Sherlock Holmes : The Tangled Skein de David Stuart Davies

tangledThe Tangled Skein ou l’écheveau emmêlé

résumé : Automne 1888, alors qu’il vient de conclure avec succès l’étrange affaire du Chien des Baskerville, Sherlock Holmes doit faire face à un mystère encore plus sombre. Plusieurs attentats contre sa vie ne font pas se détourner le détective d’un crime commis à Hampstead Park, un crime commis par une femme qu’on surnomme « la dame fantôme ». Mais ce fantôme est en fait un vampire… Grâce à une rencontre, celle du professeur Abraham Van Helsing, Sherlock Holmes a peut-être une chance de survivre face au plus obscur adversaire de sa carrière, le Comte Dracula…

Les auteurs n’en finissent pas de faire se frotter Holmes à Dracula (en tout bien tout honneur… du moins pour ceux que j’ai lu… )… avec plus ou moins de succès.

J’avais apprécié Les dossiers Holmes-Dracula de Fred Saberhagen, sans que ce soit un grand coup de coeur, je suis plus partagée quant à ce pastiche de David Stuart Davies. Non pas que l’auteur ne soit pas fidèle à Holmes. Ainsi, ce dossier oublié de Watson nous offre l’atmosphère familière du 221B Baker Street, et l’atmosphère soufrée de la Lande de Dartmoor.

L’idée de mêler les conséquences de l’affaire de Baskerville avec les premiers pas du sinistre Comte Dracula en terre d’Albion est loin d’être mauvaise. Dans la première partie de l’aventure, Holmes est un peu moins doué qu’à son habitude, et le brave Watson est sollicité par la providence pour sauver son ami… C’est plaisant, puisque finalement, on découvre que le grand homme est loin d’être infaillible (Cela justifie certainement les reproches de Holmes à son cher biographe, qui tend à passer sous silence les erreurs du maître)… 

Cependant, le choix d’oublier complètement l’oeuvre de Stoker me laisse un peu perplexe : pourquoi utiliser Van Helsing si finalement, il ne fait qu’une petite apparition et que toute l’histoire Canonique du noble transylvanien est finalement niée ?

Je sais que l’histoire de Dracula a été écrite et réécrite de nombreuses fois (comme celle de Holmes d’ailleurs), mais j’ai finalement l’impression que cet écheveau n’était lié que par des fils plutôt faibles en effet – attention, Spoliers en série ! : pourquoi utiliser Stapleton si peu, même si je reconnais qu’il fait lien, ce n’est finalement qu’un lien ténu entre Baskerville Hall et le comte. Le combat final n’est pas assez grandiose à mon goût et sa fin rappelle un peu trop celle de Stapleton dans le Chien… peut-être que finalement, l’histoire pourra reprendre normalement par la suite, avec Mina et Cie, mais ça ne m’a pas semblé original.

J’aurai préféré que Dracula s’évade… vers le roman de Stoker !

 

 

Sherlock Holmes : The Shadow of the Rat de David Stuart Davies

shadow of the ratSherlock Holmes face à la terrifiante affaire du rat géant de Sumatra.

Résumé : un corps trouvé flottant dans la Tamise se révèle contaminer par la peste bubonique. Holmes et Watson partent en quête de réponse dans un club clandestin qui, entre autres perversions, organise des combats de rats. Holmes, comme à son habitude, décide de suivre une piste en solitaire, et disparaît… Watson part à sa recherche, mais ne retrouve pas un ami, mais un ennemi. Holmes est sous le contrôle de l’ennemi, et Watson va devoir sauver son ami avant que tout deux puissent se porter au secours de l’empire Britannique !

Holmes et l’hypnotisme… Quelle bonne idée ! Ainsi, l’esprit d’airain du détective n’est finalement pas infaillible… et lui qui se moquait de la magie aurait dû réfléchir à deux fois avant de dénigrer l’art de la suggestion. David Stuart Davies nous offre un Holmes plus vulnérable, certes, mais surtout un morceau de bravoure de la part de notre cher Watson !

