Jack’s Back (Sur le fil du scalpel – 1988)

Voici un film pour notre chère Cannibal Lecteur ! Belette, le Ripper est de retour pour le centenaire de ses premiers meurtres, et il compte bien renouveler l’exploit ! Et tu seras contente de savoir qu’il a été traduit sous le titre Sur le fil du Scalpel (traduction que je ne trouve pas brillante, mais bon)… mais peut-être le sais-tu déjà, chère Ripperologue-Ripperophile avertie, et j’attendrais donc ton avis éclairé pour compléter-contredire-faire contre-poids au mien…

Et oui, encore Spader, tout jeune, tout charmant, face à l’une des plus fascinantes figures de l’histoire criminelle… Jo Soares avait déjà exporté l’éventreur en Amérique du Sud, ici il a emprunté une DeLorean pour venir faire un petit tour dans les 80s… ou serait-ce un copycat ?

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Bon, je plaisante, je badine, mais venons-en à notre assassin… Bien sûr, ce sont les 80s, donc le vrai Jack n’est que poussière depuis bien longtemps. Le film n’en fait pas mystère… De plus, nous arrivons la nuit de l’anniversaire du dernier meurtre, la police ne sait que faire et est bien contente de tout mettre sur le dos d’un malheureux étudiant en médecine, le pauvre ne pouvant se défendre, puisqu’il est mort. Officiellement, suicide, officieusement, il semble que le vrai coupable l’ait assassiné… Affaire classée, donc…Solution bien agréable au chef de la police, au maire, mais pas au frère jumeau de John (Spader), qui a vécu la mort de son frère en rêve et compte bien laver le nom de son jumeau en découvrant l’assassin… De là, les flics étant tellement malins (ce sont les 80s, soit les flics sont les héros, soit ils sont bêtes comme leurs pieds), tellement malins se demandent si Richard (toujours Spader) n’aurait pas zigouillé son jumeau, et ont envie de lui mettre les autres meurtres sur le dos… Allons donc ! Ajoutons à cela un psychiatre hypnotiseur, des jeunes médecins qui ne croient pas à la culpabulité de leur collègue (surtout une jeune médecin), un chef de service obtus… Tout cela semble bien classique… sauf que le film offre quelques retournements dans sa dernière demi-heure tout à fait surprenants, et que bien que dans la première on nous ait fait un « coup » à la Columbo, on ne peut pas être sûr de l’identité de l’assassin.

J’aime beaucoup ce film, qui donne à James Spader l’occasion de jouer deux rôles différents, car les deux frères sont plus que dissemblables, et qui réserve, je le répète, quelques surprises. Je regrette qu’on ne se penche pas plus sur la psychologie du nouvel éventreur, le pourquoi de ses crimes ; mais aussi sur la relation des deux frères, ce qui les a séparé… en 1h30, on ne peut pas tout avoir.

synopsis : Plusieurs prostituées ont été assassinées à Los Angeles et les meurtres ressemblent étrangement à ceux de Jack l’Eventreur, commis un siècle plus tôt. Mêmes méthodes, mêmes dates. Tandis que la police enquête, sans grand succès, un étudiant en médecine se retrouve au Coeur de l’affaire quand il est témoin d’un meurtre et tente d’arrêter le coupable. Ne survivant pas lui-même, c’est son frère jumeau, témoin de ce meurtre en rêve qui va mener l’enquête pour prouver l’innocence de son frère, et la sienne (source : moi, et pas allociné… qui ne semble pas avoir vu le même film que moi ?!? )

film de Rowdy Herrington avec James Spader, Cynthia Gibb, Jim Haynie, Robert Picardo…

Le retour des tomates tueuses de John de Bello

27-KillerTomatoesPoster Croyez-le ou non (à vos risques et périls), la tomate est un légume très dangereux… Evitez les pizzas, mieux vaut ne pas ajouter de ketchup sur vos frites, et la mozzarella c’est très bon en solo… Vous l’avez compris, il ne faut pas aller vers ce film avec sérieux. Le Retour des tomates tueuses est une parodie de série Z avec un budget à l’avenant, mais c’est un petit tomates-tueuses-17-gbijou pour qui n’a pas d’a priori et a envie de passer un bon moment à chasser un monstre rouge sans pitié (non, pas un communiste, une tomate ! Je cite le film 😉 ) résumé : Un professeur fou Gangreen met au point un procédé propre à transformer les tomates en tueurs d’humains. Le livreur de pizzas réussira-t-il à sauver la planète de ce péril ? (source : allociné)

