
Mercredi sera diffuse aux Etats-Unis le final de la saison 10, pour l’occasion, revoilà mon article de l’année passée…
Supernatural a été diffusée pour la première fois le 13 septembre 2005 sur la chaîne américaine CW. En France, ce fut deux ans plus tard (lenteur, vous avez dit lenteur ?). Supernatural est une série à laquelle je suis donc fidèle depuis 7 ans (ça ne me rajeunit pas), et comme je le disais en parlant d’une certaine série policière adaptation des aventures d’un célèbre détective, c’est une série qui ne m’a jamais trahie… (Attention, rancunière!)
Ce ne fut pas un coup de foudre, l’amour au premier regard, mais la construction d’une relation durable… Pourquoi employer le vocabulaire de la relation amoureuse ? parce que la première critique qu’on m’a toujours faite concernant Supernatural, c’est « tu regardes parce qu’il y a des beaux garçons! »… Je vais donc être limpide, si je vous disais que Jensen Ackles et Jared Padaleski ne sont pas charmants, vous me traiteriez d’hypocrite. Oui, comme le dit leur comparse (régulier depuis la saison 4) Misha Collins à l’occasion de l’annonce de la saison 10, les mannequins pour sous-vêtements sont de retour… Je vais donc vous répondre une chose très censée : Ce n’est pas leur faute ! ni la mienne ! Malheureusement, la plastique des acteurs n’est pas une garantie de qualité pour une série télévisée (ou un film, une pièce de théâtre, une émission radio… 😉 ).

Jensen Ackles, Jared Padalecki et Misha Collins, qui ferait bien de ne pas se moquer, il a fait du mannequinat 😉
J’ai des témoins, Supernatural a aussi un public masculin… Je vais vous en donner la raison : La qualité du show !

Jacquette de la saison 6, ma préféré jusqu’à présent (la jacquette… pour la saison préférée… toutes !).
Je vous le disais donc, ce ne fut pas un coup de foudre dès le premier épisode, mais l’éveil d’un intérêt certain… Cette série d’horreur avait du potentiel. Cela commence ainsi : Sam Winchester (Jared Padalecki), étudiant à Stanford, pourvu d’une petite amie à la plastique avantageuse, n’a pas envie de fêter Halloween, mais se laisse convaincre. Ce qu’il a en tête, c’est un entretien dans un cabinet d’avocat prestigieux la semaine suivante qui va certainement décider de son avenir… En voyant le charmant petit couple que forme Sam et Jessica, je me dis, tiens, voilà les victimes idéales du film de monstre de base… Surtout qu’une fois rentrés chez eux, quelque chose se balade dans leur appartement pendant leur sommeil… Sauf que… Sam botte le train au quelque chose, qui se révèle être quelqu’un, son frère Dean (Jensen Ackles) qui n’a certainement pas dû apprendre qu’il existe des sonnettes… La bagarre entre les deux frères doit vous alerter, l’étudiant en droit n’est pas ce qu’il parait, de même que son mauvais garçon de frère avec qui il avait coupé les ponts, et qui vient lui annoncer que leur père a disparu alors qu’il était « à la chasse »…
Je pourrais vous raconter la suite de l’épisode, mais je n’ai pas envie de gâcher le plaisir de ceux qui veulent découvrir Supernatural. Donc, ce que tout le monde sait, Sam et Dean sont des chasseurs de monstres, comme leur père, parce que leur mère a été tué par un démon alors que Sam n’avait que six mois et Dean 4 ans. Rien de nouveau sous le soleil ? si, si … Déjà, Supernatural réinvente ses monstres. Ainsi, les vampires n’ont peur ni de l’ail ni des crucifix (ils ne brillent pas non plus) et leur dentition n’a rien à voir avec celle du Comte Dracula… Les fantômes en appel à notre bonne vieille mythologie, mais avec des variantes. Erik Kripke, créateur et showrunner jusqu’à la saison 6 (si je ne me trompe pas), ainsi que ses scénaristes vont picorer dans toutes les mythologie du monde. Les garçons rencontreront ainsi des démons asiatiques dans cette bonne vieille Amérique et croisent quelques Dieux païens nordiques pas particulièrement bienveillants.

