les Lames du Cardinal de Pierre Pevel

 

De Pierre Pevel, j’ai déjà lu et apprécié les Enchantements d’Ambremer et la trilogie du Chevalier de Wielstadt. Une uchronie mettant en scène des dragons à l’époque de Richelieu (oui, Richelieu, comme Dumas, j’ai tendance à placer Louis XIII au second plan), c’était donc des plus tentants…

Je vous parlerai donc des trois romans, en évitant de trop en dire…

81j8DHg0w0LLes Lames du Cardinal (tome 1)

« 1633, sous le règne de Louis XIII. Le Cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l’Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d’élite qu’il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal. » (présentation éditeur).

Pour qui a lu Les 3 Mousquetaires, nous sommes en terrain conquis ! l’ambiance est là, l’intrigue est complexe, et le Cardinal mène le bal de loin. Il n’est pas le vilain de l’histoire, comme chez Dumas, mais politicien et stratège de haut-vol ; c’est loin d’être un agneau quand même ! On croise certains autres personnages de Dumas, personnages historiques, il faut le rappeler, Athos, Monsieur de Tréville, Anne d’Autriche… Il faut être honnête, si je n’ai pas eu du mal à entrer dans l’intrigue, j’ai eu beaucoup de difficultés avec le foisonnement des personnages… On n’est loin d’Athos, Porthos, Aramis… Les lames sont 6, et il y a pléthore de seconds rôles tout autour d’eux… d’où une exposition un peu longue. Je me suis d’ailleurs retrouvé plusieurs fois à repartir en arrière pour identifier certains personnages, ce qui ne m’arrive pour ainsi dire jamais !

L’uchronie, comme pour les romans dont je vous parlais en introduction est très bien écrite, les choses sont faites par petites touches (bon, un dragon de quelques tonnes, ce n’est pas petit, mais je suis certaine que vous me comprenez). Ainsi, Pevel remodèle la société de l’époque sans la trahir, et je lui donnerai un autre bon point, rendre à Louis XIII sa personnalité forte et ombrageuse, car ce « pauvre » roi avait bien souffert de l’image d’Epinal crée par Dumas.

Je dois dire qu’au terme du premier volume, je n’avais qu’une envie : Lire la suite.

9782070448630L’Alchimiste des Ombres (tome 2)

« A peine remis de leurs dernières aventures, La Fargue et ses Lames du Cardinal doivent une nouvelle fois reprendre du service. En effet, la très belle et très dangereuse Alessandra di Santi, célèbre espionne connue sous le surnom de l’Italienne, les prévient d’un complot visant le trône de France et impliquant leur plus ancien adversaire : l’Alchimiste des Ombres, un dragon dont le seul but est de mettre à bas le royaume. Leur mission ne s’annonce donc pas de tout repos, d’autant qu’un danger bien plus grand semble menacer la France. » (présentation éditeur).

Dans ce deuxième tome, j’étais plus à mon aise : je connaissais les personnages (j’avais enfin assimilé qui est qui), et l’intrigue reprenait de plus belle, avec de nouveaux méchants,  et une belle espionne, peut-être écho de Milady… La menace sur le roi, les héros prient aux pièges de leurs secrets, et une reconstitution parfaite m’ont vraiment fait dévorer les 300 pages du romans, jusqu’à la fin en cliffhanger qui amène au dernier volume de la trilogie.

 couverture-32753-pevel-pierre-les-lames-du-cardinal-3-le-dragon-des-arcanesLe Dragon des Arcanes (tome 3)

« Un immense dragon noir menace Paris. C’est du moins les informations dont disposent les fameuses Lames du Cardinal. Mais l’ordre des Soeurs de Saint-Georges, pourtant chargé de contrer les dangers draconiques, ne semble pas décidé à intervenir et fait même obstruction à l’enquête d’Agnès de Vaudreuil. Les hommes du capitaine La Fargue ont déjà payé un lourd tribut à la défense du royaume de France, mais il se pourrait que cette mission soit la plus difficile. Qui se cache vraiment derrière le complot qui se prépare ? Des forces incontrôlables n’ont-elles pas été libérées ? » (présentation éditeur).

