La souplesse du Dragon de Cyrille J.-D. Javary

la souplesse du dragonLa souplesse du Dragon de Cyrille Javary, sous-titré Les Fondamentaux de la culture chinoise, nous présente une réflexion sur cette société, incluant une comparaison avec le monde occidental. Il en ressort un fait flagrant : nous ne fonctionnons pas du tout de la même façon, voire nous fonctionnons à l’inverse !

présentation éditeur : On ne pense pas, on n’imagine pas, on ne sent pas de la même façon en Chine et en Occident. Ce constat déroutant doit nous interpeller : notre vision du monde n’est pas universelle, elle est un héritage culturel qui imprègne notre quotidien autant que notre philosophie. Nous avons donc tout à apprendre d’un monde si différent et qui entend aujourd’hui jouer un rôle de premier plan. Cyrille Javary, dont on connaît par ses nombreuses publications le talent d’initiateur à la culture chinoise, nous livre ici une synthèse à la fois profonde et ludique des dynamiques à l’œuvre dans le « penser » chinois. Ce n’est pas l’essence des êtres et des choses qui est centrale dans cette perception du monde, mais le changement incessant, la dialectique féconde entre Yin et Yang, le subtil balancement entre Terre et Ciel. De ces entre-deux omniprésents jaillit un rapport particulier à l’espace et au temps, une vision originale de la civilisation, de la spiritualité et de la politique. Cyrille Javary nourrit son propos de mille anecdotes du quotidien, mais aussi de la grande Histoire de la Chine, pour nous faire découvrir de l’intérieur cette civilisation à la fois antique et ultra-moderne. 

J’ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique, et je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour cette plongée dans le monde de la pensée chinoise qui m’a appris pas mal de choses. Cependant, j’ai quelques réserves quant à cet essai. S’il est très intéressant, je le trouve trop foisonnant, à vouloir trop en dire, on en dit parfois pas assez… Au contraire, l’auteur maîtrisant son sujet (il fait de nombreux renvois à ces précédents ouvrages), j’ai parfois eu du mal à le suivre sur certains points : et oui, de la culture chinoise, je ne connais pas grand-chose, si ce n’est ce que la télévision a bien voulu m’en dire (je ne crois pas avoir lu un seul auteur chinois … ), donc par moment, j’ai haussé le sourcil en me demandant de quoi on me parlait (je connais quand même la révolution culturelle, Mao et Confucius, il ne faut pas exagérer), mais j’avoue, j’attendais un livre de « vulgarisation », comme on dit, et la 4ème de couverture me promettait des anecdotes (il y en a, mais peu), donc je suis un peu déçue.

J’ai été très intéressée par ce qu’on nous dit du Ying et du Yang (beaucoup plus complexe que la simplification occidentale veut le faire croire), mais le chapitre consacré aux jeux de société (comme mode de pensée) m’a profondément ennuyée… Trop long, trop complexe. Donc, en résumé, il faudrait peut-être commencé par des textes plus abordables quand on ne connait vraiment rien de la pensée chinoise. Si j’ai découvert bons nombres de réflexions intéressantes sur la société chinoise, je pense que ce livre est destinée à ceux qui la connaissent déjà un peu, et qui veulent parfaire leurs connaissances, approfondir.

Pour retrouver le livre sur Babelio, c’est par ici :bab

Arnould Galopin, illustre inconnu

couverture biographie C’est aujourd’hui le 151ème anniversaire de sa naissance, mais qui se souvient d’Arnould Galopin?

Pourtant, pendant 30 ans, cet « illustre inconnu » d’aujourd’hui fut un feuilletoniste infatigable qui livra des milliers d’épisodes de romans fantastiques, d’aventures, historiques, à l’attention des grands et des petits… La renommée est une bien inconstante maîtresse, et 80 ans après sa mort (le 9 décembre 1934), peu savent encore qui était ce prolixe écrivain normand…

Jusqu’à l’année dernière, Arnould Galopin était simplement pour moi le « papa » d’un gentleman-cambrioleur qui s’était confortablement installé dans les pages de mon essai, Edgar Pipe. J’avais passé quelques heures charmantes à lire les aventures de ce brillant aigrefin, qui souffrait de malchance chronique, pas par manque de talent, mais plutôt parce qu’il semblait tellement réel (c’est d’ailleurs comme tel que Galopin l’avait présenté dans ses premières livraisons… se faisant biographe, à l’instar d’un de ses condisciples de lycée, un certain Maurice Leblanc !). J’avais bien sûr était un peu déçue de ne pas trouver d’informations sur l’auteur, mais étant pour ainsi dire, noyée sous les gentlemen-cambrioleurs, j’en avais pris mon parti. Donc, Galopin (au nom si charmant…) était le père d’Edgar Pipe et d’un certain Docteur Oméga qui avait fait les beaux jours de la presse française, l’épitaphe était mince… 

C’est l’amour de la littérature populaire et de tendres souvenirs de lectures enfantines qui ont conduits M. Pierre Chevallier (que j’ai eu le plaisir de rencontrer à Paris en décembre dernier, lors d’une certaine dédicace…) à entreprendre le travail herculéen de rassembler des informations sur l’auteur disparu des étagères des librairies. 

Arnould Galopin. Homme de lettres – Romancier populaire est une mine d’informations qui a comblé la galopincuriosité que j’avais laissé en sommeil quant à cet auteur. Pierre Chevallier a rassemblé avec obstination et passion des centaines de documents, en a peut-être consulté des milliers… Ainsi, est-il parvenu à nous narrer la vie littéraire de Galopin à travers, notamment, sa correspondance avec M. Albin Michel, son éditeur et ami. Grâce à ce livre, on découvre non seulement l’auteur, mais le fonctionnement de l’édition française de l’époque ; voici un daguerréotype des années 1895 à 1935 environ, années pendant lesquelles Arnould Galopin fut à la tête d’une production pléthorique, interrompu par son brusque décès, à sa table de travail…

Pierre Chevallier a fait un travail qui intéressera les passionnés et les chercheurs. Documents rares, informations très complètes sur la production de Galopin, liste des feuilletons, des parutions en volumes, voire même des rémunérations. Ce livre est indispensable pour découvrir ce grand romancier populaire qu’est Arnould Galopin, et j’espère qu’il inspirera certains pour prolonger les recherches entreprises par M. Chevallier (ce n’est jamais terminé, croyez-moi!), pourquoi pas pour rééditer certains textes, et pour redonner une place à Arnould Galopin dans les étagères de la littérature française… Ponson du Terrail revient en librairie, feuilletoniste prolixe s’il en fut, espérons que Galopin le suivra de près, car il le disait lui-même, il écrivait pour être lu…

« Que les grands critiques me pardonnent mais, si bizarre que cela paraisse, j’écris pour être lu… »

le site de Pierre Chevalier :

couverture biographie

Arnould Galopin est déjà présent sur mon blog avec La Ténèbreuse affaire de Green Park

Lire Galopin en E-books : ICI (vous y trouverez le Docteur Omega, Edgar Pipe et quelques autres textes)

Ecouter le Docteur Omega : ICI