L’aventure de L’Aiguille creuse est sans doute la plus célèbre du gentleman-cambrioleur. On y rencontre le seul personnage qui met vraiment à mal les plans d’Arsène Lupin, non parce qu’il est son ennemi tout-puissant, mais parce qu’il a comme Lupin la fantaisie de la jeunesse. En effet, si on convoque le vieux Ganimard et Herlock Sholmès pour donner la chasse au facétieux gentleman, c’est Isidore Beautrelet, lycéen,, détective à ses heures, qui réussit presque là où les autres n’ont jamais réussi.
Cela commence par un vol dans un château, à cela prêt que rien n’a été dérobé. Puis, survient un enlèvement, on retrouve un corps qui pourrait être celui du voleur sur lequel avait tiré la Belle Raymonde… Serait-ce Arsène Lupin ? bien triste fin… Mais non, Lupin ne meurt pas sous les balles d’une jeune fille. Isidore le prouve, de même qu’il prouve qu’il y a bien eu vol, de même qu’il met en déroute la police avec ces théories folles, mais justes. Il embête bien Lupin, ce gamin ! D’autant plus que le gentleman-cambrioleur a de l’affection pour Isidore, si jeune, si brillant, si espiègle (ça ne vous rappelle pas quelqu’un).
Certes, Il y a un peu de Rouletabille chez Isidore Beautrelet. Mais là où Rouletabille doit faire face à son passé, Isidore est juste un brave jeune homme qui a le goût de l’aventure et des beaux mystères (décidément, à moi aussi, cela rappelle quelqu’un). Vous pouvez croiser Beautrelet dans l’adaptation Signé Arsène Lupin d’Yves Robert (1959) qui dérobe plein d’éléments aux aventures du gentleman-cambrioleur, sous les traits de Roger Dumas. Pour moi, c’est la meilleure version de Beautrelet, car si Bernard Giraudeau fut charmant dans la série avec Georges Descrières , il est plus âgé, plus Rouletabille, mâtiné du Fandor de Fantômas (séduisant et séducteur). Roger Dumas a l’innocence charmante et la tenacité du jeune Isidore, personnage cher à mon coeur (le lecteur du Retour du gentleman-cambrioleur le savent…).
Couvertures et illustrations de L’Aiguille creuse :