Arnould Galopin, illustre inconnu

couverture biographie C’est aujourd’hui le 151ème anniversaire de sa naissance, mais qui se souvient d’Arnould Galopin?

Pourtant, pendant 30 ans, cet « illustre inconnu » d’aujourd’hui fut un feuilletoniste infatigable qui livra des milliers d’épisodes de romans fantastiques, d’aventures, historiques, à l’attention des grands et des petits… La renommée est une bien inconstante maîtresse, et 80 ans après sa mort (le 9 décembre 1934), peu savent encore qui était ce prolixe écrivain normand…

Jusqu’à l’année dernière, Arnould Galopin était simplement pour moi le « papa » d’un gentleman-cambrioleur qui s’était confortablement installé dans les pages de mon essai, Edgar Pipe. J’avais passé quelques heures charmantes à lire les aventures de ce brillant aigrefin, qui souffrait de malchance chronique, pas par manque de talent, mais plutôt parce qu’il semblait tellement réel (c’est d’ailleurs comme tel que Galopin l’avait présenté dans ses premières livraisons… se faisant biographe, à l’instar d’un de ses condisciples de lycée, un certain Maurice Leblanc !). J’avais bien sûr était un peu déçue de ne pas trouver d’informations sur l’auteur, mais étant pour ainsi dire, noyée sous les gentlemen-cambrioleurs, j’en avais pris mon parti. Donc, Galopin (au nom si charmant…) était le père d’Edgar Pipe et d’un certain Docteur Oméga qui avait fait les beaux jours de la presse française, l’épitaphe était mince… 

C’est l’amour de la littérature populaire et de tendres souvenirs de lectures enfantines qui ont conduits M. Pierre Chevallier (que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Paris en décembre dernier, lors d’une certaine dédicace…) à entreprendre le travail herculéen de rassembler des informations sur l’auteur disparu des étagères des librairies. 

Arnould Galopin. Homme de lettres – Romancier populaire est une mine d’informations qui a comblé la galopincuriosité que j’avais laissé en sommeil quant à cet auteur. Pierre Chevallier a rassemblé avec obstination et passion des centaines de documents, en a peut-être consulté des milliers… Ainsi, est-il parvenu à nous narrer la vie littéraire de Galopin à travers, notamment, sa correspondance avec M. Albin Michel, son éditeur et ami. Grâce à ce livre, on découvre non seulement l’auteur, mais le fonctionnement de l’édition française de l’époque ; voici un daguerréotype des années 1895 à 1935 environ, années pendant lesquelles Arnould Galopin fut à la tête d’une production pléthorique, interrompu par son brusque décès, à sa table de travail…

Pierre Chevallier a fait un travail qui intéressera les passionnés et les chercheurs. Documents rares, informations très complètes sur la production de Galopin, liste des feuilletons, des parutions en volumes, voire même des rémunérations. Ce livre est indispensable pour découvrir ce grand romancier populaire qu’est Arnould Galopin, et j’espère qu’il inspirera certains pour prolonger les recherches entreprises par M. Chevallier (ce n’est jamais terminé, croyez-moi!), pourquoi pas pour rééditer certains textes, et pour redonner une place à Arnould Galopin dans les étagères de la littérature française… Ponson du Terrail revient en librairie, feuilletoniste prolixe s’il en fut, espérons que Galopin le suivra de près, car il le disait lui-même, il écrivait pour être lu…

« Que les grands critiques me pardonnent mais, si bizarre que cela paraisse, j’écris pour être lu… »

le site de Pierre Chevalier :

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Arnould Galopin est déjà présent sur mon blog avec La Ténèbreuse affaire de Green Park

Lire Galopin en E-books : ICI (vous y trouverez le Docteur Omega, Edgar Pipe et quelques autres textes)

Ecouter le Docteur Omega : ICI

lectures de Janvier 2014

Le mois de Janvier peut-être qualifié d’orgie livresque aux vues de la liste qui suit… L’enthousiasme pour la pile de livres arrivés à Noël, sans doute… Certains ont déjà leurs chronique, auxquelles, je vous renvoie. J’ai été très infidèle à Arsène ce mois-ci, les livres Holmésiens ayant été légion sous le sapin :

Sherlock Holmes and the Hentzau affair de David Stuart Davies, Le Mystère Sherlock de J.M. Erre et Les Exploits de Sherlock Holmes d’Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr (chronique à venir). Enfin, chez J.M. Erre, Lupin n’est pas loin malgré tout…

hentzau

In English HERE

mystère sherlock

j’en suis revenue au gentleman-cambrioleur grâce à  Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme et quelques relectures (notamment Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… allez donc faire un tour du côté de ma page Les Aventures d’Arsène Lupin pour en savoir plus!)

al de a à zEnsuite, ce fut une lecture « sérieuse » en rapport avec L’ami Arsène, puisqu’elle concernait le créateur d’un de ses illustres émules, Edgar Pipe. Arnould Galopin de Pierre Chevallier retrace la vie et les oeuvres d’un auteur populaire injustement oublié. Une chronique complète arrivera à l’occasion du 151ème anniversaire de sa naissance, le 9 février prochain.