Là encore, j’ai suivi l’aventure sans déplaisir, cependant, je dois dire que j’ai été un peu déçue. Je trouve que les dragons des Arcanes font de la figuration en tant que méchants, et que le sort des personnages n’est pas assez défini… Il ne semble pas prévu de suite, et c’est bien dommage car finalement, si les Lames sauvent la France (ce n’est pas un spoiler, dans ce genre de textes, il faut bien que les bons remportent la victoire), ils en payent le prix, et j’avoue ne pas être à l’aise avec la dimension religieuse que prend le final… Les soeurs de Saint-Georges et le bon vieux coup de la destinée contre laquelle on ne peut pas lutter, cela ne me plait vraiment pas !… J’ai une dent contre cette pauvre destinée, allez comprendre pourquoi… De plus … attention spoilers … : le coup du masque de fer jumeau de Louis XIV, c’est tellement, mais alors tellement réchauffé !

J’avoue que je me suis dit : tout ça pour ça ? J’en aurais voulu plus… Car pas mal de choses ne sont pas résolues dans les dernières pages… Pour faire simple, je dirais que j’attends le Vingt ans après de ces autres mousquetaires…

La Vouivre – Marcel Aymé et Georges Wilson

la vouivre romanQuel difficile exercice que l’adaptation… Quel difficile exercice que l’écriture…

Il y a quelques mois déjà, je me suis offert le DVD de La Vouivre (1989), film fantastique réalisé par Georges Wilson, avec dans le rôle principal son fils Lambert, d’après le roman écrit par Marcel Aymé qui excellait par ailleurs dans l’art de la nouvelle. Je suis restée un peu perplexe face au film, et j’ai donc décidé de lire le livre avant d’écrire quoique ce soit sur le film.

Je suis encore plus perplexe à l’arrivée. Je ne peux en effet pas vous dire quelle version je préfère, d’ailleurs mes sentiments sont très mitigés vis-à-vis du texte. Ce n’est pas la plume de Marcel Aymé qui est en cause, mais la façon dont il nous raconte l’histoire. Ce que je n’aime pas dans le roman, je le préfère dans le film, car Georges Wilson a fait de grosses infidélités à l’oeuvre en ce qui concerne les personnages, et surtout leur caractère. Je pense, à bien y réfléchir, que la solution quand à ce problème (si s’en est un), est la nature anticléricale de l’oeuvre de Marcel Aymé (il n’est pas tendre non plus avec les propriétaires terriens, les élus, les campagnards, etc… en fait, aux vues de cette lecture et des précédentes – Le Passe-muraille – il n’est tendre avec personne!). En effet, si la Vouivre de Georges Wilson est bien une créature fantastique, mythique, fascinante, celle de Marcel Aymé ne tient pas la distance face au « bon sens » campagnard (comprenez, l’appât du gain). Car le personnage d’Arsène Muselier comme l’habitante des points d’eaux du Jura, n’est pas le même quand il passe du livre au film…

la vouivre afficheJ’avais beaucoup aimé le personnage d’Arsène vu par Georges Wilson. Ce jeune homme rescapé de la Grande guerre qui revenait chez lui pour se sentir étranger à tous (on le croyait mort et on avait du mal à l’accepter vivant), que ce soit sa famille ou ses connaissances, et étranger au monde (il avait survécu à tant d’horreur),qui rencontrait cette créature fascinante, un brin sulfureuse, qui elle aussi était étrangère au monde, mais parce qu’immortelle et intemporelle, et se prenait d’une passion étrange pour elle. Il me semblait y trouver une vraie réflexion sur les ravages de la guerre, sur l’incompréhension de ceux qui ne l’avait pas vécu du fond des tranchées et qui voulaient oublier alors que ceux qui l’avaient vécu ne pouvaient pas… Peut-être que j’extrapole un peu, mais Arsène avait pour moi tout d’un héros romantique, certes campagnard (ça nous change de Chatterton et autre Hernani), mais puissant dans sa tragédie. Et me voilà ouvrant le livre de Marcel Aymé pour me trouver face à un terrien borné qui n’a pas fait la guerre et qui finalement ne s’intéresse qu’à une chose, devenir un propriétaire terrien… Il est dur, il est froid, il est calculateur, et la Vouivre n’est qu’une fille de plus qui lui coure après (qu’est-ce qu’elles lui trouvent toutes, Rose, Belette, Juliette, et la Vouivre ? personnellement, le personnage m’a déplu… mais soyons honnête, il n’y a guère que la pauvre Belette et Juliette que j’apprécie dans ce roman). Notre Vouivre a cependant quelques belles tirades sur le monde, sur ce qu’il a été, ce qu’il est, entre philosophie et une pointe d’écologie avant l’heure, mais elle n’est qu’une fille ordinaire à cela près qu’elle est immortelle (c’est ainsi qu’Arsène la voit, c’est ainsi que le lecteur finit par la voir également).