C’est un plaisir de voir le bon docteur prendre l’initiative (contrait et forcé, c’est vrai), et de se rappeler qu’avant d’être le pantouflard de Baker Street (vilains films des années 50 qui nous ont induit en erreur), Watson était un soldat, un homme d’action. 

L’ennemi, une belle comtesse étrangère à la tête d’une association criminelle, est assez fascinante, et l’intrigue faite de manipulations mentales et de manipulations génétiques (pour obtenir un bon gros rat cannibale…) est bien ficelée. Une lecture que je recommande (malheureusement pas traduite selon mes sources, je présente mes excuses pas avance au Cannibale Lecteur).

lectures de Janvier 2014

Le mois de Janvier peut-être qualifié d’orgie livresque aux vues de la liste qui suit… L’enthousiasme pour la pile de livres arrivés à Noël, sans doute… Certains ont déjà leurs chronique, auxquelles, je vous renvoie. J’ai été très infidèle à Arsène ce mois-ci, les livres Holmésiens ayant été légion sous le sapin :

Sherlock Holmes and the Hentzau affair de David Stuart Davies, Le Mystère Sherlock de J.M. Erre et Les Exploits de Sherlock Holmes d’Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr (chronique à venir). Enfin, chez J.M. Erre, Lupin n’est pas loin malgré tout…

hentzau

In English HERE

mystère sherlock

j’en suis revenue au gentleman-cambrioleur grâce à  Arsène Lupin de A à Z de Philippe de Côme et quelques relectures (notamment Arsène Lupin contre Herlock Sholmès… allez donc faire un tour du côté de ma page Les Aventures d’Arsène Lupin pour en savoir plus!)

al de a à zEnsuite, ce fut une lecture « sérieuse » en rapport avec L’ami Arsène, puisqu’elle concernait le créateur d’un de ses illustres émules, Edgar Pipe. Arnould Galopin de Pierre Chevallier retrace la vie et les oeuvres d’un auteur populaire injustement oublié. Une chronique complète arrivera à l’occasion du 151ème anniversaire de sa naissance, le 9 février prochain.

couverture biographie

J’ai continué à revisiter mes classiques avec La princesse de Montpensier de Mme de Lafayette (suivi de La Comtesse de Tende). J’étais curieuse de lire ce court texte depuis que j’avais vu le film de Bertrand Tavernier (chroniqué ICI). J’avoue que le film a offert un souffle épique à ce texte court qui  est plus éducatif qu’épique (l’adultère à l’époque, on ne plaisantait pas  avec ça 😉 ).

montpensierPrésentation éditeur :  A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu’elle l’aime aussi, la jeune fille est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu’il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d’une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n’est pas morte.
Publié en 1662, le court récit de La Princesse de Montpensier fonde l’art classique de la nouvelle. Plus concise encore, et sans doute écrite la première, La Comtesse de Tende, qui resta inédite jusqu’au XVIIIe siècle, raconte elle aussi l’histoire d’un amour adultère, mais d’une noirceur plus grande. Car la noblesse et la magnificence des personnages ne doivent pas nous tromper. Mme de Lafayette jette sur la condition humaine un regard sombre et les deux héroïnes sont précipitées à l’abîme : La Princesse de Clèves leur fera bien plus tard écho.

lartJ’ai poursuivi dans le sérieux avec L’art d’avoir toujours raison d’Arthur Schopenhauer. Je ne sais pas si grâce au philosophe allemand j’aurais toujours le dessus dans une discussion (pas sûre…), mais j’admire l’art de la dialectique avec laquelle il prouve que c’est faisable (même si parfois il faut user de la mauvaise foi et du mensonge… la rhétorique est aussi une guerre!). Attention, ne pas prendre ce livre pour une lecture détente, vous risqueriez d’en ressortir avec un gros mal de tête (ou d’abandonner tout simplement) !

