My Bloody Valentine (2009)

3-my-bloody-valentine-posterScream de Wes Craven a ouvert (ou réouvert ?) la porte au Slashers, vous savez, ces films où un tueur masqué rattrape toujours la fille, même si elle est championne de sprint et/ou de marathon… Il y a de bons slashers (comme la série des Scream, 1 et 4 surtout, et de beaucoup moins bons… Souviens-toi l’été dernier était visionnable, la suite est risible…).

Post Scream, les litres de sang se sont déversés, violence pour la violence (Hostel, Saw… en résumé et en un mot : Yerk), plus d’humour ni d’intelligence… Mon intérêt s’est sérieusement émoussé… comme les outils des tortionnaires. J’aime l’horreur intelligente, et le frisson passe pour moi avant le gore. Scream avait les deux en bonnes doses.

Puis, il y a eu Supernatural (comme les fidèles le savent), et quand ces messieurs ont fait une excursion vers le cinéma d’horreur, je me suis dit, jetons un oeil… Soyons honnête, le remake de Vendredi 13 avec Jared Padalecki ne casse pas trois pattes à un canard boiteux, et la maison de cire… passons notre chemin…

Par contre, My Bloody Valentine, avec dans le rôle principal Jensen Ackles est dans une autre catégorie. Certes, encore un remake (dont je n’ai pas vu l’original), mais un film qui n’est pas que Slasher. Vous avez bien sûr quelques morts grandioses (âmes sensibles, CQFD…) et un humour potache entendu (la victime numéro 2 qui se balade toute nue, très second degré, mais je tiens à dire que j’admire l’actrice!… au demeurant, passée la première minute, on oublie le costume d’Eve et on est de tout coeur avec elle), mais My Bloody Valentine tient 472eb70984ce671b68fafe74432611e6aussi du thriller psychologique, car la question est de savoir qui du shérif volage (Kerr Smith), ou du fils prodigue revenu au pays après 10 ans d’absence (Ackles) est le tueur… Pas simple, car le film va où ne vont pas les slashers : Les personnages ont leurs forces et leurs faiblesses, ils sont plus fouillés, donc plus complexes. Le jeu des acteurs y est aussi pour beaucoup, et jusqu’à la révélation, on ne sait pas qui est le tueur, « héritier » du premier assassin.

Sur un second plan, le film peut aussi se voir comme une oeuvre fantastique, car notre tueur est-il fou ? ou habité par l’esprit du premier tueur ? La réponse n’est pas clair, et le jeu de l’acteur qui incarne le coupable, au moment du final, donne dans cette ambiguité… Certes, les spécialistes effets spéciaux se sont bien amusés avec l’hémoglobine, mais l’intrigue n’est pas en reste.

Ma conclusion:  un très bon film pour les amateur d’horreur intelligente !

Le Survivant de James Herbert

81e0DrwevaL._SL1500_présentation éditeur : Un Boeing 747 s’écrase près d’Eton. C’est l’une des plus effroyables catastrophes de l’histoire de l’aviation : 332 morts. Un seul survivant : Keller, le copilote, n’a aucun souvenir de l’accident. Tandis que tout le monde essaie d’oublier l’horreur du drame, lui cherche à comprendre pourquoi il y a échappé. Bientôt, il est hanté par des voix, celles des passagers morts dans le crash. Et cette hantise gagne peu à peu l’ensemble de la ville et des habitants d’Eton. Le jour de vérité approche, une vérité insupportable à laquelle Keller refuse de croire…

Voici un roman différent des précédents. On est loin de la hantise classique puisque le point de départ du roman, c’est Keller, seul survivant, impossible survivant d’un crash meurtrier au dessus de l’Angleterre. Keller ne se souvient de rien, ressent une grande culpabilité, a peur de ce dont il pourrait se souvenir… Hantise il y a malgré tout, hantise de l’âme d’abord, et mauvais esprits, esprits du mal qui vont se manifester sur le chemin du héros.

Ce roman se laisse lire, ménage ses effets, mais j’avoue que j’avais deviné une grande partie de la révéation finale, donc une petite déception sur ce point, mais toute petite… cela reste un roman très solide et différent des autres oeuvres du maitre qui ont croisés mes yeux avides ses derniers mois…

Les Rats de James Herbert

517cYmFAmBL._SY344_BO1,204,203,200_présentation éditeur : Ils avaient appris à vivre dans l’ombre, furtivement, à sortir surtout la nuit et à craindre les hommes. Et soudain ils commencèrent à réaliser leur force et à prendre goût à la chair humaine. A leurs dents tranchantes comme des rasoirs, à leur nombre venait s’ajouter une arme supplémentaire : l’horreur et le dégoût qu’inspirait leur multiple grouillante. Bientôt on découvrit les restes ensanglantés des premières victimes…

