Arsène Lupin, théâtre

Le succès d’Arsène Lupin ne pouvait mener qu’à une matérialisation du personnage sur les planches.

En effet, les grands héros voyaient souvent leurs aventures transposées sur scène. Ainsi Raffles, autre gentleman-cambrioleur, a également connu l’honneur d’une transposition à la scène avant de le voir sur les écrans du cinéma naissant. Et dans l’hommage de Claude Ferny, le Gentleman en Noir vient se balader sur les planches… Ces gentlemen-cambrioleurs… de sacrés cabots ! 😉 

Le retour d’Arsène Lupin

francis de croisset

Francis de Croisset

[cette pièce et la suivante sont à placer entre Les Confidences d’Arsène Lupin et Le Bouchon de cristal ]

Au cours d’un déjeuner chez Georges Chandon-Géraud, il est question de sa jolie fiancée, Germaine, fille du comte d’Avremesnil, diplomate français. Il est aussi question d’une lettre d’Arsène Lupin, qui doit dérober au comte un diadème, cadeau offert au président de la République, qu’il rapporte d’Inde en France. Il est enfin question d’un ami de Georges, qui lui a sauvé la vie au Tibet, le comte Hubert d’Andrésy, un homme mystérieux et indomptable, comme Monte-Cristo.

Si on l’a cru mort, il ressuscite sur l’invitation à déjeuner de Georges.
La compagnie l’attend avec impatiente…

Note : cette pièce devait à l’origine être représentée en prélude à la suivante.

pour lire la pièce, cliquez ICI

Arsène Lupin

Pièce en quatre actes de 1908 représentée pour la première fois à Paris, théâtre de l’Athénée, le 28 octobre 1908 et écrite en collaboration avec Francis Croisset.

Le duc de Charmerace est à la campagne, avec sa fiancée, Germaine, au château qu’il a vendu à son futur beau-père, Gournay-Marin. Revenu d’une expédition de sept ans au pôle, il ne connaît pas les aventures d’Arsène Lupin, et s’amuse d’une lettre que Germaine, et Sonia Krichnoff, la demoiselle de compagnie de la jeune fille, lui montrent. Une lettre reçue il y a trois ans, signée Arsène Lupin, et qui annonçait une sévère ponction sur les collections de Gournay-Martin. Celui-ci n’apprécie pas ce souvenir, et quand une autre lettre arrive, c’est l’affolement.

Je rêverais de  voir l’une ou l’autre de ces pièces représentées…

LEblanc et Croiset - photo Acte III

Photo de l’acte III d’Arsène Lupin. Je soupçonne la dame assise devant la cheminée d’être la chère Victoire (photo d’époque !)

Existe également selon des sources plus ou moins fiables (oui, bon, Wikipédia ! … ça aide parfois ;), une adaptation de L’Aiguille creuse (1912, de Heraclio Serrano Viteri et Enrique Grimau de Mauro), un sketck écrit par Maurice Leblanc pour une revue en 1911, une pièce radiophonique en 1936 (Peggy rencontre de nouveau Arsène Lupin) et plusieurs adaptation d’Arsène Lupin contre Herlock Sholmès, la première par Victor Darlay et Henry de Gorsse qui fut représentée en 1910 au Châtelet et la dernière par des amis de ce blog, La Compagnie Tête d’Orange, qui joue encore la pièce actuellement.

Cette liste n’est pas exhaustive, et j’espère pouvoir ajouter d’autres articles quant à Arsène Lupin et le théâtre (et pouvoir aller voir la version de la Compagnie Tête d’Orange dont notre chère Consulting Blogger a dit tant de bien!)… J’attends vos commentaires, précisions, informations… Tout investigateur a besoin d’informateurs 😉 .

arss

Consultez le site de la troupe pour connaître la date de la prochaine représentation.

