On quitte le cinéma pour s’intéresser à un écran plus petit.
9 fois sur 10 (pour ne pas dire 99 fois sur 100) quand je bavarde avec des amateurs du gentleman-cambrioleur et que le sujet s’aventure sur le terrain glissant de l’adaptation (trahison !… si, si, souvent !), le nom qui revient est Georges Descrières.
Entre 1971 et 1974, et pour de nombreuses rediffusions, il fut le visage (multiple) de Lupin sur les écrans français. Etant en train de revoir l’intégrale de la série, je vous en parlerai plus en détails, mais je peux d’ores et déjà dire que si parfois je ne suis pas d’accord avec les choix d’adaptation (mais alors, pas d’accord du tout!), je suis totalement d’accord avec celui de l’acteur et avec ses mutiples transformations physiques qui font partie de l’essence d’Arsène Lupin (« Parfois, dans le miroir, je ne me reconnais pas moi-même », déclara-t-il un jour à son ami Leblanc)… Georges Descrières, par ailleurs homme de théâtre, fut également dans sa riche carrière un autre visage de la littérature policière, Sam Krasmer, dans la série Sam & Sally qui eut 2 saisons entre 1978 et 1980. Peut-être à cause de Descrières, justement, Sam ressemble beaucoup à Lupin dans cette adaptation (beaucoup plus que dans les romans originaux de M.G. Braun).
En 1980, le temps d’un téléfilm, Arsène Lupin joue et perd (adaptation de 813), Jean-Claude Brialy reprend le rôle – Il avait été le fils d’Arsène Lupin en 1962 dans le film de , Arsène Lupin contre Arsène Lupin. Minute coup de sang : Je n’ai que la première partie de ce téléfilm, puisque TéléPoche, pour ne pas citer le magazine l’a proposé (pour quelques euros de plus), mais n’a jamais proposé le second DVD… Fin du coup de sang…
En 1989, François Dunoyer reprend le rôle du gentleman-cambrioleur dans la série « Le retour d’Arsène Lupin » suivi de « Les nouveaux exploits d’Arsène Lupin » pour 20 épisodes qui s’étaleront jusqu’en 1996. Je n’en ai vu que quelques-uns… Soit je ne suis pas tombée sur les bons, soit la série n’a plus grand-chose à voir avec l’esprit des romans et M. Dunoyer n’a malheureusement pas le charisme dans le rôle de son auguste prédécesseur. Certes, je jure de regarder l’intégrale à l’occasion (faudra-t-il encore mettre la main dessus), mais l’échantillon visionné me fait dire que j’attends encore un Lupin à la hauteur de la plume de Leblanc. Mais, je sais, je suis extrêmement difficile, voir chatouilleuse, quand on touche au grand homme…

Voilà une image promotionnelle qui me met très très en colère ! Qu’est-ce que c’est que ce masque ?!? alors que le cher Maurice Leblanc a toujours précisé que Lupin n’en mettait pas, tant il était doué pour modifier sa physionomie par quelques traits de maquillage, mais surtout la volonté !
C’était le second coup de sang du jour!
Cela dit, je dois avouer que mon Lupin préféré demeure pour l’instant Robert Lamoureux… J’attends toujours un digne successeur…
Si vous êtes curieux, voici la liste des épisodes des 2 séries.
Arsène Lupin :
(pour les résumés de certains épisodes, et quelques anecdotes, un petit tour sur Wikipedia s’impose !)
saison 1 :
- Le Bouchon de cristal (première diffusion : 18 mars 1971)
- Victor, de la Brigade mondaine (première diffusion : 25 mars 1971)
- Arsène Lupin contre Herlock Sholmes (première diffusion : 1er avril 1971)
- L’Arrestation d’Arsène Lupin (première diffusion : 8 avril 1971)
- L’Agence Barnett (première diffusion : 15 avril 1971), petit extrait, ICI
- La Demoiselle aux yeux verts (première diffusion : 22 avril 1971)
- La Chaîne brisée (première diffusion : 29 avril 1971)
- La Femme aux deux sourires (première diffusion : 6 mai 1971)
- La Chimère du calife (première diffusion : 13 mai 1971)
- Une femme contre Arsène Lupin (première diffusion : 20 mai 1971)
- Les Anneaux de Cagliostro (première diffusion : 27 mai 1971)
- Les Tableaux de Tornbüll (première diffusion : 3 juin 1971)
- Le Sept de cœur (première diffusion : 10 juin 1971).