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La violence faite aux femmes dans le livre me déplaît aussi. Violence ordinaire, pas forcément toujours physique, mais voilà, entre les coups portés à la Vouivre par Arsène (elle aurait bien fait de lui lâcher ses serpents, tiens!) et Rose Voiturier qui n’est finalement qu’un moyen d’obtenir les terres de son père, on trouve la sage Juliette, amoureuse et les pieds sur terre, mais assez réaliste aussi, et la pauvre Belette, gamine qui rêve à ce qu’elle ne peut pas avoir. Les hommes sont des brutes, esclaves de leur instincts sans élévation, de dieu, de la politique, de la vie… Ce n’est pas des plus réjouissants. Et finalement, c’est le fossoyeur, Requiem, dans son alcoolisme qui dit une vérité, l’amour c’est dans le coeur, mais comme cette vérité est noyée dans des litres de vins et des océans d’ivrognerie…

Ne vous méprenez pas, le roman est très bien écrit, juste, prenant, mais au final plutôt déprimant, et j’avoue qu’en ce moment, je n’ai pas envie de lire des choses qui m’attriste (La réalité est déjà bien assez triste comme cela… Je sais, je réfléchis trop, ça sera ma perte!)

Supernatural d’Eric Kripke

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Mercredi sera diffuse aux Etats-Unis le final de la saison 10, pour l’occasion, revoilà mon article de l’année passée…

Supernatural a été diffusée pour la première fois le 13 septembre 2005 sur la chaîne américaine CW. En France, ce fut deux ans plus tard (lenteur, vous avez dit lenteur ?). Supernatural est une série à laquelle je suis donc fidèle depuis 7 ans (ça ne me rajeunit pas), et comme je le disais en parlant d’une certaine série policière adaptation des aventures d’un célèbre détective, c’est une série qui ne m’a jamais trahie… (Attention, rancunière!)

Ce ne fut pas un coup de foudre, l’amour au premier regard, mais la construction d’une relation durable… Pourquoi employer le vocabulaire de la relation amoureuse ? parce que la première critique qu’on m’a toujours faite concernant Supernatural, c’est « tu regardes parce qu’il y a des beaux garçons! »… Je vais donc être limpide, si je vous disais que Jensen Ackles et Jared Padaleski ne sont pas charmants, vous me traiteriez d’hypocrite. Oui, comme le dit leur comparse (régulier depuis la saison 4) Misha Collins à l’occasion de l’annonce de la saison 10, les mannequins pour sous-vêtements sont de retour… Je vais donc vous répondre une chose très censée : Ce n’est pas leur faute ! ni la mienne ! Malheureusement, la plastique des acteurs n’est pas une garantie de qualité pour une série télévisée (ou un film, une pièce de théâtre, une émission radio… 😉 ).

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Jensen Ackles, Jared Padalecki et Misha Collins, qui ferait bien de ne pas se moquer, il a fait du mannequinat 😉

J’ai des témoins, Supernatural a aussi un public masculin… Je vais vous en donner la raison : La qualité du show !

jacquette de la saison 6, ma préféré jusqu'à présent.

Jacquette de la saison 6, ma préféré jusqu’à présent (la jacquette… pour la saison préférée… toutes !).

Je vous le disais donc, ce ne fut pas un coup de foudre dès le premier épisode, mais l’éveil d’un intérêt certain… Cette série d’horreur avait du potentiel. Cela commence ainsi : Sam Winchester (Jared Padalecki), étudiant à Stanford, pourvu d’une petite amie à la plastique avantageuse, n’a pas envie de fêter Halloween, mais se laisse convaincre. Ce qu’il a en tête, c’est un entretien dans un cabinet d’avocat prestigieux la semaine suivante qui va certainement décider de son avenir… En voyant le charmant petit couple que forme Sam et Jessica, je me dis, tiens, voilà les victimes idéales du film de monstre de base… Surtout qu’une fois rentrés chez eux, quelque chose se balade dans leur appartement pendant leur sommeil… Sauf que… Sam botte le train au quelque chose, qui se révèle être quelqu’un, son frère Dean (Jensen Ackles) qui n’a certainement pas dû apprendre qu’il existe des sonnettes… La bagarre entre les deux frères doit vous alerter, l’étudiant en droit n’est pas ce qu’il parait, de même que son mauvais garçon de frère avec qui il avait coupé les ponts, et qui vient lui annoncer que leur père a disparu alors qu’il était « à la chasse »…