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J’ai continué à revisiter mes classiques avec La princesse de Montpensier de Mme de Lafayette (suivi de La Comtesse de Tende). J’étais curieuse de lire ce court texte depuis que j’avais vu le film de Bertrand Tavernier (chroniqué ICI). J’avoue que le film a offert un souffle épique à ce texte court qui  est plus éducatif qu’épique (l’adultère à l’époque, on ne plaisantait pas  avec ça 😉 ).

montpensierPrésentation éditeur :  A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu’elle l’aime aussi, la jeune fille est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu’il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d’une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n’est pas morte.
Publié en 1662, le court récit de La Princesse de Montpensier fonde l’art classique de la nouvelle. Plus concise encore, et sans doute écrite la première, La Comtesse de Tende, qui resta inédite jusqu’au XVIIIe siècle, raconte elle aussi l’histoire d’un amour adultère, mais d’une noirceur plus grande. Car la noblesse et la magnificence des personnages ne doivent pas nous tromper. Mme de Lafayette jette sur la condition humaine un regard sombre et les deux héroïnes sont précipitées à l’abîme : La Princesse de Clèves leur fera bien plus tard écho.

lartJ’ai poursuivi dans le sérieux avec L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer. Je ne sais pas si grâce au philosophe allemand j’aurais toujours le dessus dans une discussion (pas sûre…), mais j’admire l’art de la dialectique avec laquelle il prouve que c’est faisable (même si parfois il faut user de la mauvaise foi et du mensonge… la rhétorique est aussi une guerre!). Attention, ne pas prendre ce livre pour une lecture détente, vous risqueriez d’en ressortir avec un gros mal de tête (ou d’abandonner tout simplement) !

Présentation éditeur : L art d avoir toujours raison est un précis à usage des disputeurs, des contradicteurs et de toute personne ayant pour but de faire éclater la grande vérité (réelle ou fantasmée) de ses propres thèses, et de faire tomber les arguments fallacieux de ses adversaires, par des techniques applicables en tout lieu et en toute époque. 
Très argumenté, brillamment structuré, et ne manquant pas d humour, ce texte fait montre d une grande culture, d une belle clarté, et d une certaine ironie, qui vise en transparence la mauvaise foi de chacun de nous.

Après une telle lecture, il fallait bien rire un peu. En dehors du roman Le père Denoël est-il une ordure ? de Gordon Zola que j’ai chroniqué au terme de ma lecture, j’ai également lu Etat Critique du même auteur (chronique à venir).

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J’ai ensuite basculé du côté obscur, mon autre passion (si on oublie Arsène Lupin, Queen, les teckels… soit, une de mes autres passions !), le fantastique, le surnaturel et l’horreur (rire démoniaque). Vous avez pu lire ma critique de The Woman in Black de Susan Hill, associée à des réflexions sur son adaptation théâtrale et cinématographique.

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Je publierai dans les semaines à venir une chronique de La Vouivre de Marcel Aymé, puisque j’ai enfin lu le roman, après avoir vu le film de Georges Wilson il y a quelques mois. Là aussi l’adaptation est au coeur de l’article. 

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Toujours à venir, une chronique de A la recherche de Dracula . Carnet de voyage de Jonathan Harker de Pascal Croci et Françoise-Sylvie Pauly, un très beau livre qui mêle textes et dessins et revisite le voyage de Jonathan Harker vers les Carpates du seigneur de la nuit… (Chronique : ICI)

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Enfin, dernier livre de cette longue liste, The Hobbit de J.R.R. Tolkien. J’ai lu le roman en version française il y a des années, au moment de la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux, je pense.  J’ai eu envie de découvrir le texte original à cause de la seconde trilogie qui semble s’annoncer sous les meilleurs hospices. Le premier film est très fidèle à l’oeuvre, avec la patte de Peter Jackson en prime, et je suis impatiente de voir le second (en V.O. ce qui explique que ce n’est pas encore fait). Le roman est charmant, porte en germe le Seigneur, même s’il est bien plus léger, destiné aux enfants, et Bilbo est un héros bien sympathique, puisque le pantouflard hobbit se révèle finalement – à sa propre surprise – un grand aventurier…

Présentation éditeur : Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux. C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug… Prélude au Seigneur des anneaux, Bilbo le Hobbit  a été vendu à des millions d’exemplaires depuis sa publication en 1937, s’imposant comme l’un des livres les plus aimés et les plus influents du XXIème siècle.

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Bonne lecture !