Dracula Untold 2014

Nous allons commencer avec un aveu (oui, encore un!), dès que le nom Dracula est prononcé, je me mets à frétiller comme un petit gardon… Ah, le saigneur… euh, pardon, le seigneur des Ténèbres, le premier vampire littéraire (pas la peine de me dire que ce n’est pas vrai  ; il est le premier en matière de gloire, même le Lestat d’Anne Rice doit s’incliner et accepter la deuxième place). Vous pouvez même me proposer de mauvaises adaptations, je suis toujours partante (quoique, Dracula mort et heureux de l’être, une fois, mais pas deux!)

Donc, lorsque j’ai vu les premières images de Dracula Untold je ne me sentais plus de joie (comme le corbeau de la fable), et je n’attendais qu’une chose, l’opportunité d’aller voir le film. En effet, Dracula avant Dracula… L’homme avant le mythe… Ce film avait la jugulaire appétisante !

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synopsis : 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie qui a négocié la paix avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande comme tribu que 1000 jeunes garçons, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle. Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain. S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers…

 

Tout un programme, n’est-ce pas ?

Certes, certes, ce film est très américain : Grand spectacle, grands idéaux, et villain Empire Ottoman… Quoique, si on se penche sur l’histoire de Vlad Tepes… et bien on constatera que vampire mis à part, on est dans le ton. Ce film a le mérite de remettre en lumière ce que le roman de Bram Stoker avait fait oublier ; Vlad Tepes était certes surnommé l’empaleur, mais il est un héros dans son pays, il est l’homme qui a lutté contre, et repoussé l’envahisseur.

dracula-untold-luke-evans-art-parkinsonLe Dracula du film (Luke Evans, splendide) est un héros, un homme de guerre façonné par l’empire Ottoman qui ne veut finalement qu’une chose, la paix… Mais pour avoir la paix, comme dit le proverb latin… Ainsi, déchiré entre son devoir et son rôle de père, il suit son coeur, et se trouve ainsi force à pactiser avec le diable pour sauver son royaume…

Ce film est un parfait divertissement pour les amateurs de vampires, mais également ceux qui apprécient la fantasy noire (comme Le Trône de fer, pour ne citer que le succès du moment). Tous les ingredients sont là pour passer un bon moment : Héros grandiose mais torture, situation inextricable, méchant vil à souhait (quoique j’aurais aimé un peu plus de développement du côté des méchant, Mehmet comme ses soldats) combats épiques, paysages grandioses… Tout cela en collant au plus près de l’histoire du fils du Dragon, Vlad Dracul…

film de Gary Shore, avec Luke Evans (Dracula), Dominic Cooper (Mehmet III), Sarah Gadon (Mirena), Charles Dance (le Vampire), Art Parkinson (Ingeras).

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The Lady of the Shroud de Bram Stoker

stokerThe Lady of the Shroud, en français « La Dame au linceul » est un roman de Bram Stoker publié en 1909… et j’avoue que cela me pose un problème…

J’ai téléchargé ce roman grâce à l’application Kindle de ma tablette (et oui, je suis passée du côté obscure de la Force… enfin disons que le numérique, cela veut dire encore PLUS de livres…), gratuitement puisque monsieur Stoker nous a quitté il y a plus de 70 ans, et j’ai commencé la lecture dans la foulée.

Comme Dracula, ce roman nous raconte les aventures de Rupert Saint-Leger, jeune homme d’idéal, de manière épistolaire et par le biais de journaux intimes et de comptes-rendus officiels. Rupert perd sa mère jeune, est élevé par une tante écossaise et superstitieuse sous la direction de tuteurs qui, il faut bien le dire, s’occupe du garçon de très loin (c’est peut-être mieux… certains étant particulièrement imbuvables…). L’un deux cependant, lui lègue sa fortune, sous réserve que le jeune homme (qui dans l’intervalle à beaucoup voyagé) vive un an dans son château des Montagnes bleues, sur la côte de Dalmatie, et aide les montagnards qui sont menacés par les pays voisins, notamment la Turquie…

Rupert s’installe au château et une nuit… une femme portant un linceul apparaît à sa fenêtre et lui demande de la laisser entrer…

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Une autre histoire de vampire ? une revenante amoureuse ? tout autre chose ?… Je ne vous dévoilerai pas la fin de l’histoire, qui est plaisante, il faut bien l’avouer, mais je vous parlerai plutôt de mon étonnement face à l’écriture, à la structure et aux maladresses de ce roman. Qui aime bien châtie, bien comme on dit. Et j’avoue beaucoup aimer Bram Stoker… J’ai ainsi lu non seulement le roman qui a fait sa renommée… vous savez, celui avec un certain comte venue des Carpathes… mais également  Le joyaux aux 7 étoiles et Le repaire du ver Blanc (pour ce dernier, je vous recommande le film avec Hugh Grant… Kitchissime !), ainsi que les nouvelles qui ont pu me tomber sous la main.