 21-deanlove35Je pourrais vous raconter la suite de l’épisode, mais je n’ai pas envie de gâcher le plaisir de ceux qui veulent découvrir Supernatural. Donc, ce que tout le monde sait, Sam et Dean sont des chasseurs de monstres, comme leur père, parce que leur mère a été tué par un démon alors que Sam n’avait que six mois et Dean 4 ans. Rien de nouveau sous le soleil ? si, si … Déjà, Supernatural réinvente ses monstres. Ainsi, les vampires n’ont peur ni de l’ail ni des crucifix (ils ne brillent pas non plus) et leur dentition n’a rien à voir avec celle du Comte Dracula… Les fantômes en appel à notre bonne vieille mythologie, mais avec des variantes. Erik Kripke, créateur et showrunner jusqu’à la saison 6 (si je ne me trompe pas), ainsi que ses scénaristes vont picorer dans toutes les mythologie du monde. Les garçons rencontreront ainsi des démons asiatiques dans cette bonne vieille Amérique et croisent quelques Dieux païens nordiques pas particulièrement bienveillants. 

Après avoir vu "Scarecrow" (1.11), vous ne regarderez plus jamais un épouvantail de la même façon.

Après avoir vu « Scarecrow » (1.11), vous ne regarderez plus jamais un épouvantail de la même façon.

 Ensuite, deux choses font la qualités de la série : La relation entre les deux frères. C’est bien sûr à la vie à la mort, même s’ils ne sont pas du genre à dialoguer  – un jour, je compterai le nombre de fois où un problème entre eux se terminent par un coup de poing – ils ont une profondeur, des contradictions. Sam n’est finalement pas « Joe College » comme le surnomme son frère, et Dean est loin d’être simplement un mauvais garçon qui se moque de la police et obéit à son père comme un brave petit soldat… Ils agissent parfois en dépit du bon sens, ils ont cette qualité qui m’a fait aimer un certain Arsène Lupin, ils sont humains. Ils commettent bon nombre d’erreurs, ils ne sont pas toujours justes l’un avec l’autre… Mais tout cela ne se fait pas dans le pathos ! Ainsi, comme je le disais, quand on risque de finir sur le divan du psy, un bon coup de poing, et on repart en chasse. De même, le personnage de Dean pratique l’humour sous toutes ses formes, souvent noir et même dans les situations désespérées, ce qui permet de relâcher la tension. 

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Et justement, le deuxième détail qui fait que la série est un tel plaisir, c’est le mélange des genres. Au cours des 8 saisons (presque 9) déjà diffusées, l’équipe créative nous

John Winchester (Jeffrey Dean Morgan), le père absent.

John Winchester (Jeffrey Dean Morgan), le père absent.

a offert tous les registres de la comédie au drame. Il y a des épisodes qui tendent vers la tragédie antique (le héros face à son destin, et qui ne peut vraiment rien faire, même s’il se débat comme un beau démon… diable, pardon) et de la comédie qui irait presque vers le boulevard (Je pense à The French Mistake, où les frères sont envoyés dans une réalité alternative où ils sont des acteurs, Jensen Ackles et Jared Padalecki, interprétant Sam et Dean Winchester dont la vie n’est qu’une fiction… Autant dire que Dean n’apprécie pas de devoir passer au maquillage ! Il fallait oser, et c’est un des meilleurs épisodes comiques de la série).

Bobby Singer (Jim Beaver), la vraie figure paternelle de la série.

Bobby Singer (Jim Beaver), la vraie figure paternelle de la série.

J’ajouterai que l’interprétation est impeccable, et là, je vais chanter les louanges de Jensen Ackles qui dans le rôle de Dean endosse souvent les moments comiques (même si le reste du cast s’en donne à coeur – « J’ai perdu ma chaussure » ; ceux qui ont vu Baraka (3.3) comprendront, pour l’extrait c’est ici). Ainsi, voir dans la saison 4  Dean Winchester, (un personnage qui ferait  passer Rambo pour une femmelette), hurler de peur comme une fille et s’enfuir face à un Yorshire, parce qu’il est victime d’une malédiction c’est impayable (Le mal des fantômeYellow fever). Par contre, dans les moments les plus tragiques de la série (la vie des Winchester n’est pas un long fleuve tranquille), il vous arracherait des larmes…  (Non, je n’avouerai pas que j’ai pleuré à la fin de la saison 2, n’insistez pas !). La relation entre les deux frères se nourrit certainement de l’amitié entre les deux acteurs (et de la bonne ambiance qui règne sur le tournage de cette série), et on y croit. Comme je l’ai dit au début, pas de trahison. Malgré leurs contradictions, Sam et Dean sont fidèles à eux-mêmes, et l’évolution de l’intrigue participe de la maturation des personnages.

