Arsène Lupin, les romans.

La comtesse de Cagliostro (1924)

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Première aventure du jeune Raoul d’Andrésy, pas encore Arsène Lupin, pas encore célèbre. Il recherche la fortune, l’amour… La passion… passion destructrice avec la sulfureuse et mystèrieuse comtesse de Cagliostro.

L’aiguille creuse    (1909)

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Un vol et un crime ont lieu au château d’Ambrumésy. L’un des malfaiteurs est blessé, mais disparaît mystérieusement dans les ruines de l’abbaye. Quant au vol… rien ne semble avoir disparu. L’inspecteur Ganimard et Herlock Sholmès sont appelés en renfort, mais disparaissent à leur tour. Il ne reste plus face à Lupin qu’un seul adversaire : Isidore Beautrelet, élève de rhétorique au lycée Janson-de-Sailly…

La demoiselle aux yeux verts   (1926)

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Tout commence parce que Lupin voit dans la rue une belle dame aux yeux bleus suivie par un monsieur. Étant Lupin, il décide de suivre la dame, et découvre deux yeux verts magnifiques qui semblent intéresser le même monsieur. Lupin, possédant une âme de chevalier, va protéger la demoiselle aux yeux verts et son secret qu’on veut lui arracher par la force…

813    (1910)

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Le banquier Kesselbach est assassiné après le passage de Lupin dans sa chambre. Il s’en suit une série de crimes aussi barbares qu’incompréhensibles. Monsieur Lenormand, le chef de la sûreté à la célèbre redingote olive, ainsi que le prince Sernine vont tous les deux travailler à démêler l’affaire Kesselbach au coeur de laquelle le mystérieux chiffre 813 donnera la clef de l’énigme.

L’éclat d’obus   (1915)

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Juillet 1914, Elisabeth et Paul Delroze, jeunes mariés, arrivent à Corvigny, à six lieues de la frontière allemande. Sur le chemin du domaine d’Ornequin, propriété du père d’Elisabeth, Paul raconte à la jeune femme l’assassinat de son père, qui s’est déroulé sous ses yeux d’enfant, mais aussi, sous les yeux du Kaiser, Guillaume II, empereur d’Allemagne. Arrivée au château, la jeune femme veut se recueillir devant le portrait de sa mère, morte quinze ans plus tôt. une mère qu’elle n’a pas connu, dont elle ne se souvient même pas du visage. Mais, le portrait de la Comtesse Hermine, c’est le portrait de la meurtrière : Paul Delroze s’enfuit anéanti, il a épousé la fille de celle qui a poignardé son père. Deux jours plus tard, la guerre éclate, Paul s’enfuit vers la bataille, il rejoint son bataillon sans avoir revu Elisabeth. La jeune femme reste au château, si près de la frontière, jurant de trouver les preuves qui innocenteront sa mère, au risque de perdre la vie.

Arsène Lupin ne fait qu’un passage éclair dans l’aventure, passage qui n’était pas là dans la première version du roman pour sa pubication en feuilletons.

Le triangle d’or    (1917)

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Le capitaine Belval, mutilé de guerre, se porte au secours d’une infirmière, affectueusement appelé Maman Coralie, que des hommes veulent enlever. Amoureux de la jeune femme, tous les obstacles semblent s’abolir entre eux, quelqu’un veut les réunir… mais un autre dans l’ombre veut les assassiner. Il faudra la clairvoyance d’Arsène Lupin… pardon de Don Luis Perenna, pour les sauver, et découvrir ce qu’est le mystérieux triangle d’or.

L’île aux trente cercueils    (1919)

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En 1902, contrainte par un enlèvement, Véronique d’Hergemont épouse le cruel Vorski. Un an plus tard, son père enlève son enfant, et périt en mer avec le garçon. Véronique fuit le mari détesté. Après quinze ans, un étrange concours de circonstances l’amène en Bretagne, sur l’île de Sarek, où son père, qui avait simulé sa mort serait caché avec son fils. Mais, à l’instant où elle pose le pied sur l’île, tout bascule, les morts se succèdent, à commencer par son père assassiné sous ses yeux par son fils, François .