saison 2 :
- Herlock Sholmes lance un défi (première diffusion : 18 décembre 1973)
- Arsène Lupin prend des vacances (première diffusion : 20 décembre 1973)
- Le Mystère de Gesvres (première diffusion : 22 décembre 1973)
- Le Secret de l’Aiguille (première diffusion : 25 décembre 1973)
- L’Homme au chapeau noir (première diffusion : 27 décembre 1973)
- L’Écharpe de soie rouge (première diffusion : 29 décembre 1973)
- La Demeure mystérieuse (première diffusion : 5 janvier 1974)
- Les Huit coups de l’horloge (première diffusion : 12 janvier 1974)
- La Dame au chapeau à plumes (première diffusion : 19 janvier 1974)
- La Danseuse de Rottenburg (première diffusion : 26 janvier 1974)
- Le Film révélateur (première diffusion : 2 février 1974)
- Double jeu (première diffusion : 9 février 1974)
- Le Coffre-fort de Madame Imbert (première diffusion : 16 février 1974)
Le Retour d’Arsène Lupin :
- Le Médaillon du pape (première diffusion : 10 novembre 1989)
- Lenormand, chef de la sûreté (première diffusion : 17 novembre 1989)
- La Camarade Tatiana (première diffusion : 24 novembre 1989)
- Le Triangle d’or (première diffusion : 1er décembre 1989)
- Un savant bien tranquille (première diffusion : 8 décembre 1989)
- Les Flûtes enchantées (première diffusion : 15 décembre 1989)
- Le Canon de Junot (première diffusion : 22 décembre 1989)
- Les Dents du tigre (première diffusion : 29 décembre 1989)
- Un air oublié (première diffusion : 5 janvier 1990)
- La Sorcière aux deux visages (première diffusion : 12 janvier 1990)
- La Comtesse de Cagliostro (première diffusion : 19 janvier 1990)
- Le Bijou fatidique (première diffusion : 26 janvier 1990)
Les nouveaux exploits d’Arsène Lupin :
- La Tabatière de l’empereur (première diffusion : 20 mai 1995)
- La Robe de diamants (première diffusion : 3 juin 1995)
- Requins à La Havane (première diffusion : 17 juin 1995)
- Rencontre avec le docteur Freud (première diffusion : 9 septembre 1995)
- Le Masque de jade (première diffusion : 4 novembre 1995)
- Herlock Sholmes s’en mêle (première diffusion : 9 décembre 1995)
- Les Souterrains étrusques (première diffusion : 10 février 1996)
- L’Étrange Demoiselle (première diffusion : 7 juillet 1996)
Georges Descrières, il est connu pour son rôle du gentleman cambrioleur… Brialy, je ne me souvenais pas, mais en effet, il avait la classe, le Jean-Claude (que j’aimais beaucoup).
Rober Lamoureux a joué le rôle aussi ?? première nouvelle pour moi. Lamoureux, je me souviens de lui dans la 7ème compagnie… oui, ma culture laisse à désirer ! 😀
les 2 films avec Lamoureux sont peu connus, mais je les conseille chaudement (tres tres) si tu as l’occasion. J’adore Robert Lamoureux : Papa, maman, la bonne et moi (le sketch et le film)… Recherche sur Youtube en perspective, chere Belette 😉
Oui, je connais le sketch et j’ai bien ri en l’écoutant, il y a de ça longtemps… le film, jamais vu, je devrais, je sais et puisque tu me recommandes les 2 films avec lupin-Lamoureux (ça sonne bien)… Est-ce que quelqu’un pourrait me vendre du Temps, s’il vous plait ??? 😉
euh… pas de temps a vendre ! j’aimerais avoir le retourneur de temps d’Hermione… Imagine tous les livres qu’on pourrait lire, les films, les pieces de theatre … le paradis !!!
Je veux aussi le retourneur de temps, je me ferais des week-end infini !
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Ce qui est assez frappant avec ces diverses incarnations à l’écran, c’est que l’on a choisi, finalement, des types d’acteurs qui se ressemblent: Lamoureux (plus gouailleur), Brialy (plus distingué), Descrières (plus potelé et grand-siècle), tout ça c’est du pareil au même, en ce sens qu’ils jouent Lupin de la même manière, capturant bien ses dimensions de fantaisie, d’humour, de canular, de pétulance… bref, l’Arsène Lupin des nouvelles légères, celui qui reçoit Ganimard à la Santé et dîne le soir même à l’ambassade d’Angleterre. Ce qui manque terriblement à ces comédiens, c’est la dimensions tragique, intense, l’énergie indomptable, la puissance de domination qui fera qu’un Pierre Leduc se tranchera une phalange, un soir de désespoir, qui dominera le Kaiser du fond d’une cellule de la Santé (encore… mais dans un registre si différent!), qui frappera à mort la tueuse de « 813 » ou qui emportera dans la nuit, sur ses épaules, le cadavre de Raymonde abattue par Sholmès…
Le Lupin des nouvelles est amusant, mais il est superficiel et léger. Celui des romans (essentiellement « L’Aiguille » et « 813 », dans une moindre mesure « Les Dents ») est autrement profond, intéressant et émouvant, et personne n’a réussi jusqu’ici à l’incarner avec crédibilité (Brialy, d’ailleurs, était un des principaux défauts de « 813 », par ailleur une excellente adaptation, autant qu’il soit possible d’adapter Lupin). Puisque nous sommes au lendemain du décès de Peter O’Toole, c’est un comédien de ce calibre qu’il faudrait, aussi à l’aise dans le registre léger que dans le tragique…
Dominique
P.S.: je possède « Arsène Lupin jouet et perd » dans son intégralité… :o)
Pour beaucoup d’adaptations, le scénario n’allait pas vers le drame ou la tragédie, n’ayant pas vu encore Arsène Lupin joue et perd (j’attends de le trouver, justement, dans son intégralité), je ne peux pas dire pour celui-là. J’attends toujours un grand acteur pour incarner le gentleman-cambrioleur, il y en a encore, il suffit de trouver le bon…