La secrétaire (2002)

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synopsis : Lee Holloway n’a pas vraiment tous les atouts de son côté lorsqu’elle vient solliciter un emploi de secrétaire auprès de l’avocat E. Edward Grey. Premièrement, il n’y a que très peu de temps qu’elle a quitté l’hôpital psychiatrique où elle avait été internée. Deuxièmement, après seulement une journée passée au sein d’une famille étriquée et étouffante, elle a de nouveau succombé à son penchant pour l’auto-mutilation. Bien qu’elle n’ait jamais tenu d’emploi de toute son existence, Lee est tout de même embauchée par Mr Grey. Au début, son travail est banal. Mais bientôt, entre taper à la machine, faire le café et classer les dossiers, une étrange relation se noue entre Lee et Mr Grey. (source : Allociné)

il y a eu un Mr. Grey avant Mr. Grey… et à choisir…

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Vu l’affiche francaise (ou la bande-annonce, déceptive), à l’époque de la sortie du film, je m’attendais à une potache sur les relations secrétaire-patron ; mais Mr. Spader était au générique, je n’en avais donc cure… Et au final, ce fut une belle surprise, puisque La Secrétaire est un film beaucoup plus profond que l’on pourrait si attendre, dérangeant à dessein sur les « perversions » ou plutôt les maladies mentales (Lee pratique la scarification quand elle se sent mal) qui sait être drôle, tendre, et se poser la question : qu’est-ce que la normalité ?

Certes, certes, la secrétaire n’est pas un film pour puritains ou âme sensibles, et la scène d’ouverture est quelque peu déconcertante, mais on s’attache très vite à la fragile Lee (Maggie Gyllenhaal est simplement parfaite), jeune, en souffrance, sans soutien de sa famille : mère paumée face à un mari alcoolique, soeur jeune mariée bimbo au chômage, ami d’enfance/petit-ami dépressif et tout aussi paumé, si ce n’est plus. On comprend sa souffrance, et on comprend qu’elle cherche un exutoire, même si on ne comprend pas forcément l’exutoire en question… Mention spéciale à Patrick Bauchau, qui est un psychiatre compréhensif et attachant ; le seul à ne pas juger Lee, à vouloir l’aider, à vouloir son bonheur avant tout.

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Arrive Mr. E. Edward Grey, avocat… Et encore une très bonne composition de James Spader. Mr. Grey ne supporte pas la moindre entorse à ses habitudes, ou à l’orthographe, c’est un maniaque qui a besoin de tout contrôler ; comme en témoigne ses orchidées amoureusement arrosés au minuteur… et son attirance de dominateur va vers des personnes aimants être dominées… Non, nous ne nous acheminons pas vers les fameuses 50 nuances, car Mr. Grey est le plus normal des personnages de ce film (Spader a certainement  été étonné, car il joue le plus souvent des tordus, des désaxés, des pervers, se croyant normaux…) ; oui, le plus normal, car il est le seul à tenter de combattre son « anormalité », sa « différence », à tenter d’agir comme les gens « normaux ».

La relation patron-secrétaire devient un nouvel exutoire pour Lee, mais un exutoire qui va finalement lui permettre d’aller, non pas vers la normalité, ou la « guérison » (car, qu’est-ce que la normalité, après tout ? nous pourrions en débattre des heures je pense, sans avoir de réponse immuable), mais vers son Bonheur, son équilibre propre…

La Secrétaire a quelque chose d’un conte de fée pervers (quoique, relisez vos contes de fées, l’autre Mr. Grey n’a qu’à bien se tenir côté perversion quand on relit Grimm et consorts) ; ce n’est pas un film comme tant de comédie romantique ou les personnages sont heureux en rentrant dans le rang (la nunuche devenu jolie fille qui trouve ainsi l’homme idéal, l’intello devenu motard cool… pour ne citer que Grease et Grease 2), C’est une comédie noire, cérébrale,  qui se veut choquante, mais surtout intelligente.

La Secrétaire est une histoire à part, osée, mais au final une belle histoire d’amour qui nous fait nous attacher à des personnages extrêmement différents de ce que propose Hollywood habituellement.

film de Steven Shainberg avec Maggie Gyllenhaal et James Spader… Et je finis sur un peu de romantisme 🙂

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Blood on my name, The Brothers Bright

Encore Mr. Spader.

