Depuis des décennies, et à force de recherches acharnées (et plus où moins constructives), l’anniversaire de Sherlock Holmes est fixé au 6 janvier, même s’il n’est fait mention de cette date nulle part dans le canon (il est vrai que Doyle était trop occupé à vouloir tuer son personnage pour penser à lui souhaiter un bon anniversaire).
Partout dans le monde, on fête l’anniversaire du cher Holmes, c’est un rituel, et je tiens moi aussi à marquer le coup, mais avec un film mineur… parce qu’il n’y a pas de petit hommage.
Holmes a eu des dizaines de visages, il a été personnage de BD, de dessin animé, l’objet de continuateurs (même le propre fils de Conan Doyle s’y est essayé) qu’on nomme aussi pasticheurs… Du premier film muet qui met en scène le détective à la série de la BBC dont le deuxième épisode de la troisième saison a été diffusé hier, Sherlock a connu beaucoup d’aventures, canoniques ou pas.
Parmi toutes ces prolongations ou réinventions du personnage, s’il est vrai que ma favorite demeure La Vie privée de Sherlock Holmes de Billy Wilder, j’ai beaucoup de tendresse pour un petit film de Rachel Goldenberg réalisé en 15 jours sur les terres galloises. Le point de départ de cette production Asylum de 2010 : Sherlock Holmes doit chasser le dinosaure dans le Londres victorien, puisqu’une de ces charmantes petites bêtes a dévoré le client d’une prostituée de Whitechapel…
J’entends déjà les Holmésiens grincer des dents… Certes, quand j’ai moi-même entendu parler de dinosaure, je me suis dis que Jules Verne et Conan Doyle ce n’était pas la même chose (et je me suis brusquement rappelé Le Monde perdu et ce brave professeur Challenger… comme quoi). Cependant, rassurez-vous, Holmes n’est pas précipité à 20 000 lieues sous les mer (quoiqu’un poulpe géant traîne aussi ses tentacules dans l’aventure)… Sans rien vous dévoiler de l’intrigue et de sa résolution, je vous dirai qu’il ne faut pas se fier aux apparences, et que ce Holmes à petit budget à quelques atouts de prix qui le rendent cher à mon coeur.

Holmes et Watson prennent leur petit-déjeuner (combien de fois l’ont-ils pris dans le Canon… j’ai presque envie de compter!), Mrs. Hudson va bientôt leur apporter le journal qui contient les éléments de l’enquête à venir!
Tout d’abord, la relation Holmes-Watson est bien là : la complicité, les taquineries, les déductions de Watson clouées au pilori par le don d’observation de Holmes. Garreth David Lloyd est très sympathique dans ce rôle très différent de celui qui l’a fait connaître dans le domaine de la Science-Fiction (Torchwood). Ben Syder n’a certes pas la carrure de Holmes (je parle réellement de physique… Il lui manque quelques centimètres… quelques dizaines de centimètres), l’acteur qui est un homme de théâtre s’en sort plutôt avec les honneurs. Bien sûr, cette production n’a pas les moyens des films de Guy Ritchie, mais l’esprit est là, avec une pointe de Steampunk, des effets spéciaux honnêtes et un scénario qui tient là route, et un méchant cruel à souhait ; un sympathique divertissement, sans prétention aucune, qui ne trahit pas le héros qu’il met en scène.

Attention, je n’ai vu que la v.o non sous-titrée, donc pour ce qui est de cette version française, je ne garantis pas le doublage, n’oubliez pas malgré tout que ça reste une série B (donc pas de budget!)
Ce film, simplement intitulé Sherlock Holmes en v.o. et devenu Les Mystères de Londres dans sa version française est passé inaperçu au milieu des adaptations rouleaux-compresseurs de ces dernières années, et c’est pour cela que j’ai choisi de vous en dire quelques mots à l’occasion du 160ème anniversaire de Sherlock Holmes.
Bon anniversaire Mr. Holmes !