Avengers: Age of Ultron (2015)

 

Avengers_Age_Of_Ultron-poster1Joss Whedon est  à l’aise avec Shakespeare comme avec Marvel, et il le prouve une seconde fois avec Age of Ultron. Il faut dire que nos pauvres héros pourraient trouver leur place dans la tragédie… puisqu’ils sont tous des outsiders face au monde… à part Tony Stark, aka Iron Man, qui lui préfère se la jouer intégration jet-set… quoique…

Je dirais que j’aime un peu moins ce film que le précédent, justement parce qu’il porte toute une dimension tragique, malgré les bons mots et le fun des combats. Hulk, ou plutôt le docteur Banner, ne supporte plus le monster vert et surtout le risque à chaque transformation de devenir un assassin, c’est-à-dire réellement un monstre. Black Black Widow n’est pas si solide qu’elle le parait, Captain America a plus l’esprit tourné vers le passé que vers l’avenir, Thor… Thor est égale à lui-même la plupart du temps. Le sujet est plus lourd que dans le premier film ou le spectateur était porté par le fun, les frictions, et les exploits des héros. Ici les héros s’interrogent… Sont-ils vraiment les protecteurs de l’humanité ? Stark, porté par ses bonnes intentions crée Ultron (un monstre cybernétique interprèté par James Spader, dont on ne reconnait malheureusement pas la voix….) et Ultron est un bon moyen de s’interroger sur la science, le bien et le mal qu’elle peut causer… Einstein ne  me démentirait certainement pas.

11025256_868904363167571_1562079604369003546_oUn très bon film cependant, complexe, avec des personnages qui le sont également. C’est d’ailleurs du côté des personnages que je trouve mon bonheur. Ainsi, Hawkeye, Cliff Barton, personnage qui était relativement secondaire dans les précédents films, se dévoile. Et, on découvre que le seul homme de l’équipe qui n’a pas de super-pouvoirs est en définif le plus équilibré. Un beau role pour Jeremy Renner. Deux petits nouveaux apparaissent, les jumeaux, Quick Silver et Scarlett Witch, et là aussi, il y a de la recherche, j’aimerai d’ailleurs en apprendre plus.

Maintenant, il ne reste plus qu’à attendre Captain America : Civil War… quoique entre temps, d’après les bandes-annonces, Ant-Man va faire son entrée remarquée et les 4 fantastiques ont droit à un reboot (j’aimais bien les derniers films en date…)  

 

PS : Je ne sais pas si c’est moi qui voit Supernatural partout ou si c’est un hommage à une série qui en rend de nombreux à la Pop Culture chaque semaine, mais le Cap lâchant un « son of a bitch », dans les derniers moments du film, j’ai vraiment pensé à Dean…

 

 

Thor – Le Monde des Ténèbres

thor1Je vous avais parlé il y a quelques mois de Thor de Kenneth Branagh que je n’avais pas vraiment appréciée, même si le personnage de Loki m’avait semblé intéressant (je sais, je sais, tout le monde aime Loki… j’assume. J’ai toujours eu un soft-spot pour les nuances de gris qui ne sont pas pornographiques, mais moralistes, que voulez-vous, on ne se change pas !). Après The Avengers que j’avais beaucoup apprécié (Merci Monsieur Joss Whedon! et merci aussi pour Much Ado About nothing, pendant que je suis en mode « brosse à reluire » 😉 ), je suis très heureuse d’avoir cédé aux sirènes de cette suite, car Thor – Le monde des Ténèbres est une bonne surprise.

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Les personnages étant déjà en place, il était peut-être plus simple d’installer une dynamique dans le film. Ainsi, on a de l’action, de l’humour et pas de temps morts. Tous les personnages sont de retour. Mention spéciale à Stellan Skarsgärd qui décidément n’a pas peur de se mouiller pour un rôle 😉 .

thor5L’histoire est assez similaire au premier opus, puisque Malekith (Christopher Eccleston, qui aime décidément être méconnaissable dans ses rôles!), chef des elfes noirs, veut asservir le monde : la vieille rengaine… Jane (Natalie Portman) se trouve mêlée à cette sombre histoire et les choses se règlent encore sur terre (les aliens et autres super-héros seraient bien gentils d’arrêter de détruire tous nos monuments… ça devient pénible à la fin !).

thor9Loki est toujours aussi ambigü – je ne développe pas pour éviter les spoliers, mais le personnage est toujours intéressant, et une aventure indépendante serait la bienvenue… Thor est égal à lui-même, mais use un peu plus de son cerveau. Le reste du casting est plein d’entrain pour l’abattage des scènes d’actions ou d’humour (j’ai apprécié l’introduction de l’assistant de l’assistante de Jane). C’est un bon pop-corn movie avec des effets spéciaux ébouriffants. Un bon moment pour ceux qui, comme moi, aime ne pas toujours se passer la rate au court-bouillon et le cerveau à la moulinet pendant une soirée cinéma (enfin, j’y arrive quand même, oui, même avec Thor… mais ça c’est un de mes plaisirs coupables… Toujours chercher un sens caché, même quand il n’y en a pas !)