Ce roman est le premier de James Herbert, et il faut avouer que pour un coup d’essai, c’est un coup de maitre ! Plus de quarante ans après sa sortie, cette histoire d’horreur n’a pas pris une ride. Située dans les années 70, dans une Angleterre encore hantée par la Seconde Guerre mondiale (la reconstruction est loin d’être terminée), ce roman pourrait être transposé aujourd’hui dans les grandes capitales du monde… Car, on est jamais à plus de quelques mètres d’un rat… Albert Camus nous avait déjê fait très peur avec la peste, James Herbert va bien plus loin… Les rats sont plus puissants, plus gros, plus intelligents, et plus mortels…

Camus et Herbert n’ont pas le même message… Quoique… La nature semble vouloir punir l’homme dans les deux cas, et le pauvre Harris, jeune professeur idéaliste, est un héros bien impuissant face à cette menace, même s’il fait de son mieux pour sauver le maximum d’innocents.

Les Rats est un roman d’horreur atypique, dans le sens où l’ont suit une multitude de monsieur et madame Tout-le-Monde face à la menace. Certains sont des lâches, d’autres des héros, mais tout cela n’est pas le plus important… Le plus important c’est cette menace qui croit et se multiplie… Que ferions-nous si les rats de Herberts étaient ceux que l’ont peut apercevoir dans le métro de Londres ou celui de Paris aux heures calmes ?

James Herbert a su avec ce premier roman créer une montée de l’horreur – et pourtant il commence fort, car dès les premières pages, c’est un bébé qui est dévoré par les monstrueux rongeurs (et oui, âmes sensibles s’abstenir… et ce n’est certainement pas une lecture pour le métro, ou les bords d’une rivière… ou même la salle des profs…).  La montée de l’horreur est constante, jusqu’à…

Une lecture que je recommande pour ceux qui aime faire monter leur taux d’adrénaline, bien au chaud sous leur édredon…

Bonus : Pour ceux qui lisent en vo, je recommande l’édition des 40 ans, noire et or, à la couverture grignotée… par les rats !

Le secret de Crickley Hall de James Herbert

 

Le Secret de Crickley HallPrésentation éditeur : « Crickley Hall : une vieille demeure comme on n’en trouve que dans les régions reculées de l’Angleterre. Vaste et sinistre, elle a même l’air un peu menaçant. Lorsque Gabe et Eve Caleigh viennent s’y installer avec leurs deux filles, ils espèrent y trouver la paix, et tourner la page sur le terrible malheur qui a frappé leur famille. Mais quelque chose ne va pas… Bientôt des bruits inexplicables les arrachent au sommeil. Les enfants sont les seuls témoins d étranges apparitions. Et, chaque matin, la porte de la cave est entrouverte alors qu on l avait fermée la veille.
Cette maison est le dernier endroit que les Caleigh auraient dû choisir. L’horreur qui les y attend dépasse tout ce qu ils pouvaient imaginer. »

Voici un des derniers romans du regretté James Herbert. Crickley Hall est un roman de Hantise classique : Maison isolée, sombres secrets, famille traumatisée… mais Herbert a un don pour vous présenter les choses sans faire jaillir des fantômes des placards toutes les 5 pages. Ce roman vaut pour son ambiance qui vous agrippe et vous entraine sans pour autant vous faire bondir de votre fauteuil… Herbert sait créer le malaise sans la facilité des grosses ficelles.

Un mot pour les messieurs qui me lisent : Si votre chère et tendre vous laisse en charge de choisir une location, évitez les maisons isolées, loin de tout, construites dans une gorge dont le seul accès est un pont branlant passant au dessus d’une rivière qui a tout d’un torrent, avec risque de crue de surcroit, et évitez également les maisons avec sous-sol complet équipé d’un puits donnant sur rivière souterraine et sans margelle ni protection surtout avec deux fillettes dont l’une n’a que cinq ans… Gab est un brave garcon, et vous me direz que s’il n’avait pas choisi Crickley Hall le roman aurait été beaucoup plus court, mais franchement, je me dis qu’on écrirait moins de romans d’horreur si on ne laissait pas les hommes en charge 😉 J’arrête de taquiner, et je reprends plus sérieusement le fil de ma critique.

