Exposition Sherlock Holmes à Londres.

 

 

OvfDqWADepuis le 17 octobre dernier et jusqu’au 12 avril 2015 se tient une exposition Sherlock Holmes au Museum of London (London Wall, London EC2Y 5HN)

J’aime le titre donné à cette exposition : Sherlock Holmes. The man who never lived and will never die (Sherlock Holmes, l’homme qui n’a jamais existé mais ne mourra jamais)… Voilà ce qu’est un Mythe… Et vous trouverez toujours des gens certains que Robin des bois, Arsène Lupin et Sherlock Holmes ont bien foulé le sol de notre petit planète bleue… et en vérité… qui peut réellement affirmer le contraire…

Ainsi, en sortant du métro station Barbican (et en consultant un plan, parce que, soyons honnête, nous n’avons pas arrêter de nous tromper de chemin ce weekend… je suppute que notre bavardage intense y était pour quelque chose…), j’étais très impatiente d’apercevoir les hommes dansant installés sur les murs extérieurs du musée…

Certes, certes…

Si vous voulez un avis très enthousiaste, je vous conseille le blog de notre chère Consulting Blogger (ICI). J’avoue l’être beaucoup moins… Je pense que j’attendais trop de cette exposition, et voilà, je suis déçue… Je trouve qu’il manque quelque chose. Certes, l’endroit est intéressant, le musée de Londres a très bien travaillé. Là n’est pas la question. C’est une très belle exposition, instructive, mais pour moi, c’est un rendez-vous manqué.

Finalement, je crois que j’espérais « rencontrer » Holmes dans le musée comme j’ai « rencontré » Lupin à Etretat… Pas en chair et en os, bien sûr, mais émotionnellement parlant. En visitant la maison de Maurice Leblanc, je n’avais rien appris sur mon cher Arsène que je ne savais déjà, mais la voix du regretté Georges Descrières m’accompagnant, le gentleman était là aussi… Il y avait une atmosphère… comme une magie. Dans le musée de Londres, les 1000 et uns visages de Sherlock Holmes nous étaient présentés, mais au final, il manquait une touche personnelle, un fil conducteur qui vous amène au personnage, au héros… Je crois que pour retrouver Holmes, il me faudra refaire un détour du côté de Baker Street… ou marcher sur le Strand, où, malgré la modernité galopante de Londres, Simpson’s est toujours là, attendant le retour de son fidèle client, qui ne s’est pourtant jamais assis à une table de ce restaurant dans notre réalité… 

site de l’exposition :

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Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme

al de a à zTout d’abord, je remercie le Chevalier Altamont Dupin pour ce cadeau de Noël, car ayant été publié en 2012, ce livre était passé sous mon radar…

Comme ce livre se présente sous un format encyclopédique, je vais vous le présenter chapitre par chapitre, en vous donnant mes impressions.

Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme est une base intéressante pour entrer dans l’univers du gentleman-cambrioleur. Attention toutefois à certaines révélations sur les intrigues… Mais parfois, il est difficile de ne pas faire autrement ! j’en sais quelque chose !

L’idée de l’encyclopédie est sympathique. Le premier chapitre traite de Leblanc et de ses influences. Cela permet de placer l’auteur, et de lui rendre hommage. Dans le second, malgré un titre qui m’a perturbé (« Arsène Lupin : Les Chemins détournés de l’ésotérisme »), l’auteur retrace les étapes connues de l’existence du gentleman (je ne suis pas totalement d’accord avec certaines, mais là on part sur la bataille d’experts, de passionnés, et de ronchons en tout genre, donc je dirais que c’est l’opinion de l’auteur, mais j’aurais aimé qu’il cite un peu plus ses sources…)

Les Troisième, Quatrième et Cinquième chapitres font le tour des identités de Lupin (47… il faudra que je recompte, mais ça m’a semblé complet), de son apparence et des femmes qui ont compté dans son existence… Je ne parlerai pas de chiffre, un peu de délicatesse…). On est dans la liste, et j’aurai aimé une réflexion sur l’apparence plutôt que la comptabilité des postiches… mais là encore, je suis juste pénible.

Les Chapitres 6 et 7 m’ont beaucoup plus intéressée, car c’était une dimension des aventures lupiniennes que je n’ai jamais exploré : les lieux. Philippe de Côme nous a listé les lieux du Paris de Lupin, tout en donnant quelques informations fictionnelles et historiques. J’aurai aimé un plan, d’ailleurs (il n’est pas exclu que j’en fasse un un jour, je note l’idée).

