the Crimson Blind de H.D. Everett

51a05a7Hx1L._SY344_BO1,204,203,200_Après recherche, il semble que Mrs. Henrietta Dorothy Everett (qui usa du nom de plume Theo Douglas pour la majorité de ses oeuvres) n’ait pas une existence très prononcée sur la toile… Pourtant, ce recueil de nouvelles, The Crimson Blind & others Stories est une petite merveille de literature fantastique qui m’a fait frisonner, sourire, voire même regarder derrière mon épaule (un mur, mais on ne sait pas ce qui pourrait en sortir !). J’ai encore succombé à une couverture attirante, et à un prix minimal… Et je ne le regretted pas… Mrs. Everett (1851-1923) a une plume magnifique. La construction de ses nouvelles et simplement parfait, le suspense et l’angoisse parfaitement maîtrisés. Ce ne sont pas que des histoires de fantomes dans ce recueil, mais également des récits étranges comme A Perplexing case (un cas déroutant) où deux soldats blessés par le même obus voient leurs personnalités, ou plutôt leurs esprits, leurs âmes pourrait-on dire, dans le corps de l’autre… de quoi rendre perplexes les médecins !

Dans The Death Mask, un homme qui a promis à sa défunte épouse de ne pas se remarier se voit poursuivi par le masque mortuaire de celle-ci quand il tombe amoureux… Dans Beyong the Pale, pas de fantôme, mais une malédiction lancée par une sorcière dans le lointain Far West…  La nouvelle The crimson Blind (le Rideau Cramoisi) raconte une hantise qui se répète à 20 ans d’intervalles… Un jeune garçon est témoin d’un phénomène paranormal dans le jardin d’une maison inhabitée… mais croit être la victime d’une mystification organisée par ses cousins… Vingt ans plus tard, il est invite chez des amis jeune mariés qui ont acheté cette maison (qu’il avait oublié)… et la chambre hantée va se charger de lui rafraichir la mémoire…  Dans Parson Clench, un malheureux ecclésiastique est chassé de la paroisse qu’on lui offre par le fantôme de son prédécesseur qui n’a pas l’intention de laisser sa place, même mort !

Beaucoup de nouvelles sont reliées à la Première Guerre mondiale, beaucoup de soldats blesses expérimentant une hantise au retour au Pays. Certaines nouvelles sont touchantes, certaines aventures sont tragiques, d’autres se terminent bien… Ces 17 contes offrent  une belle variété.

Pour lire The Death Mask (en Anglais), c’est ici : Mystery and Imagination

Pour en savoir plus sur H.D. Everett (en anglais), visitez The Haunted Library

 

l’Eclat d’Obus (1916)

l'éclat d'obus L’Eclat d’Obus a une place à part dans les aventures d’Arsène Lupin… En effet, le gentleman-cambrioleur n’apparaît pas pendant la diffusion en feuilleton de cette oeuvre… Cependant, Maurice Leblanc a dû avoir un remord (ou l’autorisation de son ami), puisque la version en volume rend à César… Et ainsi, Lupin est bien là, l’espace de quelques lignes, et donne au héros de l’aventure Paul Delroze, l’information qui va lui permettre de continuer, de sauver sa vie, son amour et la France ! (rien que ça…)

Ce roman est une aventure guerrière. Ecrit pendant le premier conflit mondial, il met en avant le patriotisme français, dénonce le vilain envahisseur (Leblanc n’a jamais été tendre avec les habitants d’outre-Rhin… c’était l’époque), mais n’oublie pas l’aventure et le frisson. Un roman a replacé dans son contexte d’exhaltation contre l’ennemi… La littérature était également arme de guerre (comme de propagande d’ailleurs…)

Ainsi, l’histoire commence quand un jeune couple, Elisabeth et Paul Delroze rejoint le château d’Ornequin, à la frontière entre la Lorraine et l’Allemagne, château fermé depuis la mort de la mère d’Elizabeth. Cependant, le conflit est en passe de déferlé sur la France, mais à l’intérieur même de la vie d’Elizabeth et Paul certains fantômes du passé vont venir sérieusement compliquer les choses.

je citerai le dernier paragraphe du roman ; pas de révélations, ne vous en faites pas, mais un constat :

« L’auto traversait le village d’Ornequin. Il était désert. Les barbares avaient brûlé toutes les maisons et emmené tous les habitants, comme on chasse devant soi des troupeaux d’esclaves. Cependant ils aperçurent assis parmi les décombres un homme en haillons, un vieillard. Il les regarda stupidement avec des yeux de fou. A côté, un enfant leur tendit les bras, de pauvres petits bras qui n’avaient plus de mains… »

 L’horreur de la guerre, voilà sur quoi conclue Leblanc… Ce paragraphe n’est pas nécessaire à l’histoire, elle est close déjà, mais cependant, il est là, dérangeant, et nécessaire.

Un article très complet sur ce roman sur le Blog Tête de Lecture : L’Eclat d’Obus (Merci à Bibliométrique pour le lien)

 

Autre couverture :

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