Après avoir vu « Scarecrow » (1.11), vous ne regarderez plus jamais un épouvantail de la même façon.
Ensuite, deux choses font la qualités de la série : La relation entre les deux frères. C’est bien sûr à la vie à la mort, même s’ils ne sont pas du genre à dialoguer – un jour, je compterai le nombre de fois où un problème entre eux se terminent par un coup de poing – ils ont une profondeur, des contradictions. Sam n’est finalement pas « Joe College » comme le surnomme son frère, et Dean est loin d’être simplement un mauvais garçon qui se moque de la police et obéit à son père comme un brave petit soldat… Ils agissent parfois en dépit du bon sens, ils ont cette qualité qui m’a fait aimer un certain Arsène Lupin, ils sont humains. Ils commettent bon nombre d’erreurs, ils ne sont pas toujours justes l’un avec l’autre… Mais tout cela ne se fait pas dans le pathos ! Ainsi, comme je le disais, quand on risque de finir sur le divan du psy, un bon coup de poing, et on repart en chasse. De même, le personnage de Dean pratique l’humour sous toutes ses formes, souvent noir et même dans les situations désespérées, ce qui permet de relâcher la tension.

Et justement, le deuxième détail qui fait que la série est un tel plaisir, c’est le mélange des genres. Au cours des 8 saisons (presque 9) déjà diffusées, l’équipe créative nous

John Winchester (Jeffrey Dean Morgan), le père absent.
a offert tous les registres de la comédie au drame. Il y a des épisodes qui tendent vers la tragédie antique (le héros face à son destin, et qui ne peut vraiment rien faire, même s’il se débat comme un beau démon… diable, pardon) et de la comédie qui irait presque vers le boulevard (Je pense à The French Mistake, où les frères sont envoyés dans une réalité alternative où ils sont des acteurs, Jensen Ackles et Jared Padalecki, interprétant Sam et Dean Winchester dont la vie n’est qu’une fiction… Autant dire que Dean n’apprécie pas de devoir passer au maquillage ! Il fallait oser, et c’est un des meilleurs épisodes comiques de la série).

Bobby Singer (Jim Beaver), la vraie figure paternelle de la série.
J’ajouterai que l’interprétation est impeccable, et là, je vais chanter les louanges de Jensen Ackles qui dans le rôle de Dean endosse souvent les moments comiques (même si le reste du cast s’en donne à coeur – « J’ai perdu ma chaussure » ; ceux qui ont vu Baraka (3.3) comprendront, pour l’extrait c’est ici). Ainsi, voir dans la saison 4 Dean Winchester, (un personnage qui ferait passer Rambo pour une femmelette), hurler de peur comme une fille et s’enfuir face à un Yorshire, parce qu’il est victime d’une malédiction c’est impayable (Le mal des fantôme – Yellow fever). Par contre, dans les moments les plus tragiques de la série (la vie des Winchester n’est pas un long fleuve tranquille), il vous arracherait des larmes… (Non, je n’avouerai pas que j’ai pleuré à la fin de la saison 2, n’insistez pas !). La relation entre les deux frères se nourrit certainement de l’amitié entre les deux acteurs (et de la bonne ambiance qui règne sur le tournage de cette série), et on y croit. Comme je l’ai dit au début, pas de trahison. Malgré leurs contradictions, Sam et Dean sont fidèles à eux-mêmes, et l’évolution de l’intrigue participe de la maturation des personnages.


Crowley, mon démon préféré (qui porte le nom d’un célèbre occultiste britannique)
Ici aussi, un point positif, Sam et Dean, après 9 ans de bons et loyaux services ne sont plus à la poursuite du démon qui a tué leur mère… Cela serait un peu long. Leur quête a évolué : les crises, les épreuves qu’ils traversent se règlent (attention, c’est rarement dans le style conte de fées, ils en sortent toujours un peu plus abîmés, mais certainement toujours plus combatifs aussi). Certaines séries traînent en longueur à plaisir quant au règlement du problème initial parce qu’elles ne veulent pas finir (je pense au Mentalist, prévu sur 5 saisons, en est à la 6ème et me fait craindre le pire), Supernatural a réglé ce premier problème, puisque qu’une fois le monstre originel abattu, c’est un autre qui va prendre sa place, tout en gardant une continuité, un lien avec la vie, le passé des garçons… Je n’en dis pas plus toujours pour éviter les spoilers, mais j’insiste, rares sont les séries qui ont su ainsi évoluer.
Supernatural, c’est bien plus que la phrase fétiche de Dean (non, pas « son of a bitch »… quel vilain esprit vous avez !) : « Sauver des gens, Chasser des monstres, le business familial » (Saving people, hunting things, the family business), c’est tout un univers… Un univers musical également… Je vous en parle au prochain épisode 😉

photo promo de la saison 2… Aucune idée du pourquoi du pylône (trouver plus grand que Jared Padalecki, peut-être…)