Mon passage à Paris la semaine dernière m’a permis d’aller visiter l’exposition Jean Marais chez Eléphant Paname… Jean Marais, je l’ai souvent dis, c’est une grande passion… Cet homme était non seulement un acteur talentueux, mais un artiste de talent… et c’était je pense, une belle âme… Aussi, sachant que les objets exposés seraient ensuite disséminés lors d’une vente aux enchères, c’était l’occasion de lui rendre encore un hommage (je ne dirais pas un dernier), en allant saluer ces créations, mais aussi les objets qui lui ont tenu compagnie…
L’exposition a lieu dans un hôtel particulier caché dans une petite rue (10, rue Volney) entre la place Vendôme et l’Opéra… C’est une atmosphère d’un autre temps pour dévoilé les souvenirs de cet homme intemporel. Il y a des lettres, des livres dédicacés, des petits mots de Cocteau sur des pièces de théâtre typographiées, et énormément de photographies…
Il y a aussi les oeuvres de Jean Marais, ses poteries, ses tableaux… Et j’étais accompagnée par sa voix (une vidéo d’extraits d’interviews à chaque étage). Cette exposition est splendide, croiser le prince de La Belle et la Bête, revoir des photographies connues pourtant, mais ici originales avec Cocteau, avec Moulouk (et oui, avec pleins d’autres monstres sacrés, artisans du cinéma, auteurs, passionnés et passionnants, mais j’étais là pour Jeannot et ceux qui ont compté vraiment… l’ami et l’amour…).
Sur trois étages, la vie, ou plutôt les vies de Jean Marais s’offre à nous… L’acteur, le potier, le peintre, l’auteur… les escaliers offrent un regard sur sa carrière cinématographique grâce aux nombreuses affiches qui accompagnent leur ascension. On monte en prenant son temps…
Que dire de cette exposition ? … Très belle, très riche, mais aussi nostalgique.
Oui, j’avoue une certaine tristesse en sortant du bel hôtel particulier… C’est un peu comme un adieu… Ces objets que Marais a aimé, utilisé (ses pinceaux, son tour de potier sont là), vont être éparpillés alors qu’ils mériteraient un musée… Difficile de vous expliquer ma mélancolie. Mais l’idée de cet éparpillement, c’est un peu un second départ.
Ne vous laissez pas gagner par ma tristesse, et si vous avez l’occasion d’aller lui rendre visite (oui, rendre visite à Jean Marais, plutôt que de visiter une exposition qui lui est consacrée), allez-y, d’autant plus que l’accueil était très sympathique. Dans les pièces grandioses et à l’univers feutré d’Eléphant Paname, vous pourrez découvrir ou redécouvrir la beauté de Jean Marais, qui n’était pas que celle du Prince de La Belle et la Bête…
Quelques photos, trouvées au détour d’internet, car j’avais oublié mon appareil… Vous pouvez cliquer sur les images pour aller visiter les sites qui ont consacré des reportages à l’événement. le site d’Eléphant Paname est ICI.

Les fenêtres du premier étage, dédié au peintre et au potier

l’un des dessins de Jean Marais… C’est Moulouk (Ange en Arabe) et lui.


son atelier reconstitué… des poteries, des tableaux, dont le dernier sur lequel il a travaillé.

La Bête, sculpté par Jean Marais


Quelques oeuvres du potier, l’assiette au premier plan représente Iseult, je crois que c’est une de mes oeuvres préférées (je ne la connaissais pas).
Paris Match titrait le numéro évoquant la disparition de Jean Marais « Adieu à la beauté », j’aimerais plutôt dire que la beauté ne meurt jamais, que grâce au cinéma, à la caméra de Cocteau notamment, la beauté de Jean Marais nous accompagnera toujours, il était et restera le Prince caché sous le masque de la Bête, l’artiste caché derrière la modestie de l’artisan…

Jean Marais peignant L’Oiseleur.