A noter, un cameo de Captain America… Ce qui me fait dire que je tenterai peut-être la suite du film éponyme (je n’avais pas aimé le premier opus, mais Thor – Le Monde des Ténèbres me prouve que les choses peuvent s’améliorer…

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De Alan Taylor sur un scénario de Christopher Yost, Christopher Markus et Stephen McFeely. 

Avec Chris Hemsworth (Thor), Natalie Portman (Jane), Tom Hiddleston (Loki), Christopher Eccleston (Malekith), René Russo (Frigga) et Anthony Hopkins (Odin) et pleins d’autres brillants seconds rôles qui méritent d’être suivis autant que les têtes d’affiches (j’avais adoré Ray Stevenson alias Volstagg dans Dexter, par exemple).

Joss Whedon et Beaucoup de Bruit pour Rien – 2012

(English Version : This way)

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Much ado about nothing, réalisé et adapté par Joss Whedon, à partir de la pièce Beaucoup de Bruit pour rien de William Shakespeare.

ado5Cette pièce est ma pièce préférée sous la plume de Shakespeare. Oui, je sais, il y a de grosses faiblesses dans cette pièce ; tout le monde le dit. L’histoire de Claudio et Hero par exemple est un peu… et bien… Je n’aurais pas oublié et pardonné comme elle l’a fait… Mais alors, pourquoi metteurs en scène et réalisateurs continuent-ils de jouer et adapter cette pièce encore et encore ? Grâce aux incroyables personnages que Shakespeare a créés dans cette comédie en particulier. Parmi tous ses personnages brillants, tragiques ou comiques, les deux amoureux « forcés » de cette pièce sont réellement très spéciaux.

Car, ne vous trompez pas, l’intrigue principale de Beaucoup de Bruit pour rien n’est pas le mariage entre Claudio et Hero, mais l’amour naissant entre Benedict et Beatrice, deux personnages plein d’esprit, courageux et libres de dire ce qu’ils ont envie de dire. Ce sont ces deux personnages que j’adore depuis que j’ai vu la version de Kenneth Branagh il y a des années.

Lord Benedict et Lady Beatrice sont tous deux bien trop malins pour leur propre bien et leur capacité à se mettre en valeur chaque fois qu’ils ouvrent la bouche les empêche de ressentir de vrais sentiments… C’est comme cela que je vois les choses.

Joss Whedon directing Amy Acker (beatrice)

Joss Whedon directing Amy Acker (beatrice)

Donc, quand Don Pedro (Reed Diamond) décide de les pousser à tomber amoureux l’un de l’autre… La comédie commence et vous pouvez découvrir le pouvoir des mots, le pouvoir des idées et, ensuite, le pouvoir de l’amour… C’est réellement une comédie à propos de l’illusion, et comment l’illusion peut devenir la vérité (En bien ou en mal).

Amy Acker et Alexis Denisof semblent être nés pour les rôles de Beatrice et Benedict ! Ils disent leur texte à la manière de vrais acteurs Shakespeariens, mais en même temps, Whedon leur offre de purs moments de comédie : Des scènes muettes (flashbacks) expliquent le comportement de Beatrice et Benedict, et Whedon se sent libre de se détacher des didascalies (qui n’étaient pas la première préoccupation de Shakespeare, d’ailleurs) et de libérer son talent comique de réalisateur.

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J’ai été éblouie en apprenant que le film avait été réalisé en seulement 12 jours dans la propre maison de Whedon ; un tournage qui s’est décidé comme une lubie semble-t-il (ce qui explique que tous les acteurs sont de bons amis du réalisateur ! Acker, Denisof, mais aussi Nathan Fillion, Clark Gregg – qu’il venait juste de diriger dans Avengers… Beaucoup d’acteurs brillants, peut-être pas les plus célèbres, mais le talent domine).

Et je dois dire que j’adore le Noir & Blanc ! Ce n’est pas parce que nous avons la 3D et la couleur que le Noir & Blanc est mort ! Josh Whedon le prouve avec talent ! Son film est élégant comme une comédie d’Hollywood à l’ancienne avec Cary Grant et James Stewart (Essayez donc de regarder Arsenic et Vieilles dentelles ou Indiscrétions… Vous verrez… pas une ride !), et Alexis Denisof et Amy Acker ont quelque chose de Cary Grant et Katherine Hepburn… Ils sont magnifiés par le noir et blanc, et l’histoire devient éternelle.

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Alors, mon opinion ?

J’ai adoré ! bien sûr… Même si vous n’êtes pas un grand fan de Shakespeare, je vous assure que vous trouverez ce film brillant, drôle (J’aurais pu vous parler aussi du rôle de Nathan Fillion – Modeste, mais tellement plein d’humour et d’auto-dérision !) et élégant. L’élégance est tellement rare ces temps-ci, on doit la savourer.

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