De Pierre Pevel, j’ai déjà lu et apprécié les Enchantements d’Ambremer et la trilogie du Chevalier de Wielstadt. Une uchronie mettant en scène des dragons à l’époque de Richelieu (oui, Richelieu, comme Dumas, j’ai tendance à placer Louis XIII au second plan), c’était donc des plus tentants…
Je vous parlerai donc des trois romans, en évitant de trop en dire…
Les Lames du Cardinal (tome 1)
« 1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal. » (présentation éditeur).
Pour qui a lu Les 3 Mousquetaires, nous sommes en terrain conquis ! l’ambiance est là, l’intrigue est complexe, et le Cardinal mène le bal de loin. Il n’est pas le vilain de l’histoire, comme chez Dumas, mais politicien et stratège de haut-vol ; c’est loin d’être un agneau quand même ! On croise certains autres personnages de Dumas, personnages historiques, il faut le rappeler, Athos, Monsieur de Tréville, Anne d’Autriche… Il faut être honnête, si je n’ai pas eu du mal à entrer dans l’intrigue, j’ai eu beaucoup de difficultés avec le foisonnement des personnages… On n’est loin d’Athos, Porthos, Aramis… Les lames sont 6, et il y a pléthore de seconds rôles tout autour d’eux… d’où une exposition un peu longue. Je me suis d’ailleurs retrouvé plusieurs fois à repartir en arrière pour identifier certains personnages, ce qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais !
L’uchronie, comme pour les romans dont je vous parlais en introduction est très bien écrite, les choses sont faites par petites touches (bon, un dragon de quelques tonnes, ce n’est pas petit, mais je suis certaine que vous me comprenez). Ainsi, Pevel remodèle la société de l’époque sans la trahir, et je lui donnerai un autre bon point, rendre à Louis XIII sa personnalité forte et ombrageuse, car ce « pauvre » roi avait bien souffert de l’image d’Epinal crée par Dumas.
Je dois dire qu’au terme du premier volume, je n’avais qu’une envie : Lire la suite.
L’Alchimiste des Ombres (tome 2)
« A peine remis de leurs dernières aventures, La Fargue et ses Lames du Cardinal doivent une nouvelle fois reprendre du service. En effet, la très belle et très dangereuse Alessandra di Santi, célèbre espionne connue sous le surnom de l’Italienne, les prévient d’un complot visant le trône de France et impliquant leur plus ancien adversaire : l’Alchimiste des Ombres, un dragon dont le seul but est de mettre à bas le royaume. Leur mission ne s’annonce donc pas de tout repos, d’autant qu’un danger bien plus grand semble menacer la France. » (présentation éditeur).
Dans ce deuxième tome, j’étais plus à mon aise : je connaissais les personnages (j’avais enfin assimilé qui est qui), et l’intrigue reprenait de plus belle, avec de nouveaux méchants, et une belle espionne, peut-être écho de Milady… La menace sur le roi, les héros prient aux pièges de leurs secrets, et une reconstitution parfaite m’ont vraiment fait dévorer les 300 pages du romans, jusqu’à la fin en cliffhanger qui amène au dernier volume de la trilogie.
Le Dragon des Arcanes (tome 3)
« Un immense dragon noir menace Paris. C’est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l’ordre des Soeurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l’enquête d’Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile. Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n’ont-elles pas été libérées ? » (présentation éditeur).
Là encore, j’ai suivi l’aventure sans déplaisir, cependant, je dois dire que j’ai été un peu déçue. Je trouve que les dragons des Arcanes font de la figuration en tant que méchants, et que le sort des personnages n’est pas assez défini… Il ne semble pas prévu de suite, et c’est bien dommage car finalement, si les Lames sauvent la France (ce n’est pas un spoiler, dans ce genre de textes, il faut bien que les bons remportent la victoire), ils en payent le prix, et j’avoue ne pas être à l’aise avec la dimension religieuse que prend le final… Les soeurs de Saint-Georges et le bon vieux coup de la destinée contre laquelle on ne peut pas lutter, cela ne me plait vraiment pas !… J’ai une dent contre cette pauvre destinée, allez comprendre pourquoi… De plus … attention spoilers … : le coup du masque de fer jumeau de Louis XIV, c’est tellement, mais alors tellement réchauffé !
J’avoue que je me suis dit : tout ça pour ça ? J’en aurais voulu plus… Car pas mal de choses ne sont pas résolues dans les dernières pages… Pour faire simple, je dirais que j’attends le Vingt ans après de ces autres mousquetaires…