Les autres (Others) de James Herbert

1010586-gfVoici une lecture des plus perturbantes… J’avoue que James Herbert a réussi son pari avec moi, j’en suis ressortie troublée.

Résumé : Né avec de terribles difformités, résultant d’une vie passée dissolue qu’il ignore, le détective Nicholas Dismas, compense la dureté de sa vie par un humour désabusé et la compagnie de drogues et d’alcool. Engagé pour retrouver un bébé enlevé à la naissance à sa mère, il lève peu à peu le voile sur des faits troublants ayant eu lieu dans le milieu hospitalier et est assailli par des manifestations paranormales.

Honnêtement, l’idée de Rédemption, c’est bien jolie (pas de spoiliers, tout est dans le premier chapitre…), mais le pauvre Dismas qui avait dans sa précédente existence la beauté du diable n’est pas aidé par les Anges qui le renvoient sur terre… J’ai l’impression que les Célestes s’offrent une distraction sur ce coup-là, plus qu’une rédemption… Nicholas Dismas, privé à Brighton est borgne (bon, ce n’était pas à la naissance…), bossu, difforme… Mais intelligent, brilliant, et bon… Je trouve cela un peu fumeux… L’idée que la souffrance le rend bon alors que la vie facile et la beauté avait fait de lui un monster (Pascal, passez votre chemin, je ne suis toujours pas d’accord avec vous… ni avec les Jésuites, ni avec toutes autres prédestinations, religion, idée de souffrance pour se racheter…. bla bla bla… mais ce n’est que mon avis… pas pressée de vérifier!) 19_others

 En dehors de cette cosmologie qui n’est pas du tout à mon goût, le roman de James Herbert est un brilliant polar teintée d’une touche de surnaturel… et encore, un surnaturel que beaucoup pensent possible (transmission de pensée, par exemple)… et quant aux autres, ils existent bien dans la réalité… et on leur a fait subir les mêmes horreurs quand on y réfléchit… Herbert avait fait ses recherches pour écrire un livre choquant, plus réaliste que fantastique, et qui ne laisse pas indifférent. 

Saint Basile… patron des détectives !

Basil_RathboneJ’adore regarder les prénoms dans le calendrier, histoire de trouver des idées de chroniques… Comme si j’en avais besoin !

Cependant, la Saint Basile me permet de mettre cette année 2014 sous le signe de Sherlock Holmes (Arsène qui est gentleman, m’en excusera).

Dans le trio gagnant des interprètes du héros de Conan Doyle, Basil Rathbone a une place plus qu’importante, prépondérante, dirai-je. 17 fois Holmes sur grand et petit écran, il est incontournable aux côtés de Jeremy Brett et de Benedict Cumberbatch. Et, il était là le premier !

Certes, certes, les aventures de Sherlock Holmes ont commencé à l’époque du muet (un comble pour un détective à la parole si facile), mais Rathbone est l’image qui est restée bon nombre d’années, avant que Jeremy Brett ne lui raffle la couronne puis que le détective entre dans le 21ème siècle avec Cumberbatch et son smart-phone. Et, ce n’est pas qu’Holmes, l’image de Watson a beaucoup pâti, de l’interprétation et de la physionomie de Nigel Bruce qui fut un biographe plutôt balourd… Merci à Messieurs Gatiss et Moffat pour s’être rappeler que ce brave John était quand même un militaire qui avait connu le feu de l’action.

mais revenons à Basil Rathbone… Né en Afrique du Sud en 1892, Rathbone rêva très vite d’une carrière Annex - Rathbone, Basild’acteur (et avoir un cousin dans le théâtre, ça aide… même si on a en sus un père réprobateur…). D’abord acteur Shakespearien, puis héros de guerre, son premier film fut une romance muet (mais certainement lacrimal), Innocent (1921).  Les plus cinéphiles se souviendront de lui dans Capitaine Blood (1935) aux côtés d’Errol Flynn, dans Les aventures de Robin des bois (1938), où il est le vilain Gisbourne, toujours face à Errol Flynn. Il fut de tous les classiques : Roméo et Juliette (1936), Anna Karenine (1935) ou le Signe de Zorro (1940 – donc, non, pas celui avec Antonio Banderas, mais plutôt Tyrone Power). Beaucoup de rôle de méchants, puis finalement Holmes à partir de 1939 avec Le Chien des Baskerville, et pour 14 films en sept ans (et de nombreuses émissions radio).

L’héritage de Basil Rathbone sous la casquette de Holmes, ce fut aussi le film de Disney, Basil détective privé (Basil, the Great Mouse détective – 1986), prouvant bien qu’il avait laissé sa marque sur le personnage.