Les dents du tigre   (1920)

tigreUn riche américain, Cosmo Mornington décède à Paris, il avait chargé don Luis Perenna de retrouver ses héritiers français. S’ils sont morts, le noble espagnol – ami du défunt – deviendra à son tour héritier. Mais, quand don Luis retrouve les héritiers, ils tombent comme des mouches… La police – pareille à elle-même – n’a qu’un suspect : don Luis Perenna alias Arsène Lupin…

La demeure mystérieuse   (1929)

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Le soir d’un défilé de mode à l’opéra, au profit d’une oeuvre de charité, Régine Aubry, qui présente une tunique brodée de diamants est enlevée. Le vicomte Jean d’Enneris, gentilhomme-aventurier promet de retrouver les diamants, et les ravisseurs. Ravisseurs qui quelques jours plus tard kidnappent Arlette Mazolle, jeune mannequin sans le sous. Arlette s’enfuit, d’Enneris va combattre pour ses beaux yeux, et ceux de Régine, et ceux de Gilberte de Mélamare, accusée avec son frère d’avoir volé les diamants…

La Barre-y-va   (1930)

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Dans la domaine de la Barre-y-va, M. Guercin cherche sa belle-soeur, Catherine, qui a disparu depuis le matin. La propriété entièrement fouillée, il a l’idée de visiter un ancien pigeonnier en ruine, construit sur une petite île qui fait face à la maison. Mais, dès qu’il ouvre la porte du bâtiment, il est abattu d’un coup de revolver sous les yeux du brigadier Béchoux resté sur la terrasse. Le brigadier accoure, mais le meurtrier reste introuvable. Il n’a pas pu s’enfuir, et il n’y a personne dans le pigeonnier.
Béchoux appelle à son secours son ami le vicomte Raoul d’Avenac, ex-Jean d’Enneris, ex-Jim Barnett, mais toujours Arsène Lupin.

La femme aux deux sourires   (1933)

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M. Raoul, locataire du marquis Jean d’Erlemont, empêche l’inspecteur Gorgeret d’arrêter Clara la blonde maîtresse d’un bandit connu sous le nom du Grand Paul. Il contrecarre les plans de Gorgeret une première fois, puis une deuxième, puis une troisième… le sourire de Clara est si beau, et si différent à chaque fois…

Victor de la brigade mondaine    (1934)

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Victor Hautain, inspecteur de la brigade mondaine, policier original qui ne sait pas obéir à sa hiérarchie, se trouve par hasard sur la piste de neuf cent milles francs en bons de la défense volés dans une banque de Strasbourg. Des bons que convoite Arsène Lupin. Le policier est bien décidé a arrêter le gentleman-cambrioleur.

La Cagliostro se venge    (1935)

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Elisabeth et Rolande sont heureuses. L’aînée, Elisabeth, qui se relève d’une longue maladie doit se marier d’ici quelques semaines avec son amie d’enfance, Jérôme. Rolande, la plus jeune, vit le bonheur d’un amour naissant avec Félicien Charles, le jeune architecte qui aménage la villa voisine du sympathique M. Raoul d’Averny. Le bonheur bascule dans la tragédie. Elisabeth est assassinée, presque sous les yeux de sa soeur, puis Jérôme est blessé par un mystérieux agresseur, et c’est Félicien que la police soupçonne. Pour Raoul d’Averny, qui n’est autre – bien sûr – qu’Arsène Lupin, les choses ne sont pas qu’un simple mystère à résoudre, car au drame de Rolande, s’en ajoute un autre qui le concerne personnellement. La vengeance de Joséphine Balsamo, morte depuis six ans pourtant, semble sur le point de se réaliser. Le criminel, le voleur, l’assassin, pourrait bien être le propre fils de Lupin, Jean, enlevé alors qu’il n’était qu’un nourrisson, par la terrible descendante du comte de Cagliostro…

Les milliards d’Arsène Lupin    (1939) 

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Arsène Lupin se trouve aux prises avec une association criminelle, la Maffia, qui tente de lui dérober sa fortune si difficilement acquise. Ce roman, écrit juste avant la mort de Maurice Leblanc, n’a pas été retravaillé par l’auteur ; le style, l’histoire s’écartent du style originel et en font un objet plutot alien au canon… d’autant plus qu’un des épisodes n’avait pas été inséré dans certaines éditions en volume (Lacassin), rendant l’histoire étrange, sinon incohérente…

Le dernier amour d’Arsène Lupin (posthume)

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Comme son nom l’indique… Ecrit vers 1936 et publié seulement en 2012… 

Montrez-moi un héros…

… Et je vous écrirai une tragédie….

Show me a hero, and I will write you a tragedy. disait Francis Scott Fitzgerald.

Francis Scott Fitzgerald

Francis Scott Fitzgerald

J’ai trouvé cette citation il y a quelques jours sur un montage photo de Supernatural (de Dean Winchester, plus exactement) sur Tumblr, comme quoi il n’y a pas que des inepties sur Tumblr (la preuve, j’y suis…).