C’est en regardant The Blacklist que j’ai entendu cette chanson, et le rythme du banjo a chatouillé agréablement mon oreille.

Apparement, cette chanson fait partie de la bande-originale de quelque chose appelé « whitestones », mais je n’ai rien trouvé sur cette oeuvre (TV ? Cinéma ?… si quelqu’un peut m’éclairer… J’avoue ne pas avoir creusé très profond). Blood on my name a été écrit par Nicholas Kirk et William Wilkerson alias The Brothers Bright (là encore, je n’ai pas plus d’infos…).

Reste que le rythme de la chanson, ses paroles bibliques (que vient faire Lazare là-dedans… un jour, il faudra que je lise mon nouveau Testament… et peut-être l’ancien aussi… et si on en croit Wikipedia – pas toujours la meilleure des sources, je sais – il y a deux Lazare…) qui m’entraine  vers la mafia, mais aussi vers Supernatural et la sorcellerie… Et oui, cela parle de prophète, de chien de L’enfer, de potion… le nom de Reddington (dans Blacklist, si vous suivez toujours) est entaché, d’où je pense le choix de la chanson (pour ceux qui connaissent la scène a laquelle elle sert de bande-son, il y a aussi du sang un peu partout…)… Je suis cependant ouverte a toute interprétation (mon coeur balance vers le surnaturel, cela me rappelle Robert Johnson… on ne se refait pas).

Il ne vous reste qu’une chose a faire, écouter et commenter (oui, cela fait 2, je sais 😉 ).

les paroles :

There’s a reckoning a coming
it burns beyond the grave
there’s lead inside my belly
cause my soul has lost its way

Oh Lazarus, how did your debts get paid?
Oh Lazarus, were you so afraid?

when the fires, when the fires has surrounded you
with the hounds of hell coming after you
i’ve got blood, i’ve got blood on my name

when the fires, when the fires are consuming you
and your sacred stars wont be guiding you
i’ve got blood, i’ve got blood, blood on my name

not a spells gonna be broken
with a potion or a priest
when you’re cursed you’re always hoping
that a prophet would be grieved

Oh Lazarus, how did your debts get paid?
Oh Lazarus, were you so afraid?

cant you see im sorry?
i will make it worth your while
im made of dead mans money
you can see it in my smile

Oh Lazarus, how did your debts get paid?
Oh Lazarus, were you so afraid?

when the fires, when the fires has surrounded you
and the whole wide world’s coming after you
ive got blood, ive got blood on my name

when the fires, when the fires are consuming you
and your sacred stars wont be guiding you
i’ve got blood, i’ve got blood, blood on my name

it wont be long
till I’m dead and gone
it wont be long
till I’m dead and gone
watch the fire rise
burn through my skin
down to the bone
scorching my soul
nowhere to run
nowhere to run
nowhere to run

when the fires, when the fires has surrounded you
with the hounds of hell coming after you
I’ve got blood, I’ve got blood on my name

when the fires, when the fires are consuming you
and your sacred stars won’t be guiding you
I’ve got blood, I’ve got blood on my name

when the fires, when the fires has surrounded you
and the whole wide world’s coming after you
I’ve got blood, I’ve got blood, blood on my name

Alien Hunter (2003) et Starcrossed (1984)

Il semble que Mr. Spader ait souvent la tête dans les étoiles… Alien Hunter et  L’Etoile inconnue (Starcrossed), ne sont pas des chef d’oeuvre et valent surtout pour la prestation du monsieur. Encore que le second est charmant, frais, et me rappelle quelque part Highlander (honte à moi, le second film, mais une bien meilleure version…)

Alien Hunter (2003)

hwLuHCJibKzeE3k6cdz4uiRyrfHLe titre de ce film m’a donné de faux espoirs, et je l’avoue, il a fallu que je m’y reprenne à deux fois pour le visionner, m’étant endormi, bien au chaud sous ma couette, à la première tentative (et n’ayant même pas rêvé du monsieur…).