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Crowley, mon démon préféré (qui porte le nom d'un célèbre occultiste britannique)

Crowley, mon démon préféré (qui porte le nom d’un célèbre occultiste britannique)

Ici aussi, un point positif, Sam et Dean, après 9 ans de bons et loyaux services ne sont plus à la poursuite du démon qui a tué leur mère… Cela serait un peu long. Leur quête a évolué : les crises, les épreuves qu’ils traversent se règlent (attention, c’est rarement dans le style conte de fées, ils en sortent toujours un peu plus abîmés, mais certainement toujours plus combatifs aussi). Certaines séries traînent en longueur à plaisir quant au règlement du problème initial parce qu’elles ne veulent pas finir (je pense au Mentalist, prévu sur 5 saisons, en est à la 6ème et me fait craindre le pire),  Supernatural a réglé ce premier problème, puisque qu’une fois le monstre originel abattu, c’est un autre qui va prendre sa place, tout en gardant une continuité, un lien avec la vie, le passé des garçons… Je n’en dis pas plus toujours pour éviter les spoilers, mais j’insiste, rares sont les séries qui ont su ainsi évoluer.

Supernatural, c’est bien plus que la phrase fétiche de Dean (non, pas « son of a bitch »… quel vilain esprit vous avez !) : « Sauver des gens, Chasser des monstres, le business familial » (Saving people, hunting  things, the family business), c’est tout un univers… Un univers musical également… Je vous en parle au prochain épisode 😉

photo promo de la saison 2... Aucune idée du pourquoi du pylône (trouver plus grand que Jared Padalecki, peut-être...)

photo promo de la saison 2… Aucune idée du pourquoi du pylône (trouver plus grand que Jared Padalecki, peut-être…)

lectures de Janvier 2014

Le mois de Janvier peut-être qualifié d’orgie livresque aux vues de la liste qui suit… L’enthousiasme pour la pile de livres arrivés à Noël, sans doute… Certains ont déjà leurs chronique, auxquelles, je vous renvoie. J’ai été très infidèle à Arsène ce mois-ci, les livres Holmésiens ayant été légion sous le sapin :

Sherlock Holmes and the Hentzau affair de David Stuart Davies, Le Mystère Sherlock de J.M. Erre et Les Exploits de Sherlock Holmes d’Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr (chronique à venir). Enfin, chez J.M. Erre, Lupin n’est pas loin malgré tout…

hentzau

In English HERE

mystère sherlock

j’en suis revenue au gentleman-cambrioleur grâce à  Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme et quelques relectures (notamment Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… allez donc faire un tour du côté de ma page Les Aventures d’Arsène Lupin pour en savoir plus!)

al de a à zEnsuite, ce fut une lecture « sérieuse » en rapport avec L’ami Arsène, puisqu’elle concernait le créateur d’un de ses illustres émules, Edgar Pipe. Arnould Galopin de Pierre Chevallier retrace la vie et les oeuvres d’un auteur populaire injustement oublié. Une chronique complète arrivera à l’occasion du 151ème anniversaire de sa naissance, le 9 février prochain.

couverture biographie

J’ai continué à revisiter mes classiques avec La princesse de Montpensier de Mme de Lafayette (suivi de La Comtesse de Tende). J’étais curieuse de lire ce court texte depuis que j’avais vu le film de Bertrand Tavernier (chroniqué ICI). J’avoue que le film a offert un souffle épique à ce texte court qui  est plus éducatif qu’épique (l’adultère à l’époque, on ne plaisantait pas  avec ça 😉 ).