9d1ce7627e759556676e0969d5f52d80Quand j’ai ouvert La Dame au linceul, je n’ai pas fait attention à la date d’écriture, j’ai plongé dans l’histoire… Tout en me demandant ou# Stoker voulait m’emmener, car il faut bien l’avouer, toute la première partie du roman ressemble plus à un masculine Jane Eyre (pauvre orphelin), mais raconté par le méchant cousin!… Ensuite vient le testament (enfin, devrais-je dire) puis l’aventure de la dame au linceul… aventure qui se règle, mais le roman continue… On a aussi quelques cours rapides de géopolitique (les vilains turcs voulant envahir la petite république des Montagnes Bleues)… Bref tout se mélange : roman d’éducation, fantastique, d’aventure… et non, je n’ai pas trouvé de raton-laveur !

Bref, si le roman se lit bien (quoique, quand c’est le scribe de l’assemblée locale qui raconte, je me suis beaucoup ennuyée), il est brouillon, il manque de structure… Stoker veut trop en dire. Et l’impression qu’y met alors restée, c’est que ce roman avait du# être écrit quelques années, voire une bonne décennie avant Dracula, qui mai’#trise beaucoup mieux sont sujet et bien non !  12 ans après… Je n’en suis pas revenue…

Voilà, comme quoi, on ne se bonnifie pas toujours comme le bon vin… Quoique Le repaire du ver Blanc fut publié en 1911… Je me demande si cette Dame et son linceul n’ont pas passé des années dans les tiroirs du bureau de l’auteur pour être donnés à l’éditeur dans un moment d’urgence… Si quelqu’un parmi vous mes chers lecteurs a étudié Stoker et peut me renseigner…

Sheridan Le Fanu

lefanudrawingC’est aujourd’hui le 200e anniversaire de la naissance de cet auteur Irlandais.

Je suis certaine que pour ceux qui le connaissent, le premier titre qui vient à l’esprit, c’est bien sûr Carmilla… Cependant, Le Fanu fut plus que prolixe… Citons entre autres L’Oncle Silas, La maison près du cimetière et In a Glass Darkly, dans ma PAL depuis un an et que je me jure de lire le plus rapidement possible… mais voilà, il arrive toujours de nouveaux livres… don’t un hier… mais je n’ai pas besoin de développer sur le sujet, vous voyez parfaitement ce que je veux dire !

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Personnellement, j’ai beaucoup aimé Carmilla (1872), antérieur à Dracula de Bram Stoker, il faut le rappeler. et j’ai très envie de découvrir d’autres textes de Le Fanu.

Et vous, mes chers lecteurs et amis bloggeurs, qu’avez-vous lu du maître irlandais du suspense ?

 

Sherlock Holmes : The Tangled Skein de David Stuart Davies

tangledThe Tangled Skein ou l’écheveau emmêlé

résumé : Automne 1888, alors qu’il vient de conclure avec succès l’étrange affaire du Chien des Baskerville, Sherlock Holmes doit faire face à un mystère encore plus sombre. Plusieurs attentats contre sa vie ne font pas se détourner le détective d’un crime commis à Hampstead Park, un crime commis par une femme qu’on surnomme « la dame fantôme ». Mais ce fantôme est en fait un vampire… Grâce à une rencontre, celle du professeur Abraham Van Helsing, Sherlock Holmes a peut-être une chance de survivre face au plus obscur adversaire de sa carrière, le Comte Dracula…

Les auteurs n’en finissent pas de faire se frotter Holmes à Dracula (en tout bien tout honneur… du moins pour ceux que j’ai lu… )… avec plus ou moins de succès.

J’avais apprécié Les dossiers Holmes-Dracula de Fred Saberhagen, sans que ce soit un grand coup de coeur, je suis plus partagée quant à ce pastiche de David Stuart Davies. Non pas que l’auteur ne soit pas fidèle à Holmes. Ainsi, ce dossier oublié de Watson nous offre l’atmosphère familière du 221B Baker Street, et l’atmosphère soufrée de la Lande de Dartmoor.

L’idée de mêler les conséquences de l’affaire de Baskerville avec les premiers pas du sinistre Comte Dracula en terre d’Albion est loin d’être mauvaise. Dans la première partie de l’aventure, Holmes est un peu moins doué qu’à son habitude, et le brave Watson est sollicité par la providence pour sauver son ami… C’est plaisant, puisque finalement, on découvre que le grand homme est loin d’être infaillible (Cela justifie certainement les reproches de Holmes à son cher biographe, qui tend à passer sous silence les erreurs du maître)… 

Cependant, le choix d’oublier complètement l’oeuvre de Stoker me laisse un peu perplexe : pourquoi utiliser Van Helsing si finalement, il ne fait qu’une petite apparition et que toute l’histoire Canonique du noble transylvanien est finalement niée ?