Cela démarrait pourtant bien : Spader en charmant professeur d’université, passionné par les UFO, cela avait des airs d’Indiana Jones chez les martiens… Sauf que le charmant professeur rejoint une mission en Alaska, mission qui a trouvé un objet non identifié dans la glace (Hibernatus ?!? … ) et qu’on a besoin des lumières du sémillant professeur pour comprendre la chose. Bien évidemment, une de ses ex est sur place, avec un nouveau petit ami possessif, rien ne se passe comme prévu, les politiciens n’ont pas de scrupules, et les scientifiques se font décimés… Ce film pourrait faire passer Supernova pour un chef d’oeuvre d’art et essai…

Mon plus gros reproche, c’est que point de vue chasseur, et bien non, même l’alien n’a rien d’Alien, et quand la chose devient intérressante (le film, pas le petite homme vert) et bien, l’histoire s’arrête… frustrant !

L’Etoile inconnue (1985)

62853Donc, Starcrossed… oùcomment mélanger extraterrestre et romance. Cela m’a fait penser à Highlander 2, en mieux… Ceux qui ont vu Highlander 2 me répondront sûrement que ce n’est pas difficile… Il y a des similitudes, dans le sens ou l’héroïne arrive d’une autre planète, l’innocent Joey Callaghan(Spader) la croit Russe – c’est charmant – et elle est poursuivit par deux vilains-pas-beaux-méchants-monolitiques qui avancent encore moins vite que le tueur d’Halloween, mais réussissent toujours à rattraper leurs proies, qui courent comme des gazelles (oui, Spader aussi court vite!), cela me rappelle l’ouverture du peu memorable sus-mentionné Quickening, puisque Connor (Christophe Lambert) et Ramirez (Sean Connery) avait été envoyés sur terre pour s’être rebellés contre le régime de leur planète, ce qu’à fait la jolie Mary (Belinda Bauer), avant de s’enfuir… et là on oublie les ressemblances, et on passe à la comédie romantique : Arrive le héros, Joey, beau, blond, courageux et même téméraire, qui prend sous sa protection l’inconnue toute de cuir vêtue, sans se poser de question, juste parce qu’il est idéaliste, et plein d’illusions… C’est charmant, plein de bonnes intentions, à défaut de moyens ou de profondeur.

un mignon téléfilm, à voir entre copines avec un paquet de pop-corn.

Wolf (1994)

imagePeut-être mon film préféré avec James Spader… Et pour cause, c’est le premier que j’ai vu… Et quel rôle ! face à un monstre d’Hollywood de surcroît (j’emploi le mot dans tous les sens du terme, devant avouer que c’est le seul film oùJack Nicholson ne me traumatise pas ! … Avouez qu’il fait peur d’ordinaire… même en interview… bbbbrrrr… Si vous osez lancer un « here, Johnny! », je vous préviens, je ne suis plus là… mais revenons à nos moutons, ou plutôt, à nos loups… Jeune ou Garou!).

Wolf (de Mike Nichols) est certainement mon film de loup-garou préféré. Ce film réussit à renouveler le mythe en l’épousant, en le modernisant, en le rendant romantique. Tout cela sous la forme d’un thriller, du drame d’un homme vieillissant qui voit sa vie tomber en mille morceaux… à cause d’une mauvaise rencontre une nuit de pleine lune, mais pas que…

En effet, (Nicholson) ne voit pas seulement sa vie changer parce qu’il s’est fait mordre, mais également parce que le patron de la maison d’édition dans laquelle il travaille depuis des lustres a décidé de le virer comme un malpropre pour le remplacer par un jeune loup aux dents longues, jeune loup ont il a été le mentor ! un comble.

Nicholson réussit à rendre son personnage touchant, fragile, attachant, dans sa lutte pour reprendre sa place ; une place légitime. Face à lui Michelle Pfeiffer, charmante et mystérieuse en ancienne ado rebelle qui tombe amoureuse de cet homme qui a l’âge d’être son père, mais bien plus de qualités que celui-ci (elle joue la fille du grand patron), et James Spader, en jeune loup aux crocs qui raclent tellement le plancher qu’il s’apparente plus à un tigre dent de sabre. Spader a dans ce film un rôle de salaud magnifique comme il semble les aimer (si on en croit ses interviews). Stewart est un petit salaud arriviste de première (si vous me passez l’expression), qui veut tout prendre à son mentor : son travail, sa femme et même sa liberté.