montpensierPrésentation éditeur :  A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu’elle l’aime aussi, la jeune fille est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu’il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d’une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n’est pas morte.
Publié en 1662, le court récit de La Princesse de Montpensier fonde l’art classique de la nouvelle. Plus concise encore, et sans doute écrite la première, La Comtesse de Tende, qui resta inédite jusqu’au XVIIIe siècle, raconte elle aussi l’histoire d’un amour adultère, mais d’une noirceur plus grande. Car la noblesse et la magnificence des personnages ne doivent pas nous tromper. Mme de Lafayette jette sur la condition humaine un regard sombre et les deux héroïnes sont précipitées à l’abîme : La Princesse de Clèves leur fera bien plus tard écho.

lartJ’ai poursuivi dans le sérieux avec L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer. Je ne sais pas si grâce au philosophe allemand j’aurais toujours le dessus dans une discussion (pas sûre…), mais j’admire l’art de la dialectique avec laquelle il prouve que c’est faisable (même si parfois il faut user de la mauvaise foi et du mensonge… la rhétorique est aussi une guerre!). Attention, ne pas prendre ce livre pour une lecture détente, vous risqueriez d’en ressortir avec un gros mal de tête (ou d’abandonner tout simplement) !

Présentation éditeur : L art d avoir toujours raison est un précis à usage des disputeurs, des contradicteurs et de toute personne ayant pour but de faire éclater la grande vérité (réelle ou fantasmée) de ses propres thèses, et de faire tomber les arguments fallacieux de ses adversaires, par des techniques applicables en tout lieu et en toute époque. 
Très argumenté, brillamment structuré, et ne manquant pas d humour, ce texte fait montre d une grande culture, d une belle clarté, et d une certaine ironie, qui vise en transparence la mauvaise foi de chacun de nous.

Après une telle lecture, il fallait bien rire un peu. En dehors du roman Le père Denoël est-il une ordure ? de Gordon Zola que j’ai chroniqué au terme de ma lecture, j’ai également lu Etat Critique du même auteur (chronique à venir).

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J’ai ensuite basculé du côté obscur, mon autre passion (si on oublie Arsène Lupin, Queen, les teckels… soit, une de mes autres passions !), le fantastique, le surnaturel et l’horreur (rire démoniaque). Vous avez pu lire ma critique de The Woman in Black de Susan Hill, associée à des réflexions sur son adaptation théâtrale et cinématographique.

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Je publierai dans les semaines à venir une chronique de La Vouivre de Marcel Aymé, puisque j’ai enfin lu le roman, après avoir vu le film de Georges Wilson il y a quelques mois. Là aussi l’adaptation est au coeur de l’article. 

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Toujours à venir, une chronique de A la recherche de Dracula . Carnet de voyage de Jonathan Harker de Pascal Croci et Françoise-Sylvie Pauly, un très beau livre qui mêle textes et dessins et revisite le voyage de Jonathan Harker vers les Carpates du seigneur de la nuit… (Chronique : ICI)

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Enfin, dernier livre de cette longue liste, The Hobbit de J.R.R. Tolkien. J’ai lu le roman en version française il y a des années, au moment de la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux, je pense.  J’ai eu envie de découvrir le texte original à cause de la seconde trilogie qui semble s’annoncer sous les meilleurs hospices. Le premier film est très fidèle à l’oeuvre, avec la patte de Peter Jackson en prime, et je suis impatiente de voir le second (en V.O. ce qui explique que ce n’est pas encore fait). Le roman est charmant, porte en germe le Seigneur, même s’il est bien plus léger, destiné aux enfants, et Bilbo est un héros bien sympathique, puisque le pantouflard hobbit se révèle finalement – à sa propre surprise – un grand aventurier…

Présentation éditeur : Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux. C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug… Prélude au Seigneur des anneaux, Bilbo le Hobbit  a été vendu à des millions d’exemplaires depuis sa publication en 1937, s’imposant comme l’un des livres les plus aimés et les plus influents du XXIème siècle.

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Bonne lecture !

Lectures d’Octobre

Petite moisson, attendu que j’ai eu beaucoup d’occupations par ailleurs… Il va réellement falloir que j’apprenne à lire en dormant !

the winter witchThe Winter Witch de Paula Brackston

résumé : Morgana, qui ne parle plus depuis la disparition de son père, est mariée par sa mère à un jeune veuf, Cai Jenkins. Il a besoin de ce mariage pour pouvoir assumer la fonction de conducteur de bêtes pour les éleveurs de son village. Morgana souffre d’être ainsi « vendue », mais elle va découvrir que Cai l’aime, et devoir lutter pour construire son bonheur, car toute sorcière qu’elle soit, elle va rencontrer la haine, l’incompréhension, et la magie noire.