J’aurai placé le chapitre 11 juste après 6 & 7, car il traite également de la géographie Lupinienne, à l’échelle de l’Europe… d’Etretat à Baden-Baden (mais par ordre alphabétique, bien sûr !), et on apprend encore des éléments intéressant sur les lieux, l’histoire. Beaucoup des lieux évoqués sont normands et souligne bien l’attachement de Maurice Leblanc à sa terre natale.

Le Chapitre 8 met en lumière un des grands talents de Leblanc, de mon point de vue, inscrire ses romans dans l’histoire. Philippe de Côme nous présente donc les personnages historiques qui ont croisés la route de Lupin, ou qui se sont trouvés au coeur d’énigmes qu’il a résolu (même si ces personnes ont vécu des siècles plus tôt).

Le chapitre 9 présente quelques autres gentlemen-cambrioleur, une douzaine pour être exacte. Je dois remercier Philippe de Côme, puisque j’y ai trouvé un personnage que je ne connaissais pas, Bernie Rodhenbarr de Lawrence Block. La présentation de ce monte-en-l’air m’a beaucoup plus, puisque c’est un libraire qui, la nuit venu, dérobe des livres anciens chez les nantis New Yorkais (savent-ils lire ceux-là ?). Aux vues des quelques lignes que l’auteur lui consacre, je l’aime déjà, ce rat d’hôtel particulier, et je vais m’empresser de le découvrir plus avant ! 

le chapitre 10 présente les films ayant mis en scène le gentleman-cambrioleur, de 1900 à nos jours. et enfin le chapitre 12 présentent les épisodes de séries et téléfilms, de manières très complète avec des anecdotes titrées « insolite » qui m’ont beaucoup diverties. Ce chapitre m’a d’autant plus intéressée que grâce à lui, j’ai pu réfléchir à l’adaptation des romans et nouvelles (pas forcément évident) et découvrir qu’il y avait quelques scénarios originaux (surtout avec François Dunoyer… j’ai malheureusement beaucoup de mal à adhérer à cette version de Lupin). 

Voici donc un livre pour les passionnés, comme pour ceux qui découvrent le monde d’Arsène Lupin. J’avoue que j’ai trouvé certains chapitres un peu bref, mais le tour d’horizon est rarement un exercice facile, et pour une vue globale, il est difficile d’entrer dans les détails.

Autre critique de cet essai, critique pleine de précisions (et qui souligne une coquille que j’avais pudiquement passé sous silence… Allez donc la découvrir, ça m’avait fait beaucoup râler quand j’ai ouvert le livre!)  sur : Les Lectures de L’oncle Paul

Ma Carte postale d’Etretat…

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C’était la semaine dernière, à l’occasion du 4ème salon du livre d’Etretat.

Vous reconnaissez le coffre-fort de l’ami Arsène ?

Si vous avez l’occasion de passer par Etretat (sous un ciel clément), les falaises sont un endroit magnifique à explorer (tout en se montrant prudent !) et pour les plus casaniers, la maison de Maurice Leblanc est ouverte à la visite (bon, personnellement, je me suis casser le nez sur la porte, malgré une venue pendant les heures d’ouverture, mais comme j’avais déjà visiter cette jolie demeure normande il y a quelques années, je ne râle pas… enfin, pas trop !). Cette maison, j’en parle d’ailleurs dans mon roman, tant elle m’avait impressionnée… (je joue les tentatrices… c’est que je ne vis pas d’amour et d’eau fraîche, moi !)

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Voilà donc quelques photos, les photos immuables qu’on fait chaque fois à Etretat. Certains y verront seulement la grandeur de la nature, mais pour moi, à chaque fois que je regarde ce paysage, c’est l’Aiguille creuse, le coffre-fort des rois de France, l’aventure et… Arsène Lupin !

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Le secret des rois de France ou la véritable identité d’Arsène Lupin

valere catoganQuand on parle des aventures d’Arsène Lupin, originales ou apocryphes, il faut signaler ce qu’on peut appeler un court roman, un essai, ou une confession – selon le point de vue qu’adopte le lecteur, Le secret des rois de France.