Je sais que l’histoire de Dracula a été écrite et réécrite de nombreuses fois (comme celle de Holmes d’ailleurs), mais j’ai finalement l’impression que cet écheveau n’était lié que par des fils plutôt faibles en effet – attention, Spoliers en série ! : pourquoi utiliser Stapleton si peu, même si je reconnais qu’il fait lien, ce n’est finalement qu’un lien ténu entre Baskerville Hall et le comte. Le combat final n’est pas assez grandiose à mon goût et sa fin rappelle un peu trop celle de Stapleton dans le Chien… peut-être que finalement, l’histoire pourra reprendre normalement par la suite, avec Mina et Cie, mais ça ne m’a pas semblé original.

J’aurai préféré que Dracula s’évade… vers le roman de Stoker !

 

 

A la recherche de Dracula – Carnet de voyage de Jonathan Harker

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Dracula… J’avoue que parmi les personnages qui habitent l’oeuvre de Bram Stoker, c’est Jonathan que j’aime le moins… Il n’est pas bien malin, notre clerc de notaire, par trop terre à terre d’abord, et par trop « croyant » par la suite. Il est vrai que la rencontre des trois épouses du seigneur (ou … saigneur ? ) valaque n’a pas du lui faire du bien, moralement parlant. Je l’avoue, dans n’importe quelle adaptation, Jonathan Harker n’a pas mes faveurs (encore moins dans la dernière en date… je suis constante dans mes inimitiés). Cependant, cela n’a pas arrêté ma soif de sang… je veux dire de connaissance, bien au contraire, et l’idée qu’on avait découvert le journal intime de Jonathan Harker dans les archives poussiéreuses de l’université d’Exeter m’a mise toute en joie. 

Cependant, ce journal semble vouloir nous prouver que l’oeuvre de Stoker n’est que fiction, et que Dracula n’est qu’un fantasme… La grande force des vampires est de réussir à nous faire croire qu’ils n’existent pas, et il n’y a guère que Lestat de Lioncourt pour vouloir jouer les rockstars (drama queen!). Ainsi, Bram Stoker qui a rendu un service à Harker lui demande de noter ses impressions lors d’un voyage jusqu’en Transylvanie que le jeune juriste doit faire en lieu et place de son employeur. Le romancier, esclave d’Henry Irving comme Reinfield l’était de Dracula, aura matière à nourrir son oeuvre.

Jonathan va donc nous raconter son voyage… et ses rencontres… L’atmosphère de ce texte est réellement fantastique, au sens premier du terme. Harker est-il cerné par le surnaturel ? Son esprit terre-à-terre est-il mis à mal par l’exotisme slave ? Rêve, réalité, cauchemar… Ce qui me faisait peur en ouvrant ce livre, c’est-à-dire relire une nouvelle version de Dracula qui ne serait que faits déjà narrer par l’auteur original, m’a été épargné. Bien au contraire, si on retrouve les éléments de l’oeuvre de Stoker, ils sont traités différemment. Ce Jonathan Harker n’est pas celui de l’écrivain irlandais, pas tout à fait.

S’ajoute à ce texte que j’ai dévoré à belles dents (de vampire), des illustrations simplement magnifiques. Que ce soient les paysages à l’aquarelle, les portraits ou les photographies et les cartes, ce livre est un bel objet. On a réellement l’impression de tenir entre les mains un journal de voyage, bien documenté (quelques recettes nous sont également offertes, ramenées pour la délicieuse Mina) qui pourrait être celui d’un voyageur de cette époque traversant l’Europe d’Ouest en Est, soulignant bien la différence entre la vieille Angleterre et la superstitieuse Roumanie.

Les auteurs, Françoise-Sylvie Pauly (pour le texte) et Pascal Croci (pour les illustrations), ont réussi l’impensable… Me faire apprécier Jonathan Harker ! (apprécier, pas aimer, il ne faut quand même pas exagérer).

Présentation éditeur : En 1999, le jeune Miles Alastair James effectue un remplacement à la bibliothèque d’Exeter, dans le Devon. Il passe ses journées aux archives, où il a la charge de trier les ouvrages les plus détériorés. Au cours d’une séance de « dépousiérage », il découvre un singulier journal, celui d’un certain Jonathan Harker, lequel inspira l’écrivain Bram Stoker pour l’écriture de son roman Dracula, publié en 1897. La lecture de ce carnet nous plonge au coeur du mythe du vampire ; jour après jour, sans le savoir, Jonathan s’enfonce un peu plus dans les ténèbres…

pour vous procurer le livre sur le site de l’éditeur Le Pré au Clercs :  A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker