Tout le monde connait Agatha Christie, Poirot et Marple… Dame Agatha a même eu les honneurs d’un épisode de Doctor Who, ses romans sont traduits dans des dizaines (centaines ?) de langues et sa domination sur l’univers du roman policier n’est plus à prouver.
Mais qu’en est-il de Charles Exbrayat et de son Imogène ? de son commissaire Tarchinini ? Encore plus compliqué, qui peut citer un roman d’Arnould Galopin ? qui peut citer, mis à part « les disparus de Saint-Agil », une oeuvre de Pierre Very ?…
et oui !
Même mon très cher Maurice Leblanc connait les affres de l’oubli. Pour preuve, j’ai de mes yeux vus un candidat à un jeu télévisé sécher face à la question « Qui est l’auteur des aventures d’Arsène Lupin? » Imaginez mes cris de rages devant mon poste… Je ne suis pas fière… Enfin, je suis toujours très fâchée après ledit candidat (et cela fait des années…).
Je connais également quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de Conan Doyle… mais là c’est incurable, donc passons!
Certes, certes, la littérature moderne foisonne, j’essaie même de m’y faufiler en rêvant de best-sellers et autre succès de librairie… Mais ne devons nous pas respecter nos grands anciens ?
oui, Maupassant, Saint-Simon, Homère sont de grands auteurs à qui personne n’oserait discuter le statut alors pourquoi, dans l’humble monde du roman populaire, policier, d’aventure et de science-fiction, il y a de grands anciens, des monstres sacrés qui ont marqué leur époques mais qui pour des raisons plus ou moins obscures ont été totalement oubliés.
Si on commence à rendre à César… pardon, à Leblanc, le mérite de ses textes non-lupinien. Si on reconnait enfin son talent, il en est d’autres qu’il faudrait redécouvrir. Ainsi, mon cher Vicomte Alexis de Ponson du Terrail a longtemps était méprisé par la critique alors qu’en quarante ans d’existence il avait écrit des dizaines de feuilletons que les lecteurs des journaux attendaient fébrilement. De son vivant, il était un stakhanoviste heureux de la littérature… Son seul tort ? être mort trop tôt (en tentant de protéger son pays, pendant la guerre de 70), ce qui fait que les jaloux s’en sont donnés à coeur joie et l’ont poussé dans l’oublie cruellement et injustement!
Prenons un autre exemple, Pierre Véry… Pierre Thiry, auteur du Mystère du Pont Gustave Flaubert, me disait justement que l’étoile de Véry avait pâli du fait d’une classification
étrange… auteur pour enfant… certes, il a écrit Les disparus de Saint-Agil… mais c’est un roman parmi d’autres! il ne viendrait à l’idée de personne de qualifier Stephen King d’auteur pour enfant parce que, au milieu de sa production pléthorique, il a commis un ou deux volumes pour la jeunesse…
voilà donc quelques raisons qui ont poussés des plumes talentueuses vers l’oubli ou le placard. Certaines reviennent, grâce à des passionnés, d’autres auraient besoin d’un coup de pouce. Pourquoi en parler ici ? parce que tous ces auteurs – enfin certains, pas tous ; beaucoup – ont nourri ma plume… et bien d’autres plumes anonymes ou célèbres aujourd’hui, et qu’il faut leur rendre juste et se laisser tenter par eux. Au milieu de vos lectures de jeunes auteurs ou de vieux briscards de la littérature contemporaines, donnez une chance à ces oubliés, à ces déconsidérés, à ces mal-aimés…
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Arsenic et Boutons de manchette
(pour amoureux de la littérature populaire)
et les curieux qui voudraient la découvrir !