Pour ceux qui se posent la question, il y a bien eu un premier film intitulé L’Attaque des tomates tueuses (1978 – moi aussi, j’ai été surprise) et trois séquelles après Le Retour (1988). Je n’aurais certainement pas entendu parler sans l’acteur qui joue « le copain du héros » (on le présente ainsi sur la jacquette), Monsieur George Clooney. A des années lumières de l’élégant voleur de la trilogie Ocean, du  tueur à gages dépressif de George-clooney-Return-of-the-Killer-TomatoThe American ou du séduisant docteur d’Urgences, Matt Stevens, pizzaïolo forcé de travailler sans sauce-tomate et un sale gosse lubrique aux cheveux longs et au sourire (déjà) ravageur. Clooney sans tire bien dans ce film potache qui a le mérite de ne pas se prendre au sérieux, d’attaquer au passage la politique, le milieu du cinéma, la publicité, de se moquer des clichés du genre buddy-monster-movie tout en les assumant. J’adore les allers-retours entre la fiction et la réalité, le jeu des acteurs (qui en rajoutent à plaisir pour nous dire : « rien de tout cela n’est sérieux »).

Le professeur Gangreen, une tomate, et sa maîtresse-tomate

Le professeur Gangreen, une tomate, et sa maîtresse-tomate

 Le retour des tomates tueuses est une parodie qui s’assume en tant que telle, même dans les paroles du générique (éloigner les enfants et les innocents) et qui va au bout des choses : l’agent secret habillé en Lone Ranger (qui surnomme la tomate mutante velue alliée des humains Tonto, au cas où nous serions un peu lent), mais un lone Ranger de pacotille avec des pistolets en plastique ; l’ancien héros qui n’a jamais pensé à décrocher son parachute et qui se balade avec un sabre d’abordage, son neveu le jeune héros livreur de pizza, Chad Finletter (Anthony Starke) incapable de sauter hors de sa petite MG sans se prendre un gadin, et son meilleur pote (George) qui ne pense qu’à courir les filles, qui n’a pas inventé l’eau chaude (peut-être la pizza myrtille-anchois…) mais qui demeure fidèle, puisque c’est le rôle du copain du héros. Mention spéciale au professeur Gangreen joué par John Astin (Gomez dans la série La Famille Adams, et qui a traîné ses guêtres dans bon nombres de films et séries fantastiques ou policières ces quarante dernières années d’Arabesque à La croisière s’amuse en passant par Teen Wolf Two et … oui … La Guerre des tomates, série adaptée des films). John Astin est un savant vraiment fou, affublé d’un assistant pas bossu qui rêve d’être un présentateur TV désagréable (ah, oui, les présentateurs TV en prennent pour leur grade également), et d’une maîtresse qu’il s’est fabriqué à basse d’une tomate qui lui préfère le charmant pizzaïolo… et oui, m’sieurs dames, on est pas aidé quand on veut dominer le monde

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Le Lone Ranger revisité, le héros, son tonton l’ancien héros, le copain du héros (oui, George!) et un homme-grenouille (héros palmé !)

Honnêtement, je pense que John de Bello n’a oublié aucun cliché (en tout cas, il a fait de son mieux pour !) et c’est cela qui est drôle : le décalage. Des tomates attaquent le monde ! Depuis, on a eu L’Attaque de la Moussaka géante (film grecque que je recommande chaudement) et Black Sheep où des moutons génétiquement modifiés dévorent tous ceux qui leur passent sous le sabots… Tout est dans le décalage ! Quant aux 5 fruits et légumes frais par jour… Je vous aurais prévenu ! 

Et si vous êtes vraiment courageux, il y a ce film (que je n’ai pas vu, que je n’essaierai pas de voir à moins qu’il ne me tombe tout cuit sous les yeux !) : 616X5MMCWKL

Cycle Lambert Wilson : Marquise & les Possédés

marquise 1Deux films en costume très différents… et J’avoue que mon opinion est diamétralement opposée quand on passe de l’un à l’autre. J’ai vu Marquise il y plusieurs mois déjà, et j’ai oublié de faire ma chronique (!). Heureusement, je note toujours quelques impressions sur chaque film, donc j’ai quelques éléments pour construire mon argumentation.

