le cercle des douze de Pablo de Santis

51jerBcY6bL._SX325_BO1,204,203,200_Présentation éditeur: 1889, à Paris dans le cadre de l’Exposition Universelle, le groupe des plus célèbres détectives du monde entier (le cercle des douze) se réunit pour la première fois… Sigmundo Salvatrio, fraichement nommé assistant vient d’Argentine représenter son maitre qui vient de renoncer à son activité suite à une enquête calamiteuse…. Entre les détectives, en compétition permanente pour être considéré comme le meilleur, et leurs assistants un brin originaux, l’ambiance n’est pour autant pas toujours au beau fixe… Mais quand l’un d’eux meurt de façon suspecte, c’est une enquête de grande dimension qui se met en place… une enquête qui loin d’unir le groupe, pourrait bien le faire exploser…

Plus d’un mois après avoir refermé ce livre, je n’ai toujours pas décidé si je l’ai aimé ou pas… Il faut dire que je ne suis pas certaine de ce que j’ai lu… Est-ce que cette énigme parisienne est une parodie ou un roman sérieux… Si le roman est sérieux, mon coeur risque de balancer pour le contre, car il y a pas mal de poncif dans ce texte… Cependant, il y a dans cette aventure du jeune Sigmundo, fils de cordonnier et apprenti Watson, il y a dans son aventure un fumet de parodie… Dans ce cas, je serai plutot pour…

Car, les 12 detectives sont encore plus imbus d’eux-mêmes qu’Hercule Poirot et plus à tort qu’à raison… Sigmundo les regarde avec les yeux naif d’un jeune home romantique amoureux de la fiction policière, mais petit à petit, le voile tombe, et c’est le jeune home qui va devoir résoudre l’affaire, car nos detectives ont beau se prendre pour dieu et se croire mieux que les autres, leur petite société élitiste est au final proche de l’explosion pour cause d’un trop grand nombre d’égo démesuré… un Poirot ca va, 12, boujour les dégats…

Point positif, un très joli portrait du Paris de 1900, et les dessous de la fameuse exposition universelle, ainsi que les débuts de la grande dame, un temps décriée, qu’est la Tour Eiffel.

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oui, mon Coeur balance, et les votres, chers lecteurs 😉

la solitude est un cercueil de verre de Ray Bradbury

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Présentation éditeur : « Venice, Californie. Nous sommes en octobre 1949, par une nuit d’orage, dans un gros tramway rouge, vieux, grinçant. Le narrateur y est seul avec un homme ivre qui se met à geindre, lui soufflant son haleine avinée dans le cou : «Oh ! la solitude est un cercueil de verre.» Puis l’inconnu disparaît. En contrebas, dans le canal, un vieillard se balance, mort, dans une ancienne cage à lion.L’inspecteur Crumley mettra bien du temps à se laisser convaincre par le narrateur, jeune romancier un peu «tête brûlée», qui prétend avoir entendu l’assassin et qui a commencé son enquête auprès de personnages on ne peut plus singuliers.Dès lors, qui, de Crumley ou du détective amateur, débrouillera l’énigme ? » … je ne suis pas d’accord avec le tête brûlée, je dirais plutôt impulsif… cela n’engage que moi… mais passons à mon opinion sur l’objet.

bradbury_deathBradbury, dans l’esprit de la plupart, c’est Chroniques martiennes (que je n’ai pas encore lu) ; je découvre cet auteur au petit Bonheur : livre découvert dans un coffee shop, puis un autre acheté d’occasion … Death is a lonely Business… je cherche toujours le cercueil de verre dans le roman, même si maintenant je comprends la symbolique choisie par le traducteur… Ce roman est un roman policier… D’où ma curiosité, puisque Bradbury est le Grand Maître de la Science-Fiction… j’avais lu Something wicked this way comes La Foire des Ténèbres en français, ce qui détruit au passage l’hommage à Shakespeare du titre original…), et ce roman d’horreur onirique m’avait vraiment plu tout en m’étonnant, en me perdant, car Monsieur Bradbury ne respecte pas vraiment les codes… son écriture n’appartient qu’à lui, comme le prouve ce cercueil de verre, cette affaire solitaire, car dans ce roman policier, on « avance » comme dans un rêve, le héros dit et fait des choses qui ont l’air tout droit sorties de ses cauchemars… il est décalé – peut-être simplement, ou justement, parce qu’il est écrivain, une figure de l’auteur, puisqu’il écrit de la science-fiction – et l’enquête est tout autant intérieure qu’extérieure… mais il n’y a rien ici de la facture du roman policier classique, et on pourrait citer Lewis Caroll et Alice au Pays des merveilles, car vraiment dans La mort est un cercueil de verre, tout le monde est fou… et cela semble ne déranger personne, car il n’y a personne de sain d’esprit pour pointer toutes les bizarreries des personnages du doigt… et en même temps, cette folie, si elle m’a décontenancée un instant, m’a attirée, m’a intriguée et au final, je recommande chaudement ce livre, pareil à nul autre ! 

Blanche-Neige doit mourir de Nele Neuhaus

blanche-neige-doit-mourir-380230D’abord un grand merci à l’adorable libraire qui m’a recommandé ce roman, je n’aurais pas forcément été vers l’oeuvre de Nele Neuhaus. Merci chère Gabrielle !

présentation éditeur : Un soir pluvieux de novembre, une femme est poussée du haut d’un pont. Très vite, l’enquête ramène Pia Kirchhoff et Oliver von Bodenstein vers le passé : des années auparavant, deux jeunes filles avaient disparu dans ce même petit village allemand. Sur la foi de maigres indices, un garçon de vingt ans, Tobias Sartorius, avait été condamné à dix ans de réclusion, mais il vient de sortir de prison. Alors que les enquêteurs se heurtent à un mur de silence, une autre jeune fille disparaît et on accuse à nouveau Tobias. Les preuves manquent, la police piétine et certains habitants semblent bien décidés à prendre les choses en main. Dans ce deuxième roman du duo Kirchhoff-von Bodenstein, Nele Neuhaus construit une intrigue millimétrée autour des non-dits et de l’atmosphère étouffante d’un village où tous croient se connaître et s’épient. Elle démonte magistralement les mécanismes d’une erreur judiciaire et analyse le fonctionnement des machines à broyer les individus que sont parfois la justice et les préjugés.

Quand on y réfléchit, Blanche-Neige doit mourir, c’est un peu le Broadchurch allemand (je sors du visionnage de la seconde saison, donc je suis sous influence! 😉 ), car ce n’est pas tant l’enquête policière, mais les êtres qui sont au coeur de l’intrigue… Ainsi, dès la première page, il est évident que Tobias n’a pas tué les deux jeunes filles disparues dix ans plus tôt, mais la machine judiciaire l’a malgré tout condamné… froidement et sans réelle preuve… Les représentants de cette justice loin d’être infaillible, ont eux aussi leurs problems ; Nele Neuhaus nous offre des portraits de flics finalement loin du cliché des séries télévisées et proche de la routine connue de tous : Divorce, tromperie, problèmes administratifs qui font qu’ils ne sont pas infaillibles malgré toute la bonne (ou mauvaise) volonté du monde.

Cependant, ce roman est loin du « soap », et si les trajectoires humaines sont bien présentes, elles offrent un fond solide à une intrigue policière maitrisées qui fait du roman un « page-turner ». Jusqu’à la dernière page, j’ai été tenue en haleine, les rebondissements étant nombreux et intelligents, les personnages, flics comme le suspect numéro 1 ou la jeune disparue, attachants malgré leurs faiblesses et aveuglements, ou peut-être à cause d’eux. 

Un roman que je recommande

Quelques lectures en Novembre…

 

Bracelet of Bones de Kevin Crossley-Holland

9691588Après vérification, ce livre qui se classe dans la littérature ado n’est pas traduit en français, mais l’auteur Kevin Crossley-Holland a une trilogie sur le roi Arthur traduite dans 24 langues (dont le français), et si cette série est aussi agréable à lire que ce roman… Bracelet of Bones est l’histoire de Solveig, une jeune Viking qui se réveille un matin pour découvrir que son père est parti pour la lointaine Constantinople pour honorer une promesse faite à son compagnon d’armes et Chef de guerre, Harald. Halfdan avait pourtant promis à sa fille, orpheline de mère de l’emmener avec lui… Soveig reste quelques mois avec sa belle-mère et les fils de celle-ci, mais sa décision est prise, elle va suivre son père…

Ce roman est le périple de Solveig, qui va partir de son village natal et traverser l’Europe, la Russie, pour arrive à Constantinople, croisant des personnages plus ou moins recommendable, et nous faisant découvrir la culture des Vikings et des peuples  avec qui il commercait ou contre qui ils combattait. Un récit très intéressant historiquement parlant, mais également très prenant. Solveig, du haut de ses 14 ans est très attachante.

Le second volume de cette saga est d’ailleurs dans ma liste de livres « recherchés »… (longue, longue liste)

Devoured de M.E. Meredith

devouredwb2Acheter pour juste une £ à cause de la couverture… et oui, parfois je suis affreusement superficielle ! j’ai adoré ce roman policier situé à l’Epoque victorienne dont l’enquêteur est un médecin légiste, une disciple qui balbutiait à l’époque et que beaucoup regardait avec suspicion.