Présentation éditeur : L art d avoir toujours raison est un précis à usage des disputeurs, des contradicteurs et de toute personne ayant pour but de faire éclater la grande vérité (réelle ou fantasmée) de ses propres thèses, et de faire tomber les arguments fallacieux de ses adversaires, par des techniques applicables en tout lieu et en toute époque. 
Très argumenté, brillamment structuré, et ne manquant pas d humour, ce texte fait montre d une grande culture, d une belle clarté, et d une certaine ironie, qui vise en transparence la mauvaise foi de chacun de nous.

Après une telle lecture, il fallait bien rire un peu. En dehors du roman Le père Denoël est-il une ordure ? de Gordon Zola que j’ai chroniqué au terme de ma lecture, j’ai également lu Etat Critique du même auteur (chronique à venir).

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J’ai ensuite basculé du côté obscur, mon autre passion (si on oublie Arsène Lupin, Queen, les teckels… soit, une de mes autres passions !), le fantastique, le surnaturel et l’horreur (rire démoniaque). Vous avez pu lire ma critique de The Woman in Black de Susan Hill, associée à des réflexions sur son adaptation théâtrale et cinématographique.

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Je publierai dans les semaines à venir une chronique de La Vouivre de Marcel Aymé, puisque j’ai enfin lu le roman, après avoir vu le film de Georges Wilson il y a quelques mois. Là aussi l’adaptation est au coeur de l’article. 

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Toujours à venir, une chronique de A la recherche de Dracula . Carnet de voyage de Jonathan Harker de Pascal Croci et Françoise-Sylvie Pauly, un très beau livre qui mêle textes et dessins et revisite le voyage de Jonathan Harker vers les Carpates du seigneur de la nuit… (Chronique : ICI)

A la recherche de Dracula, carnet de voyage de Jonathan Harker

Enfin, dernier livre de cette longue liste, The Hobbit de J.R.R. Tolkien. J’ai lu le roman en version française il y a des années, au moment de la sortie de la trilogie du Seigneur des anneaux, je pense.  J’ai eu envie de découvrir le texte original à cause de la seconde trilogie qui semble s’annoncer sous les meilleurs hospices. Le premier film est très fidèle à l’oeuvre, avec la patte de Peter Jackson en prime, et je suis impatiente de voir le second (en V.O. ce qui explique que ce n’est pas encore fait). Le roman est charmant, porte en germe le Seigneur, même s’il est bien plus léger, destiné aux enfants, et Bilbo est un héros bien sympathique, puisque le pantouflard hobbit se révèle finalement – à sa propre surprise – un grand aventurier…

Présentation éditeur : Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux. C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug… Prélude au Seigneur des anneaux, Bilbo le Hobbit  a été vendu à des millions d’exemplaires depuis sa publication en 1937, s’imposant comme l’un des livres les plus aimés et les plus influents du XXIème siècle.

hobbit

Bonne lecture !

Sherlock Holmes and the Hentzau affair de David Stuart Davies

hentzau

In English : HERE

Depuis des années, Le Prisonnier de Zenda d’Anthony Hope paresse sur mes étagères, attendant d’être lu. Et maintenant, à cause de cette aventure de Sherlock Holmes créée par David Stuart Davies, le Prisonnier de Zenda est devenu une priorité.

L’affaire Hentzau est une très jolie surprise parmi les nombreux Holmésiens que j’ai lu (ou que je lirai). Mon article ne pêchera donc pas par la longueur, puisque je n’ai pas matière à me plaindre et vous savez que je déteste ça 😉 .

Présentation : Le Colonel Sapt, membre de la Cour Ruritanienne arrive en Angleterre pour une mission secrète qui doit sauver son pays de l’anarchie. Il doit convaincre Rudolph Rassendyll de prendre la place du roi une fois de plus, le souverain étant convalescent après une grave maladie. Mais Rassendyll a mystérieusement disparu. En désespoir de cause, Sapt consulte Holmes qui, accompagné de son fidèle Watson, entreprend le voyage jusqu’en Ruritanie pour tenter de déjouer les plans de Rupert de Hentzau qui veut le trône.

