A la recherche de Dracula – Carnet de voyage de Jonathan Harker

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Dracula… J’avoue que parmi les personnages qui habitent l’oeuvre de Bram Stoker, c’est Jonathan que j’aime le moins… Il n’est pas bien malin, notre clerc de notaire, par trop terre à terre d’abord, et par trop « croyant » par la suite. Il est vrai que la rencontre des trois épouses du seigneur (ou … saigneur ? ) valaque n’a pas du lui faire du bien, moralement parlant. Je l’avoue, dans n’importe quelle adaptation, Jonathan Harker n’a pas mes faveurs (encore moins dans la dernière en date… je suis constante dans mes inimitiés). Cependant, cela n’a pas arrêté ma soif de sang… je veux dire de connaissance, bien au contraire, et l’idée qu’on avait découvert le journal intime de Jonathan Harker dans les archives poussiéreuses de l’université d’Exeter m’a mise toute en joie. 

Cependant, ce journal semble vouloir nous prouver que l’oeuvre de Stoker n’est que fiction, et que Dracula n’est qu’un fantasme… La grande force des vampires est de réussir à nous faire croire qu’ils n’existent pas, et il n’y a guère que Lestat de Lioncourt pour vouloir jouer les rockstars (drama queen!). Ainsi, Bram Stoker qui a rendu un service à Harker lui demande de noter ses impressions lors d’un voyage jusqu’en Transylvanie que le jeune juriste doit faire en lieu et place de son employeur. Le romancier, esclave d’Henry Irving comme Reinfield l’était de Dracula, aura matière à nourrir son oeuvre.

Jonathan va donc nous raconter son voyage… et ses rencontres… L’atmosphère de ce texte est réellement fantastique, au sens premier du terme. Harker est-il cerné par le surnaturel ? Son esprit terre-à-terre est-il mis à mal par l’exotisme slave ? Rêve, réalité, cauchemar… Ce qui me faisait peur en ouvrant ce livre, c’est-à-dire relire une nouvelle version de Dracula qui ne serait que faits déjà narrer par l’auteur original, m’a été épargné. Bien au contraire, si on retrouve les éléments de l’oeuvre de Stoker, ils sont traités différemment. Ce Jonathan Harker n’est pas celui de l’écrivain irlandais, pas tout à fait.

S’ajoute à ce texte que j’ai dévoré à belles dents (de vampire), des illustrations simplement magnifiques. Que ce soient les paysages à l’aquarelle, les portraits ou les photographies et les cartes, ce livre est un bel objet. On a réellement l’impression de tenir entre les mains un journal de voyage, bien documenté (quelques recettes nous sont également offertes, ramenées pour la délicieuse Mina) qui pourrait être celui d’un voyageur de cette époque traversant l’Europe d’Ouest en Est, soulignant bien la différence entre la vieille Angleterre et la superstitieuse Roumanie.

Les auteurs, Françoise-Sylvie Pauly (pour le texte) et Pascal Croci (pour les illustrations), ont réussi l’impensable… Me faire apprécier Jonathan Harker ! (apprécier, pas aimer, il ne faut quand même pas exagérer).

Présentation éditeur : En 1999, le jeune Miles Alastair James effectue un remplacement à la bibliothèque d’Exeter, dans le Devon. Il passe ses journées aux archives, où il a la charge de trier les ouvrages les plus détériorés. Au cours d’une séance de « dépousiérage », il découvre un singulier journal, celui d’un certain Jonathan Harker, lequel inspira l’écrivain Bram Stoker pour l’écriture de son roman Dracula, publié en 1897. La lecture de ce carnet nous plonge au coeur du mythe du vampire ; jour après jour, sans le savoir, Jonathan s’enfonce un peu plus dans les ténèbres…

pour vous procurer le livre sur le site de l’éditeur Le Pré au Clercs :  A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

lectures de Janvier 2014

Le mois de Janvier peut-être qualifié d’orgie livresque aux vues de la liste qui suit… L’enthousiasme pour la pile de livres arrivés à Noël, sans doute… Certains ont déjà leurs chronique, auxquelles, je vous renvoie. J’ai été très infidèle à Arsène ce mois-ci, les livres Holmésiens ayant été légion sous le sapin :

Sherlock Holmes and the Hentzau affair de David Stuart Davies, Le Mystère Sherlock de J.M. Erre et Les Exploits de Sherlock Holmes d’Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr (chronique à venir). Enfin, chez J.M. Erre, Lupin n’est pas loin malgré tout…

hentzau

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mystère sherlock

j’en suis revenue au gentleman-cambrioleur grâce à  Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme et quelques relectures (notamment Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… allez donc faire un tour du côté de ma page Les Aventures d’Arsène Lupin pour en savoir plus!)