L’enquête de Devoured commence par l’assassinat de Lady Bessingham, femme indépendante et protectrices des scientiques et explorateurs à une époque de frénésie quant à l’exploration des lointaines contrées sauvages (et de massacres de pauvres animaux sans défense au nom de la science… mais cela est une autre histoire!). Le professeur Adolphus Hatton est appelé sur les lieux… Il travaille en temps que médecin-légiste au Saint Bartholomew hospital (tiens, tiens, cela doit vous rappeler quelque chose 😉 ) le meurtre d’une lady, cela ne doit pas faire de vague… donc, on convoque le meilleur, même si son domaine d’expertise est méprisé par beaucoup… Cependant l’inspecteur chargé de l’enquête s’inquiète plus de sa renommée que des preuves. La police est sur les dents, et l’assistant du légiste, un français nommée Albert Roumande, a beau essayé de se servir de cette occasion pour mettre en lumières des meurtres de fillettes, les pauvres assassinés n’intéressent personne…

Vous l’aurez deviné, Lady Bessingham n’est que la première victime d’une liste conséquente… Beaucoup de vilains secrets seront dévoilés entre les pages du livre, dans une intrigue qui se tient parfaitement et qui engage son lecteur aux côtés de deux personnages très différents, mais complémentaires, Hatton et Roumande. Je ne suis pas une spécialiste des sciences, mais j’ai l’impression que l’auteur a bien fait ses devoirs, et la naissance de la science légiste, ses balbutiements face à la religion qui la condamne encore me semble bien représenter… Autres temps, autre moeurs, mais l’ère victorienne est le temps de la modernité en action…

là encore, je me pencherai sur la suite, The devil’s ribbon… Tout un programme.

 

 

La mort s’invite à Pemberley de P.D. James

Voilà une lecture qui me tentait tout en m’inquiétant… Comment ? un crime à Pemberley ! Cela fleurait le crime (justement) de lèse-majesté ! et P.D. James le reconnait bien volontiers, et s’en excuse auprès des mânes de Jane Austen… Vous pensez, oser faire entrer le meurtre dans l’univers si policée de la demoiselle… Quoique, d’autres l’ont fait et si vous avez envie de découvrir Jane Austen détective, les romans de Stephanie Barron sont faits pour vous…  Mais ici, ce sont Elizabeth et Darcy qui se trouvent face à un cadavre, et à un possible meurtrier qui vient tout droit de leur passé… 

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la couverture de mon édition en v.o

Résumé : Rien ne semble devoir troubler l’existence ordonnée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, ni perturber le bonheur d’Elizabeth, la maîtresse des lieux. Elle est la mère de deux charmants bambins et Jane, sa sœur préférée, habite tout près. Cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d’automne, un drame contraint les Darcy à recevoir la plus jeune sœur d’Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s’invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes. Tout en restant fidèle aux personnages du roman de Jane Austen, P.D. James imagine avec brio une suite – policière – à Orgueil et préjugés.

Donc, j’étais partagée, inquiète, et en même temps impatiente… P.D. James ne m’a pas déçue ! Comme elle l’explique elle-même en post-face, arrivée à 90 ans, elle s’est fait plaisir en mélangeant ses deux passions, les romans policiers et Jane Austen… Comme je la comprends ! Et elle l’a fait avec brio. Certes, l’intrigue policière n’est pas aussi tortueuse que bon nombre de celles qu’elle a pu écrire dans le passé, mais ce n’est pas là le but. En effet, c’est le mélange des genres, sans trahir la plume extraordinaire de Jane Austen qui est le vrai défi de ce roman. Bon nombre de pastiches ont déjà été écrit, mais celui-ci à le mérite de nous montrer le système judiciaire anglais tout en nous offrant une Elizabeth et un Darcy plus âgés, plus mûrs, mais toujours fidèles à ce que leur créatrice en avait fait.

L’intrigue se suit avec plaisir, la plume de James est fidèle à celle d’Austen, et on s’attache à la destinée de personnages laissés de côté précédemment comme la soeur de Darcy. P.D. James fait évoluer les caractères, les relations est finalement, c’est encore la peinture des caractères qui m’a passionnée comme elle m’avait passionnée dans le roman original… et j’avoue avoir retrouver les mêmes affections et les mêmes inimitiés… Ce roman est vraiment maîtrisé, et une nouvelle fois, je quitte Elizabeth et Darcy à regrets…

 

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