Cette phrase m’a beaucoup parlé, car dans le domaine de la fiction, de l’écriture (je laisserai la « vraie vie » aux historiens), le héros n’est pas un personnage heureux. Dès les premiers contes mythologiques , les premières fables médiévales, le héros se trouve face à des choix cornéliens (excusez  l’anachronisme du terme), à des situations insurmontables, à des souffrances sans nom… Que ce soit le malheureux Prométhée, le puissant Hercule ou le preux Lancelot, je ne vois que malheur et sort peu enviable… Quand le conte devient conte de fées… le héros souffre… et pour toute récompense nous avons « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants »… oui, le héros disparait quand il a fini d’être un héros… Les gens « heureux », les gens « ordinaires » n’ont pas d’histoire…

Qu’en est-il du héros populaire ?… Et plus précisément, qu’en est-il de mon cher Arsène ?

Oui, Arsène Lupin, le gentleman-cambrioleur est un comédien, un magicien, un fantaisiste, un amuseur… Oui, Arsène Lupin prend plaisir à rosser le gendarme, comme guignol… mais laissons cette image d’Epinal de côté (je blâme d’ailleurs la célèbre série avec Georges Descrières pour cette fausse – ou disons incomplète – image de mon cher Lupin… J’en reparlerai), Laissons donc cette image de côté et intéressons nous au héros… Car Lupin est un héros !

Combien de personnages de la literature populaire ont fait et défait le destin de l’Europe, ont participé aux grands conflits mondiaux, on sauver, diriger des nations… Pas tant que cela, en fin de comptes… Lupin est un héros majuscule, un démiurge, pas un fantoche… Et la citation de Fitzgerald lui va comme un gant…

bCar Lupin, Maurice Leblanc en a fait un héros qui souffre… Certes, il a aimé de nombreuses fois, mais elles l’ont fuit, elles l’ont rejeté parce qu’il n’était pas un homme ordinaire, mais un héros. Et celles qu’il a épousé, celle pour qui il était prêt à tout abandonné ?  Deux sont mortes dont l’une dans ses bras, assassinée… La belle Sonia aussi est morte, nous ne saurons jamais comment. Florence l’a abandonné, sûrement effrayée par l’aventure… Et ses enfants ? son fils disparu, sa fille si proche et pourtant si lointaine …

Arsène, c’est Icare… Sans cesse il se brûle les ailes, mais sans cesse, il reprend sa vie d’aventure… 813, Les Dents du tigre, La Comtesse de Cagliostro, en voilà des tragédie…

Et dans notre littérature, dans notre culture moderne ? Les héros sont toujours ceux de Fitzgerald… Après tout, comme disait mon prof de lettres en prépa, « vous imaginez Roméo et Juliette dans un pavillon de banlieue ? » Non, bien sûr que non… La passion ne survit pas à la routine… l’héroïsme non plus…

 

 

 

 

Arsène Lupin, couvertures étrangères : Anglo-saxonnes

Je l’ai constaté au temps (déjà lointain !) de mon doctorat, L’ami Arsène est populaire partout ! Ainsi, des étudiants Japonais étaient « transportés » à l’énoncé de mon sujet de thèse, et j’ai pu noter que sur la page Facebook que j’ai dédié à mes écrits, le monde entier est représenté.

Donc, j’ai eu envie de faire un petit tour du globe des couvertures de romans mettant en scène le gentleman-cambrioleur… Et il y en a des superbes !

De retour au Royaume-Uni et aux Etats-Unis

 

 

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Les Dents du Tigre… J’aime particulièrement l’accroche sous le titre qui mentionne « le plus grand voleur du monde ». Arsène fut certainement flatté ! 

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L’Aiguille creuse… J’avoue que cette couverture n’est pas ma préférée, mais la qualité de l’image n’aide pas.

 

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Le retour d’Arsène Lupin… Oui, certes… Aucune idée de l’aventure qui se cache derrière cette traduction… le design est très 50s (je peux me tromper, mais c’est l’impression que j’en ai). J’aime beaucoup… enquête à suivre…

Les Dents du tigre (1921)

aRien à voir avec la Brigade… Clémenceau était le tigre du commissaire Valentin, mais ici, la bête est bien plus terrible, parce que cachée dans l’ombre et travaillant à la la captation d’un héritage de 200 millions. Arsène Lupin alias Don Luis Perenna, qui a rejoint la légion étrangère après le fiasco de 813 se retrouve exécuteur testamentaire face à un sombre exécuteur option bourreau… Les cadavres s’amoncellent, et le point commun entre tous, c’est la jolie Florence Levasseur…