Livre prêté par un ami pendant mon séjour gallois (à vrai dire, il l’a acheté alors que nous nous baladions au fil des librairies – vous n’êtes pas surpris! – et je l’ai lu la première… Kidnapping autorisé, parce qu’il ne sait pas me dire non!) . Que dire de ce roman ? Une merveille qui se déroule… au Pays de Galles !

Le livre est classé entre fantastique est « romance » (pas mon style du tout, pour le second genre !), mais c’est surtout l’histoire d’une jeune femme différente, qui doit lutter pour être accepter, lutter pour s’accepter elle-même, pour comprendre ce qu’elle est (une sorcière, certes, mais une bonne sorcière). L’auteur a eu la bonne idée d’écrire selon deux focalisations différentes : parfois, nous sommes dans les pensées de Morgana, qui nous parle à la première personne; le reste du temps, c’est l’auteur qui est au commande, soulignant les émotions de Cai, l’incompréhension, l’affection… Certes, c’est l’histoire de ces deux personnes qui se découvre, mais c’est aussi une enquête fantastique avec une question : Qui en veut à Morgana ?

c’est également un livre historique, puisqu’il témoigne de la période révolue où on amenait les bêtes à la ville, venant des campagnes, risquant beaucoup (le climat, les brigands), pour pouvoir vivre une saison de plus, travailler, vivre… J’ai eu le plaisir de découvrir quelques mots de gallois (mon vocabulaire s’élève maintenant à une douzaine de mots 🙂 ), ainsi que la vie campagnarde et rude de l’époque.

Certes, ce livre ne renouvelle pas le genre, mais on s’attache à Cai et Morgana, et j’avais réellement envie de savoir comment les choses allaient se conclure. J’espère qu’il sera traduit en français pour les malheureuses anglophobes 😉

Deuxième lecture, encore en anglais, et dans mon domaine de recherche :

The Penguin Book of Gaslight Crimepenguin

Autrement dit, « Le livre des crimes éclairés au gaz » chez l’énorme éditeur Penguin. Un recueil de nouvelles mettant en scène une joli brochette de gentlemen-cambrioleurs (ainsi qu’une lady), choisies et présentés par Michael Sims.

Et oui, Arsène Lupin n’est pas le seul cambrioleur magnifique de la littérature, je l’ai déjà expliqué dans Arsène Lupin et Cie. Ici, Michael Sims vous présente des escrocs de la parentèle du bel Arsène avec passion et curiosité. Chaque nouvelle est précédée d’un article sur l’auteur, son oeuvre et la nouvelle elle-même. Si elles ne sont pas du même niveaux, toutes ces histoires m’ont fait passer un bon moment, j’en avais déjà croisé quelques-uns  comme le facétieux colonel Clay de Grant Allen (1848-1899), Simon Carne de Guy Boothby et bien sûr l’ami Raffles d’Ernest Hornung, beau-frère de Conan Doyle. 

Je vous en parlerai plus en détail bientôt, je pense, histoire de faire une petite plongée dans le monde des prédécesseurs et continuateurs du cher Arsène…

Ensuite, j’ai réussi à mettre la main sur la suite des mémoires de Monsieur Brialy (sur amazon.co.uk … allez comprendre !).

j'ai oublié de vous direJ‘ai oublié de vous dire de Jean-Claude Brialy

Oui, le regretté Jean-Claude Brialy avait encore des choses à nous dire, et j’avoue l’avoir retrouvé avec plaisir. J’ai l’impression de plonger avec lui dans un monde magique, un monde artistique qui a maintenant disparu, et je suis triste d’avoir refermé cette seconde autobiographie, car il n’y en aura pas d’autre…

Le Ruisseau des singes m’avait passionné, J’ai oublié de vous dire à fait de même, d’autant plus que Monsieur Brialy m’a parlé aussi de ses amis Cocteau et Marais que j’affectionne tant…

Le dernier livre lu ce mois-ci, c’est bien sûr Vampires et Bayous de Morgane Caussarieu, dans le cadre de Masse Critique de Babelio, je vous renvoie donc à ma chronique détaillée.

Que nous réserve le mois qui commence ? aucune idée… Je vais explorer mes étagères, peut-être à la recherche de livres qui prennent la poussière depuis trop longtemps… ou céder aux sirènes des derniers achats en date !

en attendant, bonne lecture !