Marquise (1997) de Véra Belmont est une histoire plus ou moins vraie… Une jeune femme de province, charmante danseuse (promise à la prostitution par son père), accepte d’épouser un acteur, Gros-René (Patrick Timsit, qui joue très bien ici… comme quoi il peut éviter d’en faire des tonnes ! fin de la parenthèse), partenaire de Molière qui n’est pas vraiment en fond ou en état de grâce à la Cour. Marquise intègre donc la troupe, ce qui n’est pas du goût des autres femmes (d’autant plus que Molière est un coureur), mais elle n’arrive pas à jouer, seulement à danser. Elle rencontre Racine, qui n’est pas encore le dramaturge renommé de nos manuels scolaires, et ils tombent amoureux… De là, Marquise apprendra à jouer, mais connaîtra aussi drame et trahison, jusqu’à la chute… 

Comme je le disais, une histoire plus ou moins vraie… Marquise a existé, Racine, Molière nous sont connus… Comment étaient-ils vraiment ? comment on-t-il vécu ? comment sont-ils morts ? mystère… car s’il y a toujours l’image d’épinal, nous n’y étions pas… La réalité se mêle souvent de mythe, et ici Véra Belmont a romancé l’existence de Marquise pour nous offrir un beau film sur le théâtre, et sur les faux-semblants. Les acteurs sont habités par leurs personnages, notamment le regretté Bernard Giraudeau qui offre un Molière très différent que ce que l’on rencontre habituellement. De même, le Louis XIV de Thierry Lhermitte est tout en finesse (un rôle différent pour un acteur plutôt habitué des comédies-rouleau-compresseur). Les querelles, les piques entre les auteurs sont vraiment amusantes, de même que la vie de la Cour, si hypocrite.

Lambert Wilson et Sophie Marceau (soyons honnête, surtout Sophie Marceau, qui porte le film sur ses jeunes épaules), sont attachants dans leur jeunesse et leurs illusions. Car si Racine semble manipulateur, il est au final plein d’illusion, d’amertume (il n’est pas noble, pas bien important à la Cour) et pleins d’espoir. Loin de l’affreux personnage que nous offrent les livres d’histoire (ce qu’il est certainement devenu par la suite), ce jeune Racine est très humain, dans ses forces et ses faiblesses, de même que Sophie Marceau passe du rire au larme, du drame à la comédie comme si c’était facile… Un bon film que je recommande.

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les Possédés (1988) de Andrzej Wajda est loin de m’avoir diverti comme Marquise… Face à ce genre de film, je pense toujours à cette réplique très drôle de In & Out … « Je vais vous avouer un terrible secret… Sur la route de Madison, ça m’a beaucoup ennuyé »… Remplacez  Sur la route de Madison par Les Possédés, et vous avez mon opinion sur ce film… ça ne va pas me réconcilier avec la littérature russe…

les possédéssynopsis : Dans une ville de province russe, vers 1870, un groupe de révolutionnaires mystiques a décidé de renverser l’ordre ancien. Entraînés par leur chef cynique et haineux, ils se vouent corps et âmes à un Messie, le sombre Stavroguine (Lambert Wilson), aristocrate décadent et exalté. Voici « les Possédés » de Dostoïevski, qui font régner sur leur ville une atmosphère de terreur.

Certes, grand auteur, grand réalisateur (enfin, c’est ce qu’on me dit… il faudra que je creuse), grands acteurs… Vous me direz, les goûts et les couleurs, certes. Mes goûts ne me portent pas vers ce film (achat de Noël que je regrette), car vraiment, on s’ennuie… Ils sont bien ronflants ces révolutionnaires, mais au final, ils n’ont pas beaucoup d’idées et espèrent que Stavroguine leur montrera le chemin ; excepté qu’il devrait déjà le trouver lui-même si ça l’intéressait un tant soit peu (détruire les vies des femmes qui l’entourent me semble plus dans ses cordes comme dans ses objectifs). Du reste le personnage est fort peu présent, et c’est Pierre (Jean-Philippe Ecoffey) qui en fait une figure christique, qui manipule ses camarades, jusqu’à les pousser à l’irréparable, surtout pour son intérêt personnel. Au final, personne n’a vraiment l’air convaincu de quoi que ce soit, c’est plus de discours ronflants qui n’ont finalement pas grand sens, et ces possédés sont surtout possédés d’eux-même, à l’image de Stepan (Omar Sharif) qui s’écoute parlé et vit dans son monde… Je dois quand même signaler deux acteurs, Laurent Malet et Jerzy Radziwilowicz qui s’ont au-dessus du lot, pour ainsi dire, c’est eux que je trouve les plus convaincants, le premier en illuminé qui veut mourir pour la cause, le second qui a compris que cette cause est finalement vide de sens et voudrait la fuir sans pouvoir y parvenir. Au final, une grosse déception.

