Carnacki est un detective de l’étrange créé en 1910 par W.H. Hodgson.
Aujourd’hui, nous sommes habitué à ce type de personnage, mais à l’aube du 20ème siècle, Thomas Carnacki est ses étranges aventures étaient certainement une nouveauté. En fait, il est un des seuls détectives de l’étrange à avoir affaire au surnaturel, mais également à des fantômes d’opérette. Carnacki est une sorte de « Ghostbuster » victorien (en plus sérieux) qui aime raconter ses aventures au coin du feu à un groupe d’amis après les avoir convié à un agréable diner… Oui, les traditionnelles histoires de fantômes au coin du feu. Je ne vous dévoilerai pas la fin des histoires, s’il s’agit de vrais fantômes, ou au contraire de brillantes escroqueries que Carnacki doit dévoiler, mais je peux vous résumer brièvement ces 9 aventures avant de vous donner mon opinion.
“La chose invisible” (The Thing invisible) est la première aventure du livre. Dans la chapelle d’un manoir Edwardien, un vieux serviteur est poignardé par une dague venue de nulle part… Malédiction ? Carnacki va devoir passer la nuit dans la chapelle pour découvrir ce qui s’est réellement passé… Il risque sa vie.
Dans «le portail du monstre» (The Gateway of the Monster ), Carnacki doit affronter une chambre où un bruyant esprit dérange les draps et claque les portes. Carnaki sous-estime d’abord l’esprit, et doit passer la nuit sous la protection de son pentacle électrique alors que le fantôme d’une main géante tente de l’attraper…
« La maison parmi les lauriers » (The House among the laurels) est un manoir hantée qui tue toute créature essayant de passer la nuit entre ses murs. Du sang coule du plafond, et l’héritier de cette endroit abandonné à besoin de l’aide de Carnacki pour se débarrasser de ses effrayantes et mortelles manifestations. Mais les villageois ont du mal à laisser les deux hommes aller jusqu’au manoir, et ce qu’il advient pendant la nuit n’est pas pour calmer les esprits…
« La pièce qui siffle » (The Whistling room) empêche tous les habitants de la maison de dormir. Carnacki pense que c’est une mauvaise farce, jusqu’à ce qu’il regarde de l’extérieur, par la fenêtre de la chambre et manque périr.
« celui qui cherche dans la maison du bout » (The Searcher of the end house) est une aventure différente, car la maison hantée et celle de Carnacki ! C’est sa première enquête. Dans cette nouvelle, il semble que Carnacki et sa mère ne sont pas les seuls locataires de la maison ; certains plus éthérés jouent d’étranges tours au détective en herbe.
« Le Cheval de l’invisible » (The Horse of the invisible) est la plus célèbre histoire de ce recueil. Elle est devenue un épisode de la série « Les rivaux de Sherlock Holmes ». Une jeune gille est victime d’une malédiction familiale. Alors qu’elle vient de se fiancer, un cheval invisible se manifeste, et ce n’est pas sa bénédiction qu’il veut offrir à la future mariée.
« Le Jarvee hanté » (The haunted Jarvee) est l’affaire concernant un bateau hanté, qui est pourchassé par un étrange phénomène… Comment peut-on exorciser un navire ? bonne question, n’est-ce pas ?
« La Trouvaille » (“The Find”) est une bien étrange trouvaille en effet dans ce recueil, puisqu’il ne s’agit pas d’une histoire de fantôme, mais d’une histoire à propos d’un livre ! Carnaki doit enquêter sur une possible contrefaçon. Le livre rare est il réel où la création d’un très habile faussaire ?
Dans « Le Porc », (“the Hog”) un homme est poursuivit pendant son sommeil par un pourceau de l’enfer. Est-il arrivé aux portes de celui-ci ? peut-être… Carnacki va passer un mauvais moment en tentant de sauver la vie de son client.
Je n’en dirais pas plu sur le contenu des histories, je ne veux pas vous gâcher le plaisir de ses nouvelles que j’ai adoré (à l’exception du « porc », mais il faut toujours une exception, n’est-ce pas ?). Carnacki est un personnage « moderne », puisqu’il use des méthodes des vrais chasseurs de fantômes : photographies, investigations scientifiques, électricités et qu’il leur adjoint la magie et l’érudition. Les nouvelles n’ont pas toutes la même qualité, mais à l’exception du « Porc » que j’ai trouvé assez ennuyeuse, elles ont toutes quelque chose à offrir, d’autant plus que fantastique et réalité se côtoient très souvent à l’intérieur de chacune. C’est un plaisir d’être à la place du détective, de se demander si on est le témoin d’un événement réellement paranormal, ou juste la victime des manigances d’être humains détraqués. Dans certaines aventures, vous devez choisir vous-même quelle version croire, parfois Carnacki doit faire face aux deux, fantômes et humains mal intentionnés. Et c’est toujours un bon vieux frisson « à l’ancienne » que vous ressentirez !
Oui, cela ne paraît pas totalement nouveau pour un lecteur d’aujourd’hui, mais souvenez-vous que ces textes ont cent ans, et je pense que bons nombres d’écrivains se sont inspirés de ces aventures… Carnacki, comme Holmes, est réellement conscient de sa supériorité et prend plaisir à être le centre d’attention quand il raconte ses aventures – mais il ne cherche jamais à cacher ses erreurs – et son biographe, W.H. Hogson, l’auteur en personne, ne donne jamais son opinion. Comme cela vous pouvez vous faire la votre…
Donc, éteignez l’électricité, ne gardez qu’une bougie, et installez-vous avec une bonne tasse de thé pour vous offrir le plaisir coupable de bonnes vieilles histories de fantômes à l’ancienne…