Basil détective privée

Basil of Baker Street et le docteur David Q. Dawson

Ayant vu Dressed to Kill (si vous avez envie de découvrir ou redécouvrir ma chronique, suivez le lien du titre), j’avoue que Mr. Rathbone est un bien sympathique Holmes (même si son Watson me porte sur les nerfs), et il serait bien agréable en 2014 d’en apprendre un peu plus sur lui.

Vous pouvez commencer, comme moi, par la chronique de notre Consulting Blogger éclairé sur le film Le Train de La Mort, et ensuite, l’aventure mes amis, puisque, The Game is back on  😉 .

le chien des baskerville blog

Maurice Leblanc et Arsène Lupin… le syndrome Watson ?

Le problème dans la relation entre créateur et créature est très présent dans le cycle d’Arsène Lupin.

Si beaucoup d’auteurs se sont vus éclipsés par leur création, Leblanc est un cas à part : il s’incarne dans les aventures de son héros en tant que biographe et ami. Lupin, pourtant, fut selon sa propre expression, son « poignard d’Ingres »…

doyle

Arthur Conan Doyle & Maurice Leblanc

Maurice Leblanc n’est pas seulement l’auteur dans les aventures du gentleman-cambrioleur, il est personnage. Dès la première nouvelle, il reprend la plume à Lupin pour conclure l’aventure : « C’était ainsi qu’un soir d’hiver, Arsène Lupin me raconta l’histoire de son arrestation. » (l’Arrestation d’Arsène Lupin) Première erreur, d’une certaine façon, puisque par cette simple phrase, il libère le turbulent cambrioleur, sous-entend l’évasion, et d’autres aventures : « Le hasard d’incidents dont j’écrirai quelque jour le récit avait noué entre nous des liens… dirais-je d’amitié ? Oui, j’ose croire qu’Arsène Lupin m’honore de quelque amitié ».(idem) Par cette simple déclaration, c’en est fait de Leblanc : Il sera le docteur Watson d’Arsène Lupin, son « porte-plume » (Francis Lacassin).

Leblanc apparaît, dans bon nombre d’aventures de son héros : il assiste à la rencontre entre Isidore Beautrelet et un Arsène Lupin revenu d’entre les morts, il accompagne Arsène dans les trois premières nouvelles des Confidences, il déjeune avec le gentleman quand celui-ci aperçoit Sholmès qui entre dans le restaurant… L’auteur devient personnage, témoin des prouesses de sa créature, y participant parfois. Il est lié aux romans au point de permettre à Lupin d’écrire une préface à l’une de ses propres aventures : « Je voudrais marquer ici que, tout en appréciant comme il convient, et en certifiant comme conformes à l’exactitude les aventures qui me sont attribuées par mon historiographe attitré, j’apporte néanmoins certaines réserves sur la façon dont il présente ses livres. » (La Cagliostro se venge)

Leblanc et Jean Daspry : Leblanc personnage de roman (Attention, spoilers!)

´;ion Í8ÐØ4ionLeblanc est à la fois auteur et acteur des aventures d’Arsène Lupin. La promesse qu’il fait à la fin de la première nouvelle, nous raconter la genèse de son amitié avec le gentleman, est tenue dans la nouvelle « Le sept de coeur »(Les Confidences d’Arsène Lupin) : « Une question se pose et elle me fut souvent posée : « Comment ai-je connu Arsène Lupin ? […] C’est par hasard que j’ai été mêlé à une de ses plus étranges et de ses plus mystérieuses aventures, par hasard enfin que je fus acteur dans un drame dont il fut le merveilleux metteur en scène ».

Leblanc donne les rênes de l’aventure à Lupin où plutôt à Jean Daspry, car cet ami de l’auteur prend bien vite possession de l’aventure. Apparement point de Lupin dans cette nouvelle. Nous assistons à l’enquête que mènent de concert Leblanc et Daspry sur un mystère qui touche le journaliste, ou tout au moins, la maison qu’il loue. Dès le début, Daspry prend le pas. C’est lui qui découvre un rapport entre le drame et un sous-marin allemand, lui qui interroge, lui qui trouve le corps de l’ingénieur… Bref, à chaque moment important de l’histoire, il est là, actif. Quant à Leblanc, s’il l’accompagne, il tombe malade juste au moment où son ami désire explorer la maison. enfin, acte d’importance, l’écrivain l’invite à assister à l’affrontement final provoqué par le mystérieux personnage qui domine toute l’affaire, mystérieux personnage qui n’est autre qu’Arsène Lupin alias Jean Daspry !