Voilà un roman des plus sombres parmi les aventures d’Arsène Lupin. Maurice Leblanc écrit à la sortie du premier grand conflit mondial, et Lupin n’est plus le léger malandrin des débuts : il a mûrit, il a fauté, et il a appris… Après 813, Les Dents du tigre est un des romans de la « purification »… Lupin laisse son ego de côté et joue les justiciers (L’Eclat d’Obus, L’île aux trente cercueils…) :  » La légende héroïque de Perenna […] mettait en relief l’énergie surhumaine, la témérité prodigieuse, la fataisie étourdissante, l’esprit d’aventures, l’adresse physique et le sang-froid d’un personnage singulièrement mystérieux qu’il était difficile de ne pas confondre avec Arsène Lupin, mais un Arsène Lupin nouveau, plus grand, ennobli par ses exploits, idéalisé et purifié. » Après un tel portrait, le pauvre Perenna a du mal à conserver son identité secrète… Etre un surhomme, ça se remarque…

Ce roman développe un point très intéressant dans le personnage : le masque. J’en ai parlé longuement dans mon essai (Arsène Lupin & Cie, pour ceux qui ne suivent pas), et Les Dents du tigre en est une parfaite illustration… Lupin, entité désincarné peut tout… Perenna, qui a un état civil, un grade dans la légion, une fonction dans le roman (l’exécuteur testamentaire de son ami Cosmo Mornington), est beaucoup plus limité… En effet, il n’est pas à l’abri d’être suspecté par la justice, et s’il veut que ses actions restent légitimes, il doit rester Perenna, à ses risques et périls…

Quelques couvertures :

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Cinquième épisode : Arsène contre Lupin

Le premier tour de l’élection… Mais que dis-je, moi ? En fait, je ne sais pas vraiment comment appeler ce petit jeu auquel je me prête depuis quelques mois déjà, avec votre complicité… La Chasse au Lupin peut-être ?…

Donc, de mes 8 prétendants au titre, vous en avez cruellement éliminé 4. Il faut bien choisir, et le dernier arrivé sur mon podium à 4 marches est Jesse Eisenberg (personnellement, j’avoue, j’ai voté pour Damien Molony, mais mon blog étant démocratique jusqu’à ce que je décide d’un coup d’Etat…).

Donc passons aux matchs les plus sérieux, où je vais me montrer encore plus cruelle et vous demander de départager ceux qui ont déjà eu vos faveurs…

272139-le-beau-lambert-wilson-au-festival-637x0-3Commençons par Lambert Wilson et Sagamore Stevenin. Le premier peut presque être le frère de l’autre, mais ils se placent malgré tout dans la maturité lupinienne tous les deux. Ainsi, au lieu de vous parler de leur carrière (c’est déjà fait ici et ici… rappel pour ceux qui arriveraient en retard, vous êtes les bienvenus !), je vais vous parler de ce que j’attends chez un acteur interprétant Lupin… dans deux aventures différentes : La Cagliostro se venge et Victor de la Brigade Mondaine (Attention, spoilers, comme on dit, pour ceux qui n’auraient pas lu les romans). sagamore-stevenin-slide-1

Victor, c’est une incarnation assez étrange de Lupin. Après avoir tenue les rênes (merci Belette!) de la police judiciaire française, et presque les rennes de l’Europe (813), Lupin se contente d’incarner un policier de la brigade mondaine, mais un policier qui va se voir obliger de chasser le Lupin… Accompagné d’une joli femme au rôle trouble, Lupin doit se travestir et n’être pas lui-même pour enquêter. Il joue double-jeu, triple-jeu même et le « je » et lui aussi différent…

Le Lupin de Victor, ce n’est pas le démiurge de 813, le soldat des Dents du tigre ou l’amuseur d’Arsène Lupin Gentleman-cambrioleur. C’est un personnage à la fois plus modeste et plus grand parce qu’il lutte pour défendre son honneur de cambrioleur (pas facile quand on vit dans l’ombre et qu’il vaut mieux y rester). Le personnage n’est cependant pas aussi dramatique que celui de La Cagliostro se venge, jeune homme de cinquante ans rattrapé par son passé et l’un de ses drames originels (il en a plusieurs, c’est un héros après tout…). Le fantôme de la Cagliostro vient le hanter, elle pourrait le briser. C’est un Arsène Lupin dramatique qu’il nous faut, on frôle la tragédie (Le fils qu’il a peut-être retrouvé est-il un meurtrier ? Joséphine aura-t-elle sa vengeance ?), et pourtant, c’est toujours un gamin amoureux, il a l’éternelle jeunesse de l’aventurier, et si pour moi, La Cagliostro se venge est la dernière aventure canonique du gentleman, ce n’est pas une fin, bien au contraire. Lupin est un phénix immortel.

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