al de a à zEnsuite, ce fut une lecture « sérieuse » en rapport avec L’ami Arsène, puisqu’elle concernait le créateur d’un de ses illustres émules, Edgar Pipe. Arnould Galopin de Pierre Chevallier retrace la vie et les oeuvres d’un auteur populaire injustement oublié. Une chronique complète arrivera à l’occasion du 151ème anniversaire de sa naissance, le 9 février prochain.

couverture biographie

J’ai continué à revisiter mes classiques avec La princesse de Montpensier de Mme de Lafayette (suivi de La Comtesse de Tende). J’étais curieuse de lire ce court texte depuis que j’avais vu le film de Bertrand Tavernier (chroniqué ICI). J’avoue que le film a offert un souffle épique à ce texte court qui  est plus éducatif qu’épique (l’adultère à l’époque, on ne plaisantait pas  avec ça 😉 ).

montpensierPrésentation éditeur :  A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu’elle l’aime aussi, la jeune fille est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu’il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d’une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n’est pas morte.
Publié en 1662, le court récit de La Princesse de Montpensier fonde l’art classique de la nouvelle. Plus concise encore, et sans doute écrite la première, La Comtesse de Tende, qui resta inédite jusqu’au XVIIIe siècle, raconte elle aussi l’histoire d’un amour adultère, mais d’une noirceur plus grande. Car la noblesse et la magnificence des personnages ne doivent pas nous tromper. Mme de Lafayette jette sur la condition humaine un regard sombre et les deux héroïnes sont précipitées à l’abîme : La Princesse de Clèves leur fera bien plus tard écho.

lartJ’ai poursuivi dans le sérieux avec L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer. Je ne sais pas si grâce au philosophe allemand j’aurais toujours le dessus dans une discussion (pas sûre…), mais j’admire l’art de la dialectique avec laquelle il prouve que c’est faisable (même si parfois il faut user de la mauvaise foi et du mensonge… la rhétorique est aussi une guerre!). Attention, ne pas prendre ce livre pour une lecture détente, vous risqueriez d’en ressortir avec un gros mal de tête (ou d’abandonner tout simplement) !

Présentation éditeur : L art d avoir toujours raison est un précis à usage des disputeurs, des contradicteurs et de toute personne ayant pour but de faire éclater la grande vérité (réelle ou fantasmée) de ses propres thèses, et de faire tomber les arguments fallacieux de ses adversaires, par des techniques applicables en tout lieu et en toute époque. 
Très argumenté, brillamment structuré, et ne manquant pas d humour, ce texte fait montre d une grande culture, d une belle clarté, et d une certaine ironie, qui vise en transparence la mauvaise foi de chacun de nous.

Après une telle lecture, il fallait bien rire un peu. En dehors du roman Le père Denoël est-il une ordure ? de Gordon Zola que j’ai chroniqué au terme de ma lecture, j’ai également lu Etat Critique du même auteur (chronique à venir).

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J’ai ensuite basculé du côté obscur, mon autre passion (si on oublie Arsène Lupin, Queen, les teckels… soit, une de mes autres passions !), le fantastique, le surnaturel et l’horreur (rire démoniaque). Vous avez pu lire ma critique de The Woman in Black de Susan Hill, associée à des réflexions sur son adaptation théâtrale et cinématographique.

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Je publierai dans les semaines à venir une chronique de La Vouivre de Marcel Aymé, puisque j’ai enfin lu le roman, après avoir vu le film de Georges Wilson il y a quelques mois. Là aussi l’adaptation est au coeur de l’article. 

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Toujours à venir, une chronique de A la recherche de Dracula . Carnet de voyage de Jonathan Harker de Pascal Croci et Françoise-Sylvie Pauly, un très beau livre qui mêle textes et dessins et revisite le voyage de Jonathan Harker vers les Carpates du seigneur de la nuit… (Chronique : ICI)

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Enfin, dernier livre de cette longue liste, The Hobbit de J.R.R. Tolkien. J’ai lu le roman en version française il y a des années, au moment de la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux, je pense.  J’ai eu envie de découvrir le texte original à cause de la seconde trilogie qui semble s’annoncer sous les meilleurs hospices. Le premier film est très fidèle à l’oeuvre, avec la patte de Peter Jackson en prime, et je suis impatiente de voir le second (en V.O. ce qui explique que ce n’est pas encore fait). Le roman est charmant, porte en germe le Seigneur, même s’il est bien plus léger, destiné aux enfants, et Bilbo est un héros bien sympathique, puisque le pantouflard hobbit se révèle finalement – à sa propre surprise – un grand aventurier…

Présentation éditeur : Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux. C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug… Prélude au Seigneur des anneaux, Bilbo le Hobbit  a été vendu à des millions d’exemplaires depuis sa publication en 1937, s’imposant comme l’un des livres les plus aimés et les plus influents du XXIème siècle.

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Bonne lecture !