Crickley Hall est un roman de hantise construit de manière classique certes, mais c’est son ambiance, son atmosphère qu’il faut retenir. De même que la maison a un lourd secret, tous les personnages ont quelques choses sur le coeur : drame, erreur commise, peur. On s’attache très facilement à Eve et Gab, ainsi qu’aux personnages secondaires comme le vieux jardinier ou Lili. La facture classique n’empêche pas la qualité et l’intelligence de l’intrigue… ou les frissons pour le lecteur ; j’avoue d’ailleurs que je suis très heureuse de ne pas avoir de cave…

A creuser :

Il existe une adaptation télévisée du roman… je m’interroge (Bande-annonce en VO : The Secret of Crickley Hall)

Autre roman de James Herbert sur mon blog : Les Autres (Others)

Loup, y es-tu ? de Henri Courtade

6ad27d527fe3402af94283bee55c4901Ce pauvre Grand Méchant Loup… Il serra vraiment mangé à toutes les sauces… En même temps, à trop vouloir croquer les petits chaperons rouges…

La « sauce » utilisée par Henri Courtade aurait pu être délicieuse, mais au final, je m’attendais à un filet mignon, et j’ai hérité d’un hamburger… Je vais m’arrêter là avec les comparaison culinaires, cela doit être la faim… (qui fait sortir le loup… Vous connaissez la chanson 😉 ).

Présentation Editeur : Et si les personnages maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement? Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs… Tapies dans l’ombre de Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux télé, elles tiendraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité. Sinistre tableau! Si de tels monstres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également ; qu’en ce début de XXIe siècle, ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre. Et alors… qui sait de quel côté la balance pencherait? 

L’idée de départ est intéressante… Les fées, les sorcières et les princesses existent vraiment, évoluent encore parmi nous, influencent le monde (surtout les méchantes sorcières !). Cela a un goût (décidément, je n’arrive pas à quitter la cuisine aujourd’hui !), de Once Upon A Time… Une série que j’ai abandonée au bout de quelques épisodes… Cependant, ce que Courtade ajoute à l’univers féerique qu’il partage avec la série, c’est un fond historique… Ainsi les sorcières vivent dans l’ombre des tyrans (Staline, Hirohito et bien sûr Hitler… pour ne citer que les modernes), et manipulent le destin du monde… Seules les princesses peuvent les arrêter, mais elles ne sont décidément pas bien douées… J’ai particulièrement désapprouvé le fait que Cendrillon ne soit qu’une greluche sans cervelle ne pensant qu’à danser… Certes, certes, le conte n’est pas mon genre préféré (quoique, quand il est cruel…), mais faire des blondes princesses des idiotes, c’était un peu facile… Blanche-Neige et le petit Chaperon rouge  (quoique le Chaperon a littéralement le feu aux fesses…) s’en tirent mieux (sans doute parce qu’elles ne sont pas blondes…). User à la fois de manichéisme (bien sûr, la sorcière est brune!) et de stéréotypes, c’est un peu beaucoup…  

Du côté des bonnes idées, faire de la méchante sorcière un patron de presse (sommet de l’iceberg de ces vilaines activités), ce n’est pas bête du tout, et il y a quelques petites trouvailles… mais globalement, j’ai plutôt vu les faiblesses du roman… Le niveau de langue par exemple… Quand nous sommes dans les souvenirs, les moments « il était une fois », la langue est souvent trop moderne, les tournures trop familières, alors que parfois, dans le présent, c’est l’inverse, trop classique, trop ampoulée…et j’ai également trouvé une ou deux tournures grammaticales incorrectes qui m’ont fait grincer des dents (je sais, tout le monde en fait à l’heure actuelle, ce n’est pas une raison pour les pardonner! mais « elle ressentie une vive douleur à son bras », c’est mal passé)…

Quant à l’intrigue, cela se lit, c’est sympathique. Cependant, la fin est un peu facile, et la tentative de retournement final (ou l’annonce d’une suite ?) est extrêmement facile également… C’est du vu et revu (comme dirait ma grand-mère en regardant France 3).

Les titres de chapitres sont inspirés de classiques du cinéma (le facteur sonne toujours deux fois, Arsenic et vieille dentelles qui déviennent : L’ascenseur sonne toujours deux fois et Amnésie et vieilles dentelles… oui, certes… ). Ces titres m’ont horripilés. Cela ne colle pas avec le conte, mais alors pas du tout, et cela crée un décalage avec l’histoire… je ne pense pas que Courtade cherche à faire de l’humour, sa sorcière mêlée à l’extermination des Juifs et des minorités sous le troisième Reich le dit assez, alors pourquoi faire le malin avec les titres de chapitres ? c’est un détails, mais un détails, puis un autre, puis un autre…

En conclusion, une lecture que je ne déconseille pas, si vous aimez les contes de fées et leurs variantes, mais un livre qui n’a pas eu pour moi la magie des contes qu’il utilise. Je m’attendais à beaucoup mieux.