Lectures d’Octobre

Petite moisson, attendu que j’ai eu beaucoup d’occupations par ailleurs… Il va réellement falloir que j’apprenne à lire en dormant !

the winter witchThe Winter Witch de Paula Brackston

résumé : Morgana, qui ne parle plus depuis la disparition de son père, est mariée par sa mère à un jeune veuf, Cai Jenkins. Il a besoin de ce mariage pour pouvoir assumer la fonction de conducteur de bêtes pour les éleveurs de son village. Morgana souffre d’être ainsi « vendue », mais elle va découvrir que Cai l’aime, et devoir lutter pour construire son bonheur, car toute sorcière qu’elle soit, elle va rencontrer la haine, l’incompréhension, et la magie noire.

Livre prêté par un ami pendant mon séjour gallois (à vrai dire, il l’a acheté alors que nous nous baladions au fil des librairies – vous n’êtes pas surpris! – et je l’ai lu la première… Kidnapping autorisé, parce qu’il ne sait pas me dire non!) . Que dire de ce roman ? Une merveille qui se déroule… au Pays de Galles !

Le livre est classé entre fantastique est « romance » (pas mon style du tout, pour le second genre !), mais c’est surtout l’histoire d’une jeune femme différente, qui doit lutter pour être accepter, lutter pour s’accepter elle-même, pour comprendre ce qu’elle est (une sorcière, certes, mais une bonne sorcière). L’auteur a eu la bonne idée d’écrire selon deux focalisations différentes : parfois, nous sommes dans les pensées de Morgana, qui nous parle à la première personne; le reste du temps, c’est l’auteur qui est au commande, soulignant les émotions de Cai, l’incompréhension, l’affection… Certes, c’est l’histoire de ces deux personnes qui se découvre, mais c’est aussi une enquête fantastique avec une question : Qui en veut à Morgana ?

c’est également un livre historique, puisqu’il témoigne de la période révolue où on amenait les bêtes à la ville, venant des campagnes, risquant beaucoup (le climat, les brigands), pour pouvoir vivre une saison de plus, travailler, vivre… J’ai eu le plaisir de découvrir quelques mots de gallois (mon vocabulaire s’élève maintenant à une douzaine de mots 🙂 ), ainsi que la vie campagnarde et rude de l’époque.

Certes, ce livre ne renouvelle pas le genre, mais on s’attache à Cai et Morgana, et j’avais réellement envie de savoir comment les choses allaient se conclure. J’espère qu’il sera traduit en français pour les malheureuses anglophobes 😉

Deuxième lecture, encore en anglais, et dans mon domaine de recherche :

The Penguin Book of Gaslight Crimepenguin

Autrement dit, « Le livre des crimes éclairés au gaz » chez l’énorme éditeur Penguin. Un recueil de nouvelles mettant en scène une joli brochette de gentlemen-cambrioleurs (ainsi qu’une lady), choisies et présentés par Michael Sims.

Et oui, Arsène Lupin n’est pas le seul cambrioleur magnifique de la littérature, je l’ai déjà expliqué dans Arsène Lupin et Cie. Ici, Michael Sims vous présente des escrocs de la parentèle du bel Arsène avec passion et curiosité. Chaque nouvelle est précédée d’un article sur l’auteur, son oeuvre et la nouvelle elle-même. Si elles ne sont pas du même niveaux, toutes ces histoires m’ont fait passer un bon moment, j’en avais déjà croisé quelques-uns  comme le facétieux colonel Clay de Grant Allen (1848-1899), Simon Carne de Guy Boothby et bien sûr l’ami Raffles d’Ernest Hornung, beau-frère de Conan Doyle. 