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Le loup-garou n’est finalement qu’une métaphore transparente qui nous dit que l’homme est un loup pour l’homme et que contrairement à l’adage, les loups se dévorent entre eux…

J’ai aussi mentionné la poésie ? et oui, dans l’histoire d’amour qui lit la belle et la bête, il y a une beauté mélancolique et éternelle, car derrière la sauvagerie se cache l’amour, et certaines vieilles légendes liées aux métamorphoses sont convoquées ici… mais, chut, spoiliers, sweeties 😉

 

 

Tuff Turf (1985 – Quartier chaud)

Voici un petit bijou qui semble être passé inaperçu, et pourtant…

Tuff Turff, ou Quartier Chaud pour la version française, raconte l’histoire de Morgan Hiller (Spader), ex-gosse de riche à problème… ex-riche, pour le reste, il est toujours un gamin à problème. Propulsé dans un quartier populaire, il tombe amoureux de la petit-amie trophée du caïd du coin (Frankie, jouée par Kim Richards qui offre une belle prestation). Les ennuis qui vont s’en suivre sont légions… J’essaierai de faire l’étude sociologique la plus courte qui soit et de rester cinématographique pertinente.

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A première vue, je pensais à un film à la Risky Business, Folle journée de Ferris Bueller, ou même Grease et Grease 2… C’est-à-dire un film léger comme les 80s savaient nous en produire, histoire d’alimenter les soirées pop-corn. Quartier chaud est bien plus sérieux… La scène d’introduction du gang aurait dû m’alerter… En effet, l’attaque au couteau sur un « bourgeois » bedonnant et concupiscent, interrompu (facétieusement, il est vrai) par Morgan, était quand même déjà plus sérieuse que les algarades vues dans les films cités plus haut… la bande de Nick (Paul Mones) n’est pas les Thunderbird, mais des petites frappes qui se permettent tout, des assassins en devenir… On parle bien de gang, et Morgan, le gosse de riches rebelle, le cadet pas apprécié à sa juste valeur, va voir que ses innocents mauvais tours peuvent lui attirer de gros ennuis…

MPW-84253D’autant plus que, à l’image de La Fureur de vivre, les adultes sont absents, ou dans l’incompréhension : La mère ne Morgan ne juge ses actes qu’en fonction de ceux de son frère ainé, son père est absent, et passif ; le père de Frankie ne voit en sa fille qu’une future mariée… il ne la pousse pas à faire des études ou à se montrer  indépendante. Il « l’offre » à Nick sans la consulter ; quand un garcon demande la main d’une fille, pourquoi s’intéresser à l’avis de la donzelle ?…

Ce film a 30 ans, mais je pense que son sujet résonne (et raisonne?) toujours dans notre société actuelle. La violence des jeunes, le statut des filles, le fossé des générations, mais aussi des milieux sociaux… Tout cela est toujours bien présent dans notre société actuelle. L’innocent Morgan, mauvais garçon du Connecticut, n’est qu’un agneau face à ceux des quartiers chauds où il débarque . Son intelligence, son idéalisme le sauve, mais Tuff Turf n’est un film. tumblr_ln2ibaqnPq1qks2wio1_500

Sur une note plus légère, j’ai vraiment adoré la prestation de James Spader, encore tout jeune dans ce film. Il le soulignait lui-même en interview, il aurait pu avoir une carrière bien plus riche, tourner 2 fois, 3 fois plus, mais Spader est un fainéant magnifique. Il le prouve ici en montrant quel acteur bourré de qualités il est : la danse, le chant, une touche de cascade… Les deux scènes de danse sont simplement brillantes, légères dans un film qui ne l’est pas. Il est parfait dans la comédie, mais l’action et le drame lui conviennent également. Kim Richards n’est pas en reste, et Frankie, que je trouvais superficielle et inintéressante dans les premières minutes devient  un personnage symbolique et profond. Et enfin, il y a Robert Downey par encore jr, mais bien jeune. Il est adorable en ahuri au grand coeur, en copain du héros qui connait le monde dans lequel Morgan est projeté, essai de le prévenir, puis de le protéger.

Un film qui mérite d’être découvert, ou redécouvert.

TUFF TURF: James Spader, Paul Mones, Kim Richards, Robert Downey Jr., 1985, New World Pictures

TUFF TURF: James Spader, Paul Mones, Kim Richards, Robert Downey Jr., 1985, New World Pictures