Vampire… vous avez dit Vampire ?

fright night2S’il est un film de vampires que j’ai cherché pendant des années et des années comme le Saint Graal de la fan de suceur de sang, c’est bien Vampire, vous avez dit Vampire ? 2 ! Il faut dire qu’entre les VHS à prix d’or et l’absence de réédition ou de diffusion, ce film fait vraiment l’effet d’être une aiguille dans une meule de foin particulièrement gironde, et pourtant, au détour d’une recherche sur YouTube il y a quelques semaines, j’ai finalement trouvé la perle rare !

Vampire, vous avez dit Vampire ? est un film de 1985 où l’adorable Roddy McDowall (bon ami d’Elizabeth Taylor et grand acteur hollywoodien, même si ce fut beaucoup de seconds rôles)  incarne Peter Vincent, chasseur de vampires de pacotille qui présente une émission de TV consacrée aux vieux films d’horreur, Nuit de Terreur (En Anglais, Fright Night, le titre original du film). Vincent est contacté par le héros du film, Charley Brewster (William Ragdsdale), adolescent bien sous tout rapport, qui est persuadé qu’un vampire vient de s’installer dans la maison voisine… Vincent n’y croit pas, bien sûr, mais le fait est que Jerry Dandridge (Chris Sarandon), le séduisant voisin, est vraiment ce qu’il semble être… aux yeux de Charley.

La force de ce film, c’est son côté parodique. Cependant Tom Holland (au scénario et à la réalisation) ne se moque pas, il détourne avec humour les poncifs du genre pour réaliser un film qui offre son lots de sursaut et de fou-rires. Vampire, vous avez dit vampire ? est une perle du genre. 

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Charley Brewster et Peter Vincent prêts à l’action

Le remake de 2011, Fright Night, avec Craig Gillespie à la réalisation, Anton Yelchin (le Chekov des nouveaux Star Trek) dans le rôle de Charley et Colin Farrell dans celui de Jerry est un honnête divertissement qui a cependant perdu l’âme parodique du premier et vaut surtout pour la performance de David Tennant dans le rôle de Peter Vincent, un Peter Vincent qui n’est plus la caricature de Sherlock Holmes, mais une sorte de magicien gourou du gothique qui, comme le vampire, n’est finalement pas ce que son image digitale veut bien nous faire croire… 

Fright Night

Roddy MacDowall qui outre les noms de Peter Cushing et Vincent Price a aussi emprunté la cape de Sherlock Holmes

Vampire, vous avez dit Vampire ?  2 , sous la houlette de Tommy Lee Wallace, a vu le jour grâce au succès du premier volet. On retrouve Charley et Peter Vincent (William Ragsdale et Roddy McDowall ; cela aurait été dommage de changer une équipe qui gagne) dans une drôle de situation. Trois ans ont passé (on est en 1988 dans la fiction, comme dans la réalité) et Charley, étudiant maintenant, a suivi une thérapie pour se convaincre que son voisin était un tueur en série et non un suceur de sang… Son psy est satisfait du résultat, mais Peter Vincent demeure toujours convaincu que les vampires existent et est toujours aussi trouillard (instinct de préservation bien compréhensible!).

Bien sûr, on ne découvre plus l’univers du premier film, on sait déjà qu’un vilain vampire va venir perturber le pauvre Charley qui n’aspire pourtant qu’à une vie tranquille en compagnie de sa nouvelle copine, étudiante en psychologie très très sceptique… Exit Jerry Dandridge, c’est une vampira qui va faire tourner en bourrique les chasseurs amateurs !… Le film est drôle, offre quelques sursauts, c’est une suite directe (le titre originale est d’ailleurs Fright Night part 2). J’ai vraiment adoré ce deuxième volet, et j’espère vraiment une réédition des deux films (restaurés ou remasterisés, choisissez le mot que vous préférez) pour pouvoir les installer dans mes étagères, rayon vampires… 

 

et en Anglais : ICI