Sous la plume de  David Stuart Davies on quitte la douillette sécurité de Baker Street pour s’aventurer dans la sombre forêt de Zenda en Ruritanie. De quelques aventures à Londres jusqu’à un pays dans la tourmente, Davies nous rappelle que Holmes n’est pas seulement un cerveau, un génie, mais un homme d’action. Ce n’est pas toujours le cas avec les pastiches, mais en lisant L’Affaire Hentzau, j’ai vraiment éprouvé le sentiment que c’était le cher Watson qui me racontait cette aventure tirée d’un de ses dossiers secrets. Holmes et Watson sont fidèlement dépeints et placé dans une situation inhabituelle, où Holmes est toujours aussi étonnant, agissant pour protéger une monarchie et sa reine des agissement d’un intelligent et démoniaque ennemi. C’est un mélange entre l’aventure et le mystère. N’oublions pas que durant le grand Hiatus, Sherlock Holmes a vécu un certain nombre d’aventures, tout autour du monde, de Lhassa à Khartoum.

Quitter Londres, quitter l’Angleterre est une bonne idée de la part de l’auteur. J’ai vraiment apprécié les petits détails de ce voyage dans l’exotisme de l’Europe de L’Est (comme les difficultés de Watson avec le petit-déjeuner continental qui sont vraiment amusantes pour une personne qui vit sur le continent!), comme j’ai apprécié une bonne intrigue qui réserve des surprises jusqu’à la fin.

Ce pastiche mérite qu’on s’y intéresse, et je suis maintenant impatiente de lire The Shadow of the Rat et The Tangled Skein (du même auteur) qui attendent sur mes étagères, mais pas avant d’avoir lu Le Prisonnier de Zenda !

Sherlock Holmes and the Hentzau Affair by David Stuart Davies

hentzau

For years now, The Prisoner of Zenda (by Anthony Hope) is on my bookshelves, waiting to be read… And, now, because of David Stuart Davies’ Sherlock Holmes and the Hentzau Affair, it will be soon.

The Hentzau Affair was a very nice surprise among the numerous pastiches of Sherlock Holmes I have (or I will) read. So, my article won’t sin because of its lenght because I have nothing to complain about… you know I hate that 😉 .

Presentation : Colonel Sapt of the Ruritanian Court journeys to England on a secret mission to save the country from anarchy. His mission is to engage the services of Rudolph Rassendyll once more to impersonate the King while the monarch recovers from a serious illness. But Rassendyll has mysteriously disappeared. In desperation, Sapt consults Sherlock Holmes, who, with his faithful companion Watson, travels to the Kingdom of Ruritania in an effort to thwart the plans of the sheming Rupert of Hentzau in his bid for the throne.

With David Stuart Davies’ quill, we leave the cosy security of Baker Street to wonder in the dark forest of Zenda in Ruritania. From some adventures in London to a country in jeopardy, Davies remember us that Holmes is not only a brainy man, a genius, but a man of action. It’s not always the case with pastiches, but reading « The Hentzau affair », I really felt it was Dear Watson telling me an adventure from one of his secret files. Holmes and Watson are faithfully depicted and placed in a different situation, where Holmes is still is amazing self, acting to protect the monarchy and its Queen from a very evil and smart foe. It’s a mix between adventure and mystery and Sherlock Holmes, don’t forget it, live some adventures during the great Hiatus all around the world from Lhassa to Khartoum.   

Being out of London, out of England is a smart move from the writer. I really enjoy the small details of this Easter Europe exotism (like Watson’s difficulties with continental breakfast, quite priceless… for a continental person!) as the good plot with surprises till the end. 

This pastiche really worth reading, and I am now eager to read The Shadow of the Rat and The Tangled Skein (by the same David Stuart Davies) who wait on my bookshelves, but after The Prisoner of Zenda!