Je vous en parlerai plus en détail bientôt, je pense, histoire de faire une petite plongée dans le monde des prédécesseurs et continuateurs du cher Arsène…

Ensuite, j’ai réussi à mettre la main sur la suite des mémoires de Monsieur Brialy (sur amazon.co.uk … allez comprendre !).

j'ai oublié de vous direJ‘ai oublié de vous dire de Jean-Claude Brialy

Oui, le regretté Jean-Claude Brialy avait encore des choses à nous dire, et j’avoue l’avoir retrouvé avec plaisir. J’ai l’impression de plonger avec lui dans un monde magique, un monde artistique qui a maintenant disparu, et je suis triste d’avoir refermé cette seconde autobiographie, car il n’y en aura pas d’autre…

Le Ruisseau des singes m’avait passionné, J’ai oublié de vous dire à fait de même, d’autant plus que Monsieur Brialy m’a parlé aussi de ses amis Cocteau et Marais que j’affectionne tant…

Le dernier livre lu ce mois-ci, c’est bien sûr Vampires et Bayous de Morgane Caussarieu, dans le cadre de Masse Critique de Babelio, je vous renvoie donc à ma chronique détaillée.

Que nous réserve le mois qui commence ? aucune idée… Je vais explorer mes étagères, peut-être à la recherche de livres qui prennent la poussière depuis trop longtemps… ou céder aux sirènes des derniers achats en date !

en attendant, bonne lecture !

Raffles, un gentleman amateur…

7 juin 1866, naissance d’Ernest William Hornung.

Ce nom ne vous dit rien ? Une petite anecdote sur ce monsieur : Jaloux du succès du docteur Conan Doyle, qui n’était autre que son beau-frère, Hornung  décida de créer non pas un détective, mais un cambrioleur génial. Ainsi naquit Arthur J. Raffles en juin 1898.

Grand frère d’Arsène Lupin, mais pas aussi génial, Raffles à la particularité d’avoir été repris avec l’assentiment de la famille d’Hornung par un continuateur.

Quelques couvertures :

hornung

Cliquez sur l’image si le livre vous tente 😉

hornung

Et comme disait le regretté Michel Lebrun : « pour être anticipée, cette copie n’en est que plus sournoise », (je réagis au bandeau sur cette intégrale !)

Quelques couvertures anciennes :

raffles 2 raffles and the death rocket raffles and the midnight millionairess Raffles un cambrioleur amateur Sylvie Messinger raffles1 livre

Arsène Lupin, De la commande à la fresque…

Il n’est pas apparu le premier — avant lui il y avait Simon Carne, Arthur J. Raffles, Georges Randal… — mais une chose est sûre, Maurice Leblanc, a donné naissance à un personnage qui devait demeurer.

Cette célèbre expression “gentleman-cambrioleur”, qui sert de viatique à bon nombre d’imitateurs, dont use et abuse encore les journalistes dans la couverture des faits divers, cette expression est la création de Maurice Leblanc. Il a imaginé une alliance de mot devenue indissociable de son personnage. Bien sûr, avant Lupin, il y avait déjà toute une tradition de chevaliers d’industrie, réels ou imaginaires, escrocs, bandits au grand cœur ou génie du mal. De Renart à Rocambole, en passant par Robin des Bois ou Cartouche, le voleur, le brigand, l’aigrefin était déjà célèbre et sur le devant de la scène.

Quel est, alors, le pouvoir d’Arsène Lupin, ce si sympathique voleur, sur le public pour qu’il soit demeuré célèbre de par le monde, pour qu’on ait régulièrement réédité ses aventures, alors que tant d’autres sont oubliés sous une lourde couche de poussière ?

Avec le personnage de Maurice Leblanc, le voleur devient cambrioleur, il n’est plus repentant. Il n’est plus la figure qui donne le frisson aux lecteurs, ni le redresseur de torts qui les fait vibrer : il est tout cela, et plus encore. Il personnifie l’Aventure. Personne ne lui résiste, que ce soit la police, les institutions, ou le public. Arsène lupin a dérobé non seulement la Joconde mais, par sa séduction originelle, s’est approprié l’affection des lecteurs…
Voici, Ladies & Gentlemen, les tous premiers paragraphes de mon livre… J’espère que ça donne envie de lire la suite…

fac-similé d'un fascicule original des aventures d'Arsène Lupin (Ed. 813)

fac-similé d’un fascicule original des aventures d’Arsène Lupin (Ed. 813)