Dans toute la nouvelle, Leblanc s’incarne réellement en alter ego, non de Lupin, mais de Watson. Manipulé de bout en bout de l’aventure, il acquière cependant le droit de la connaître dans son entier: « Mon Dieu ! comme cette affaire vous intéresse !

– Elle me passionne.

– Eh bien ! tout à l’heure, quand j’aurai reconduit madame Andermatt et fait porter à l’Echo de France le mot que je vais écrire, je reviendrai et nous entreront dans le détail. »

Leblanc, personnage de roman.

Leblanc ouvre la voie à un grand nombre d’interférences entre créateur et créature. Souvent, lorsqu’il fait partie de l’aventure, il invite le lecteur dans son cabinet de travail, endroit où on découvre Lupin, bavardant avec son ami et biographe : « Lupin, racontez-moi donc quelque chose.

– Eh ! que voulez-vous que je vous raconte ? On connaît toute ma vie ! me répondit Lupin qui somnolait sur le divan de mon cabinet de travail. » (« les jeux du soleil », Confidences »)

Un tel degré de complicité et d’intimité fait entrer l’auteur dans sa création de manière indéfectible. Le « je » devient personnage. Leblanc est un confident pour Lupin qui prend un grand plaisir à se mettre en scène. Pourquoi aurait-il convoqué Beautrelet chez Leblanc, sinon ?

Et pour les lecteurs, Leblanc est plus un personnage qu’un auteur, c’est de sa faute : Si « la rencontre entre le créateur et sa créature, ne s’était produite qu’une seule fois, passe encore. Mais Leblanc a répété à deux ou trois reprises le processus et ce, dès le premier tome des aventures d’Arsène Lupin, gentleman cambrioleur. Après cela, comment en vouloir aux lecteurs ? Voyez Dieu : s’abaisse-t-il en permanence à venir discuter le coup avec ses propres créatures ? » (Robert Deleuze, Les Maîtres du roman policier)

Victime de sa créature ?

12« C’est lui qui s’assied à cette table quand j’écris. Je lui obéis… Il n’est pas mon ombre. Je suis son ombre », déclarait Maurice Leblanc. Aux vues de ses paroles, on a vraiment l’impression que Lupin est pour l’auteur son Mr Hyde.

Il faut cependant tempérer cette légende tenace. certes, Leblanc rêvait d’égaler Flaubert et Maupassant, certes, il aurait souhaité pour ses romans psychologiques un plus grand retentissement, mais les années passées à écrire les aventures de son héros fétiche ont changé ces sentiments. Plus âgé, c’est un Maurice Leblanc apaisé qui déclare : « je ne regrette plus mes romans psychologiques. La valeur ne tient pas au genre littéraire que l’on traite, mais à la façon dont on le traite. Mais j’ai mis beaucoup de temps à me contenter d’être le père d’Arsène Lupin. Maintenant j’en juge tout autrement. » (Une heure avec Maurice Leblanc, Père d’Arsène Lupin – Les Nouvelles littéraires, 6 juillet 1935, propos recueillis par Frédéric Lefèvre).

Après tout, car, quoi qu’on en dise le succès de Lupin, c’est celui de Leblanc…

Raymond Burr alias Perry Mason

rb&Aujourd’hui, Raymond Burr aurait eu 96 ans, je viens de le lire sur un site bien connu consacré au cinéma… L’acteur nous a quitté il y a 20 ans déjà (le 12 septembre 1993), après une carrière riche d’une soixantaine de films et d’autant de téléfilm et de séries TV. Il est surtout connu pour avoir été L’Homme de Fer dans la série du même nom.

Mais pour moi, c’est le personnage de Perry Mason, autre avocat, qui restera.  

 

timbre canadien de 2008

Timbre canadien édité en 2008 : Où l’on voit l’impact du personnage.

Oui, Perry Mason, héros de l’écrivain prolifique d’Erle Stanley Gardner a qui on doit également L’étonnante détective Bertha cool (sous le pseudonyme de A.A. Fair) …

Perry Mason, avocat, détective, prêt à quelques accommodations pour sauver son client, toujours innocent.

Détective et justicier qui connut sur papier plus de 80 aventures (romans et nouvelles), une dizaine de films et qui restera pour le petit écran la pierre fondatrice de la série judiciaire…

 

 

screenland_pic4

Raymond Burr « dans le civil », je pense

 

 

Théâtre : Arsène Lupin contre Herlock Sholmès

Je me posais la question… Y a -t-il encore des gentlemen-cambrioleurs aujourd’hui ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique, mais d’ores et déjà, je peux dire oui, car il y en a encore un qui passionne, et qui renaît sans … Lire la suite