sofia Boutella (Gazelle) et Samuel L. Jackson (Richmond Valentine)