Ce roman ( ?…) de 1955 écrit par Valère Catogan nous raconte les véritables origines d’Arsène Lupin : exit Théophraste Lupin et la douce Henriette d’Andrésy, (ce qui tendrait à confirmer ce que Leblanc avoue par inadvertance dans Le coffre-fort de Mme Imbert, que le nom d’Arsène Lupin n’est qu’un nom de guerre, et pas la véritable identité du gentleman).

Valère Catogan nous délivre une nouvelle interprétation du mystère de l’Aiguille creuse, et de nouvelles pistes d’aventures pour traverser le Pays de Caux en se laissant toucher non seulement par sa beauté, mais aussi par son mystère.

Pour ceux qui n’auraient pas envie de lire ce court essai (moins de trente pages) voici les révélations faites à Valère Catogan par le baron Romain Le Mogast, demi-frère d’Arsène Lupin :

L’Aiguille creuse n’était pas le secret des rois de France, Lupin a trompé son monde en donnant une interprétation erronés du message crypté de Louis XVI :
Le message de Louis XVI à Marie-Antoinette ne serait pas :

En aval d’Etretat
la Chambre des Demoiselles
sous le Fort de Fréfossé
Aiguille Creuse

car, une telle révélation n’aurait servi à rien à la reine, et n’explique pas son « pourquoi si tard ». La solution serait:

On découvre la cassette par / Voici l’accès à la clef d’Etat
la Chambre des Demoiselles
dessous le Fort de Fréfossé
le Blanc Etai puis le fleuve

en suivant cette indication, « nous aurons découvert un passage secret – qui existe encore – reliant le donjon d’Etretat à une plage déserte, et cachée, baignée par la Manche » (p.938).

Cette plage est la clef de bon nombre de mystères historiques, puisqu’elle a permis a des personnages célèbres d’accéder ou de quitter la France comme des fantômes, sans être inquiétés : Jules César s’était établi à Étretat, les romains y avaient des chantiers de constructions navale… Pendant la guerre de cent ans, Henri V débarque pour attaquer Harfleur, dans un lieu jamais cité par les historiens ; le duc de Buckingham, héros de Dumas mais aussi personnage historique, pénètre en France sans jamais être inquiété par les hommes du cardinal…

La duchesse d’Orléans, Henriette d’Angleterre semble avoir emprunté ce passage en 1670 pour négocier un traité d’alliance entre la France et son propre pays.

Louis XVI eut peut-être l’idée de rallier Étretat pour quitter la France, il en fut empêché.
Et enfin, Napoléon abandonna sans explication l’idée d’y bâtir un port de guerre…
Tayllerand, Louis XVIII, Charlemagne, l’impératrice Eugénie… sont également cités.
Enfin, le « vrai » nom d’Arsène Lupin serait Napoléon Sieur, surnommé Sans Eau (il n’a pas été baptisé). Pour preuve, si vous retirer les « o » de ce nom, et que vous remettez les lettres en ordres, vous retrouvez le nom d’Arsène Lupin.
Quand à savoir de qui il est le fils, les langes dans lequel il a été trouvé semble donner un indice : un tissu fin brodé d’un N majuscule, qui donne à l’officier de mairie chargé d’inscrire l’enfant sur ses dossiers l’idée de le nommer Napoléon, à cause de l’Empereur, et Sieur, parce que ce bébé semble déjà un monsieur à la forte personnalité.

Pour ma part :

Je trouve le récit de Catogan charmant, bien construit.

Dans le décryptage du message secret, dans l’explication des faits historiques, il se montre brillant. Si vous vérifiez ses dires dans les livres d’histoire, et dans l’histoire d’Étretat , il ne s’appuie que sur des faits avérés, des endroits existants (comme les tunnels qui courent dans la ville normande).

Mais je continue à croire à Henriette, à la chambre des demoiselles (même s’il y a sûrement plus, Lupin étant Lupin) et au nom charmant d’Arsène Raoul Lupin.

Ce texte, je le vois comme une nouvelle pirouette du gentleman pour brouiller les pistes… le charmant vieillard qui livre si complaisamment tous ces renseignements, ne serait-il pas Lupin lui-même, est-il même réellement mort, ce vieillard, ne cherche-t-il pas à mythifier son propre mythe, et à mystifier une nouvelle fois un lecteur qui, il fait le reconnaître, adore cela ?

Anecdote :
Valère Catogan est un anagramme, celui de « avocat général », la profession de l’auteur de ce petit récit, Raymond Lindon.